CEVIPOF, dégradation de l’image de la politique française, effondrement de la confiance en la démocratie et nécessaire révolution (pacifique?)

L’enquête CEVIPOF, vague 15, sur la confiance des Français envers la politique montre une nouvelle poussée de la défiance et du dégoût envers la vie publique.

  • Seuls 30% des Français (contre 45% des Allemands) font confiance à la politique et 70% ne lui font pas confiance.
  • 31% pensent que la démocratie fonctionne bien (-4%) et 68%, pas bien (+4%).
  • 82% font confiance aux artisans, 79% aux PME, 70% à la police, mais 28% aux médias et 20% aux partis politiques.
  • La politique inspire un sentiment négatif à 74% (dont 37% de la méfiance et 19% du dégoût) et positif à 25%.
  • 81% estiment que les responsables politiques ne tiennent aucun compte de ce que pensent les gens comme eux.
  • 30% pensent que les politiques sont plutôt honnêtes et 68% plutôt corrompus.

Chaque année, cette enquête réalisée sur un échantillon de 4000 personnes représentatives de la population, montre une aggravation du rejet de la politique et de la vie publique par une immense majorité de Français.

Mais le plus phénoménal [selon moi], c’est que cette révolte silencieuse ne suscite pas la moindre réaction du monde politique ou des responsables publics en général. Ces derniers devraient placer au premier rang de toutes les préoccupations le renouvellement démocratique français: l’abolition de la pitrerie élyséenne (au-delà de l’actuel titulaire) et la réhabilitation d’une présidence sobre, guide moral et intellectuel, au-dessus de la mêlée, la réhabilitation de la démocratie parlementaire, du Premier ministre et du gouvernement dignes de ce nom, le rétablissement de la notion de responsabilité – toute décision ou tout comportement est soumis à une possibilité de sanction – le recours fréquent au reférendum pour tout choix essentiel, le renforcement de la démocratie locale – souveraineté communale (tellement bafouée sous couvert de pseudo décentralisation) avec consultation populaire pour tout sujet engageant la vie des habitants, l’impartialité médiatique, la fin du Grand-Guignol et la restauration des principes de vérité et d’intérêt public etc.

Mais tout se passe comme à la fin de l’ancien régime: avec une oligarchie (tout le monde, de l’extrême gauche à l’extrême droite incluses) obnubilée par la préservation de ses prébendes ou la conquête des fromages, indifférente à la détresse et à la révolte qui gronde et ne s’exprime que sous forme sporadique. Pourquoi cette question de la réforme ou de la révolution politique qui devrait être le cœur de toutes les priorités, ne semble intéresser absolument personne, ni les profiteurs au pouvoir ni les oppositions? Parce que tout le monde profite ou espère profiter demain du système. Et c’est pourquoi rien ne bouge…

MT

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Author: Redaction

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