« Tous les ans, on a de belles réussites », annonce Richard Bonnedame, éducateur référent du dispositif « Ville Vie Vacances » à l’Unité éducative d’activités de jour (UEAJ) de Troyes (Aube).
Objectifs de ce dispositif : mettre les jeunes, suivis par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), en situation d’un premier emploi et leur permettre de monter un projet de vacances grâce à la petite rémunération qui en découle. Le tout, en rendant service à la collectivité.
Une cinquantaine de jeunes concernés
« Cette année, un jeune a passé deux semaines au service des espaces verts de la ville de Troyes, dans le cadre d’une mesure de réparation. À l’issue de cette période, il a été embauché pour un mois », poursuit Richard Bonnedame.
Une vraie satisfaction pour cet éducateur engagé, qui marque l’aboutissement d’une action démarré il y a 13 ans et qui concerne, aujourd’hui, une cinquantaine de jeunes.
Le dispositif « Ville vie vacances » en chiffres
En 2017, 48 demandes ont été effectuées (sept filles et 41 garçons).
69% des jeunes ont bénéficié de stages sur une période de neuf semaines. Soit 2 125 heures de stage ou 304 jours de stage
Sept stages ont été prolongés, à la demande du jeune ou celle de ses encadrants.
Un jeune est même devenu bénévole dans l’association qui l’a accueilli.
Une ligne dans le CV
Denys, par exemple, travaille au Foyer Aubois, qui propose un chantier d’insertion spécialisé dans la récupération et le recyclage de meubles. Et c’est la première fois que ce mineur suivi par la PJJ a « un vrai boulot », selon ses propres termes. Fier d’avoir monté des meubles « par la tête » et sans notice, il compte garder sa gratification pour partir en vacances avec sa copine.
Philippe Halajko, responsable de l’atelier, estime que « ce dispositif permet à des jeunes, un peu errants ou en dehors du cycle scolaire, de grandir ». Pour Denys, cette expérience sera une ligne dans son CV, qui montre son employabilité.
La PJJ crédibilisée et renforcée
Mais cette opération ne rend pas service qu’aux jeunes. Pour Jean-Charles Duquet, directeur du Service territorial éducatif de milieu ouvert et d’insertion, « elle crédibilise la Protection judiciaire de la jeunesse vis-à-vis des jeunes et des familles, qui se rendent compte que la PJJ n’est pas seulement une procédure ». « C'est aussi une rencontre éducative », appuie-t-il.
Pour Maeva Rousseau, éducatrice, « elle peut même être le tremplin qui va déboucher sur une insertion professionnelle ». D’ailleurs, parmi les jeunes qu’elle suit, l’un d’entre eux veut devenir éducateur. Il a donc décroché un stage au sein de l’Association des paralysés de France, avec une possibilité d’évolution vers un contrat d’apprentissage.
Face à ce bilan particulièrement positif, Frédéric Meunier s’est fixé un nouvel objectif : « l’extension du dispositif en Haute-Marne ».