Conseils de résistance

Sondages, crises d’hystérie, idolâtrie, flambée de bêtise: en ce dernier pas de la rentrée de septembre, nous entrons dans une période politique effroyable qui va empirer à l’approche des primaires de la droite puis des présidentielles. Comment, dans les mois qui viennent, rester soi-même et résister à la manipulation?

DSC022191/ Songer qu’il n’existe pas de solution miracle. La politique peut jouer sur 10 à 20% du réel, mais 80 à 90% lui échappent. Les promesses de transformation radicale sans tenir compte du monde réel ne sont que des mensonges et une forme de moquerie du monde, la pire de toute.

2/ L’élection présidentielle est abusivement considérée comme le cœur de la vie politique française. Relire la Constitution: le chef de l’Etat n’a quasiment aucun pouvoir propre. Il dépend entièrement de l’élection législative. Et c’est là que tout se jouera. Le reste est manipulation médiatique. L’élection présidentielle n’a d’importance que dans la mesure où elle peut avoir un effet déclencheur pour les législatives. Et encore, dans le climat actuel  de discrédit de la présidence de la République, il n’est même pas certain que cet effet joue en 2017 comme il a joué jusqu’à présent.

3/ Se méfier des passions et de toute forme d’idolâtrie. Avoir l’idée de livrer son avenir à un personnage politique parce qu’on le trouve sympathique, jeune et dynamique, parce qu’il monopolise les unes de magazine ou les émissions de radio-télévision, ou pour toute autre raison, est une dangereuse aberration et source inévitable de déception. Le retour du « culte de la personnalité », comme dans les années 1930 et 1940, est une monstruosité de notre époque.

4/ Mépriser la haine: le dénigrement des adversaires est signe de lâcheté et d’impuissance. Tel politicien odieux lors d’un meeting ou devant l’écran de télévision va se métamorphoser en gentil toutou lors d’un face à face privé. Plus un homme ou une femme sont hargneux médiatisés, plus ils sont lâches et indécis face au réel. C’est une constante.

5/ Il est difficile d’imaginer la difficulté et la complexité de la chose publique. Pour faire son choix dans un vote nominatif, il est préférable de s’en tenir aux actes passés plutôt qu’aux paroles: qu’a fait concrètement tel ministre, tel maire, tel député? Il est tellement facile de lancer des mots et des formules et tellement plus difficile de décider et de prendre ses responsabilités dans la confrontation avec le réel. Deux mots doivent guider l’électeur: vérité et réalisme.

6/ Résister au matraquage des sondages. Il en sort tous les jours. Nous allons en être gavés. Or, la plupart son truqués, destinés à peser sur l’opinion dans un sens ou un autre, voire même achetés. Il faut à tout prix réussir à s’en décrocher, en faire abstraction.

7/ Si le monde politico-médiatique sombre dans l’hystérie, il faut rester soi même, guidé par la raison et le sens critique. Les propositions qui sont sorties ces derniers temps sont la plupart du temps destinées à faire des voix, sans le moindre rapport avec l’intérêt du pays. Je songe à l’hystérie sur le « droit du sol » par exemple. La démagogie est reine. La politique médiatique, nationale, ne vit que de chiffons rouges et de serpents de mer qui resurgissent.  Les vrais sujets ne sont pas censés attirer les électeurs, par exemple la baisse des charges pour relancer la croissance ou l’autorité de la loi. Il ne faut pas se laisser manipuler et toujours préférer le réalisme à la démagogie.

Maxime TANDONNET

 

 

 

 


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Author: Redaction