Édouard Philippe à Berlin : « Les partenaires de la France, et en premier lieu l’Allemagne, ont besoin d’une France forte »
« Mon espérance prend sa source dans ce soir de second tour d’élection présidentielle. Un second tour durant lequel les Français ont choisi le sursaut plutôt que le repli, l’Europe plutôt que le populisme. »
Ces atouts ne doivent cependant pas masquer les « rendez-vous manqués » du pays, qui se traduisent par des déficits persistants et un chômage de masse. La France, comme d’autres pays européens avant elle, saura y remédier en appliquant une politique économique propre, fondée sur trois transformations fondamentales : l’assainissement des finances publiques, la création d’un environnement favorable à l’investissement et la lutte « de tous côtés » contre le chômage.
1/ L’assainissement des finances publiques
Le cap fixé par le Premier ministre pour assainir les finances et baisser durablement les impôts tient en trois points essentiels :
- baisser la dépense publique de 3 points de PIB ;
- réduire la dette de 5 points de PIB d’ici à 2022 ;
- réduire les prélèvements obligatoires de 20 milliards d’euros d’ici à la fin du quinquennat.
« Avec ce budget, je présenterai la trajectoire financière de notre pays pour les cinq années à venir. L’objectif, quel est-il ? Il est de donner de la visibilité, de la prévisibilité, de la stabilité aux ménages bien sûr, mais aussi aux entreprises. »
Les choix politiques du budget 2018 œuvrent en ce sens, notamment par :
- la refonte des politiques de l’emploi, du logement et des transports, tout en finançant les priorités nationales (défense, éducation, enseignement supérieur, transition écologique, justice, police) ;
- la baisse conséquente des impôts avec un allègement massif de cotisations sociales salariales dès 2018, la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des Français et l’augmentation de la « prime à l’activité » ;
- une attention particulière pour les entreprises qui bénéficieront des mesures en faveur de l’attractivité financière de la place de Paris, de la transformation du CICE en baisses de cotisations sociales patronales dès 2019 et du passage du taux d’imposition à 25% en 2022.
2/ Un environnement favorable à l’investissement
Constatant que l’investissement de la France est trop faible, plombant la croissance, elle est d’1,2% là où celle de l’Allemagne se situe à environ 2%,Édouard Philippe identifie deux manières d’y remédier :
- la réorientation de l’épargne française vers les entreprises en créant une « flat tax » sur les revenus de l’épargne de 30% (mode de prélèvement simple, lisible et efficace) et en supprimant l’impôt sur la fortune (remplacé par un impôt sur la fortune immobilière) ;
- la mobilisation de l’investissement public avec un fonds d’investissement en faveur de l’innovation de 10 milliards d’euros grâce à des cessions de participations publiques, ainsi qu’un plan d’investissement pour tous les secteurs d’avenirs, de 50 milliards d’euros cumulés à l’issue du quinquennat.
3/ La lutte contre le chômage
La lutte contre le chômage est l’objectif prioritaire du Premier ministre, qui doit relever trois défis pour y parvenir :
- réduire le coût du travail en réduisant le poids des cotisations sociales ;
- adapter le code du travail aux nouveaux besoins des salariés et des entreprises, grâce aux ordonnances qui permettent à la fois le développement massif du dialogue social, la sécurisation de la rupture de contrat de travail, la simplification de la représentation du personnel (dans les entreprises de plus de 50 salariés), le développement des contrats de chantier et la simplification de la prise en compte de la pénibilité ;
- améliorer les compétences en trois temps : par l’école en concentrant les moyens sur l’apprentissage des savoirs fondamentaux, par la refonte du système de la formation professionnelle et par le développement de l’apprentissage.