La fausse union nationale

images« François Hollande peut-il conserver sa popularité jusqu’en 2017? » Tel était le titre d’un grand journal national, trouvé ce matin sur le net. L’air du temps exhale un parfum étrange et inquiétant. Le passage  en quelques jours d’un extrême à l’autre, du fond de l’enfer atteint avec l’affaire du scooter, à l’apothéose du « président populaire » de « l’union nationale » , alors que rien de fondamental sur la situation du pays n’a changé, dénote une fébrilité, puérilité, versatilité de la société médiatique, et un penchant à la manipulation qui laissent rêveur sur l’état mental de la « France d’en haut« . Dix jours après, le sectarisme a repris tous ses droits comme le montre le violent échange entre l’ancien président de la République et le Premier ministre. « L’union nationale« , le temps d’une marche républicaine, et de quelques clichés, mérite-t-elle son nom? N’en restera-t-il qu’une belle imposture réussie? L’union nationale, sincère et authentique, signifierait un accord profond des partis politiques pour engager une réflexion de fond sur la vie politique. Pourquoi est-ce que tous les gouvernements, contrairement à l’Allemagne, ont échoué depuis 35 ans face au chômage, à l’endettement, aux déficits, à l’insécurité, à la crise de l’éducation nationale, à l’immigration (qui s’est traduite par une ghettoïsation comme vient de le reconnaître le Premier ministre)? Quelles mesures faut-il prendre pour transformer les institutions, les rendre plus efficaces, renouer avec la notion de gouvernement, renouveler la vie politique, la représentation nationale, combler le fossé effroyable qui s’est creusé entre le peuple et ses leaders politique? Un gouvernement d’union n’est pas souhaitable car de nature à favoriser une nouvelle poussée des extrêmes (gauche et droite). Mais la création d’une commission permanente trans-partisane, de réflexion sur l’avenir de la politique française: voilà qui donnerait sens à l’idée d’union nationale. Or, c’est impossible. Les politiques se refuseront toujours à ouvrir la boite de pandore d’une réflexion pouvant conduire à la remise en cause de leurs rentes personnelles.  Le sectarisme, les polémiques, les belles formules de circonstance, les coups médiatiques, voilà qui est tellement plus facile et rentable, en terme d’intérêts politiciens, que la réflexion de fond au service du bien commun.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction