Entretien avec Marine Le Pen

Marine Le Pen a répondu à quelques questions de nos confrères du Figaro. En voici quelques extraits :

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Quel est votre principal adversaire entre Macron et Mélenchon ?

Je ne mets pas les deux blocs sur un pied d’égalité. Il est évident que l’abomination pour le pays, c’est la Nupes II qui est pire que la Nupes I. C’est l’islamo-gauchisme qui prône de manière presque assumée la disparition de l’ensemble de nos libertés. La première d’entre elles étant la liberté d’être français et d’en tirer quelques bénéfices : la liberté de posséder, la liberté de manifester, la liberté d’expression. Ils souhaitent le désarmement physique et moral de la police, sont pour la mise à bas de notre structuration constitutionnelle et républicaine.

La destruction opérée par Macron est plus subtile. Lui nous laisse un pays en ruine où l’ensemble des moyens des services publics est détruit. L’immigration est hors de contrôle, l’insécurité détruit la paix civile. Les deux sont dangereux, mais il est évident que la lutte prioritaire, qui nécessite que tout le monde se rassemble, est contre le bloc islamo-gauchiste.

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On assiste à un moment absolument historique où l’ensemble des digues absurdes qui ont été posées dans les 40 dernières années sont en train de sauter. Il fallait le premier coup de pioche dans ce «mur de Berlin», la première faille dans le barrage. Éric Ciotti a eu le courage de le faire. Face au programme du Front populaire, qui provoquerait la disparition de notre pays en l’espace de quelques mois, et à l’urgence de la situation, les forces nationales ont l’obligation de se rassembler.

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Appellerez-vous à la démission du président, en cas de large victoire de votre camp ?

Non, je suis respectueuse des institutions, je n’appelle pas au chaos institutionnel. Il y aura simplement une cohabitation.

Dans ce cas-là Jordan Bardella serait à Matignon, mais quelle serait votre place ?

Je serai la présidente du groupe majoritaire d’un gouvernement de cohabitation. Ce n’est pas exactement la même chose que d’être à la tête d’un groupe de la même famille que le président, à qui le ministre, à la demande de l’Élysée, demande de voter des lois. Je suis là où il est utile que je sois. Présider un groupe majoritaire en période de cohabitation, sachant que ça va être dur, c’est ma place.

Si vous gagnez, craignez-vous des troubles à l’ordre public ?

Oui, mais là encore, qui est responsable ? C’est le président de la République. Cela fait des années que l’extrême gauche fait œuvre de violence en toutes circonstances, pourrit toutes les manifestations sociales, toutes les manifestations politiques, le mouvement des «gilets jaunes», en toute impunité. Emmanuel Macron disait : «C’est moi ou le chaos». Mais le chaos, c’est lui.

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Nous, nous incarnons l’ordre et la tranquillité. Le RN n’a jamais organisé une manifestation contre le résultat des élections, jamais empêché la tenue du meeting d’un adversaire, jamais transformé l’Assemblée nationale en ZAD…

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Il y a quand même un éléphant dans le couloir des dépenses publiques. Il s’appelle l’immigration. Tout le monde fait semblant de ne pas voir ce qu’il pèse comme poids dans les finances publiques. Quand vous faites entrer 500.000 personnes légalement par an, il faut 4000 lits d’hôpitaux supplémentaires. Non seulement on ne les ouvre pas, mais on en ferme, et l’hôpital s’effondre. Il faut aussi instruire leurs enfants. Il faut aussi les loger. Et oui, il y a une pénurie de logement. Tout le monde dit : on a besoin de plus de policiers, parce qu’il y a plus d’insécurité. Mais l’insécurité, c’est aussi lié à l’immigration massive, dérégulée.

Vous voyez, c’est l’éléphant. Ce n’est pas seulement le poids financier, c’est aussi le fait que nous n’avons pas les marges de manœuvre pour, en réalité, accueillir correctement ces gens. Donc, les services publics s’effondrent sur eux-mêmes.

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L’absence de résultats immédiats ne risque-t-elle pas de limiter vos chances pour la prochaine élection présidentielle ?

Les Français et ceux qui nous font confiance savent que les résultats mettront du temps. Les Français n’attendent pas de baguette magique. Ils savent très bien que la situation est extrêmement obérée, mais ils veulent que nous allions dans le bon sens. Ils sont conscients que le gouvernement est allé très loin dans les erreurs qui ont été commises.

Author: Redaction

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