Les enjeux économiques de la conférence de Paris Climat 2015

Discours d'ouverture de Ségolène Royal sur les enjeux économiques de la conférence de Paris Climat 2015

Bonjour à toutes et à tous,

Je suis très heureuse que le Ministère de l'Ecologie accueille dans ses murs
cette journée de réflexion et d'échanges organisée à l'initiative
de la chaire Economie du climat de l'université de Paris-Dauphine
et de la Toulouse School of Economics,
journée dont vous êtes, cher Jean Tirole,
la cheville ouvrière avec Christian de Perthuis.

Bienvenue aux chercheurs étrangers qui ont répondu à votre invitation.

Et merci aux intervenants des différentes tables rondes,
dirigeants de grandes entreprises
et scientifiques appartenant à d'éminentes institutions,
qui vont nourrir de leur expertise les débats de cette journée
à laquelle sont étroitement associés, pour ce qui concerne mon Ministère,
le Conseil économique pour le développement durable
et le Commissariat général du développement durable.

Ce séminaire consacré aux « enjeux économiques de la Conférence Paris Climat 2015 » et à la tarification du carbone sera, je n'en doute pas, un moment académique de haute tenue.
Mais ses organisateurs ont aussi voulu qu'il soit
le point de départ d'une mobilisation des économistes
dont je partage l'ambition :
inscrire au cœur de la préparation et des négociations de la COP 21
la question majeure des instruments les plus pertinents et les plus efficaces
pour accélérer la décarbonation de nos économies
et, ce faisant, la reprise en main de notre destin climatique.

I.- Le prix du carbone n'est plus tabou

Cette question, absolument centrale, du prix du carbone
n'est aujourd'hui plus un tabou dans le monde des affaires
et c'est là un basculement d'importance.

J'en avais pris la mesure en septembre dernier
lors du sommet organisé à New York
par le Secrétaire général des Nations Unies,
à l'occasion duquel j'avais rencontré différents représentants
des coalitions d'entreprises apportant leur appui
à l'initiative lancée par la Banque mondiale pour attribuer un prix au carbone.

Le Business and Climate Summit,
auquel je me suis adressé le 20 mai dernier à l'Unesco,
et le Climate Finance Day qui l'a suivi ont montré
à quel point la prise de conscience avait progressé :
la volonté d'agir n'est plus le fait de quelques pionniers isolés
mais d'un nombre croissant d'entreprises et d'investisseurs
pleinement conscients des risques et des coûts du laisser-faire climatique
et partisans assumés de la mise en place d'un prix effectif du carbone
qui envoie un signal positif aux marchés
et encourage la prise de décision en faveur de solutions bas carbone.
Même les pétroliers (pas tous mais pas les moindres)
rejoignent le mouvement…

Cette révolution culturelle en faveur de la transition
vers une économie de plus en plus affranchie du carbone,
transition vécue non plus comme une contrainte à subir
mais comme autant de chances à saisir,
témoigne d'une conviction désormais largement partagée :
les atteintes portées à ce bien commun de l'humanité
qu'est le climat planétaire ont un coût,
la stabilisation de la dérive climatique a une valeur
et la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre crée de la richesse.

Nous pouvons enfin passer
des externalités négatives aux internalités positives.

Il semble que le temps soit révolu de ces « passagers clandestins »
qui retardaient leurs efforts tout en espérant recueillir les bénéfices
des actions entreprises par les plus allants.

Télécharger le discours dans son intégralité (PDF - 127 Ko)

Lire la suite sur le site du Ministère du Développement Durable, peut-être non effacé ...

Author: Redaction