« Le prix de notre liberté »: qu’a voulu dire M. le président?

 

Je pense à notre peuple auquel il faudra de la force d’âme pour regarder en face le temps qui vient, résister aux incertitudes, parfois à la facilité et à l’adversité et, unis, accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs. Cette déclaration a beaucoup intrigué les éditorialistes et sans doute aussi, de nombreux Français. Elle est à la fois laconique et lourde de sens. Les formules martiales cette guerre qui tonne à nos porte et payer le prix de notre liberté suggèrent que ce prix pourrait être le prix du sang. La vérité est que, quel que soit le caractère tragique de la situation, nous ne sommes pas en 1936-1940, sous une menace équivalente à la menace hitlérienne. Il fallut quelques jours à la Wehrmacht nazifiée pour détruire la Pologne avant de massacrer 20% de sa population et trois semaines pour humilier l’armée prétendument la plus forte du monde. Aujourd’hui, l’armée russe poutinienne piétine laborieusement depuis six mois face à la défense ukrainienne. Qui l’imagine, aujourd’hui ou demain, se lançant dans la conquête de l’Europe occidentale pour l’asservir? Rien à voir: il faut être diablement idiot ou inculte pour confondre les deux choses. Nous ne sommes même pas non plus confrontés à la menace soviétique: quand l’armée rouge déferlait sur l’Allemagne de l’Est, Budapest en 1956 ou la Tchécoslovaquie du printemps de Prague, imposant en quelques heures sa féroce dictature communiste… L’expérience récente de l’épidémie covidesque montre d’ailleurs qu’aucune occupation militaire étrangère n’est aujourd’hui nécessaire pour anéantir la liberté, imposer aux Français un emprisonnement à domicile assorti d’un laissez-passer bureaucratique ou un couvre-feu, leur interdire l’accès aux commerces, aux restaurants, aux forêts, aux montagnes et aux plages au prix d’une gigantesque entreprise de fichage électronique discriminatoire. Justifiée ou pas, selon les points de vue, il n’empêche: nous avons appris que la liberté est fragile et exposée à une menace interne permanente. Nous sommes en guerre proclamait le chef de l’Etat le 20 mars 2020 à propos de l’épidémie de covid 19. La guerre tonne à nos porte, déclare-t-il deux ans et demi plus tard (laissant entendre que cette porte pourrait être forcée)… La guerre toujours en 2020 comme en 2022: elle lui permet, faute de confiance naturelle, de s’affirmer en tant que chef de guerre, de préserver un climat de soumission par la peur ou une angoisse diffuse – la peur et l’angoisse, à la source de l’asservissement – de maintenir une pression sur le peuple, de lui imposer une sorte de discipline, un carcan potentiel, d’anticiper, en espérant la bloquer par avance, toute velléité protestataire et de justifier en amont les restrictions et les souffrances économiques et sociales à venir.

MT

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Author: Redaction