Au paroxysme de la barbarie et de l’impuissance

images (4)L’Etat islamique daesh vient de franchir un nouveau palier dans l’horreur en ordonnant l’exécution des enfants trisomiques. Comment imaginer pire, dans l’ordre de la barbarie, que le meurtre en masse des enfants malades et handicapés, incarnant la fragilité et la faiblesse de l’humanité? A quels souvenirs abominables cette information renvoie-t-elle? Je l’ai trouvée par hasard sur Internet, dans le silence, l’indifférence absolue de notre glorieuse classe politique, tout à ses calculs élyséens, et de notre sublime monde médiatique qui a bien d’autre chats à fouetter. M. Obama ne cesse de répéter « je vais écraser daesh ». Il n’écrase rien du tout. Plus il fanfaronne et plus il est impuissant. C’est toujours pareil, je me méfie comme de la peste des politiciens qui ânonnent « je » du matin au soir. Un vrai chef ne dit pas « je », tout le temps car il parle au nom de son pays, pas de lui-même en vengeur solitaire. Roosevelt, Churchill, de Gaulle, Reagan, Thatcher, les derniers grands ne bégayaient pas « je » du matin au soir. Poutine non plus n’est guère convainquant, depuis le temps qu’il roule les mécaniques et que la Russie bombarde en Syrie, le résultat n’est guère probant et l’Etat islamique est toujours en place. Nous vivons une tragédie inouïe, qui dépasse l’imagination. Une force de terreur s’est imposée en deux ans, et tient tête aux deux grandes méga-puissances militaires qui se sont partagé le monde pendant un demi siècle. Daesh est une sorte de miroir inversé de l’humanité, comme la face obscure de la « mondialisation »  bienheureuse. L’Etat islamique, que le monde occidental a tant contribué à engendrer, bénéficie de l’argent du pétrole, du double-jeu, de la complicité des puissances régionales. A qui profite la barbarie absolue? Hier, une amie qui voyage beaucoup, spécialiste du Moyen-Orient et de l’Afrique, m’expliquait que les salafistes, soutiens de l’Etat islamique, prospéraient, à la vitesse de la lumière, sur le terreau  de la misère, démultipliant les lieux de propagande, les écoles, les  centres de soin et de secours, prenant l’ascendant sur une partie de l’humanité. Que faire? Elle n’en savait rien. Moi non plus.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction