La question européenne et la Convention LR à Menton

Les Républicains doivent-ils, comme ils l’ont fait à Menton, placer la question de l’Union européenne au centre des sujets de l’alternance? Pour l’avenir, il me semble que rien n’est moins évident. L’Union européenne n’est pas, ou n’est plus la question centrale du moment. Elle fait partie des mythes d’une époque. Y voir une sorte de COMECON dirigé par Moscou/Bruxelles est illusoire, voire mensonger. Bruxelles, combien de divisions blindées? Sur aucun sujet, aucune circonstance, nous n’avons vu Bruxelles tenir cinq minutes face à la volonté affichée d’un ou plusieurs Etats. Les belles constructions juridiques directives et règlements, volent en éclat devant la réalité historique. Depuis 30 ans qu’a été signé le traité de Maastricht, 30 ans que les Etats accumulent -lamentablement – les déficits et les dépassements de l’endettement public maximal, Bruxelles a multiplié les menaces mais jamais un centime d’euro de sanction… Quant à la libre circulation Schengen, fleuron de la construction européenne, la vitesse et la facilité avec lesquelles elle s’est désintégrée sous la pression des événements migratoires donne le vertige. Brexit, Pologne, Hongrie, Italie, Allemagne, un phénomène de décomposition est en cours. Il est contraire à la vérité d’attribuer à l’Union européenne la faillite de la politique migratoire européenne. Les comportements erratiques et les volte-face de Mme Merkel, obsédée (elle aussi) par sa trace dans l’histoire, l’incohérence et le double langage permanent des gouvernements français et autres, comme la lâcheté et l’aveuglement des dirigeants politiques devant les coups de force des passeurs esclavagistes, ne doivent rien à Bruxelles. C’est cela la vérité. Affirmer que le « mal » est à Bruxelles et que sortir de l’Europe ou même la réformer profondément – ce qui est impossible car il faut l’unanimité des 28, plus l’accord de la Commission et du PE, – suffirait à régler les problèmes, est une manière lâche et mensongère de se défausser de ses responsabilités.

Les Républicains auraient tort de rouvrir les causes de discordes et de raviver les vieilles querelles sur cette question dépassée: c’est l’histoire qui est à l’oeuvre. Un seule chose compte aujourd’hui: préparer et réussir l’alternance politique. Contrairement aux apparences et au matraquage médiatique, les Républicains pourraient avoir un boulevard devant eux à la condition de s’y engager: l’immense majorité des Français qui rejettent de plus en plus l’imposture actuelle tout autant que la tentation lamentable de l’alliance avec le lepénisme. Sans doute en faudrait-il peu pour ressusciter l’espérance dans le pays: donner un signal d’engagement collectif au profit du bien commun et en mettant fin à l’immonde tyrannie des ego malades; s’engager à traiter les graves enjeux du moment, qui de fait, n’ont rien à voir avec Bruxelles en pleine décomposition: sortir du chaos migratoire pour réinventer une immigration maîtrisée, organisée, conforme aux intérêts des pays de départ comme des pays d’accueil, libérer l’économie française de l’écrasement fiscal et réglementaire qui bloque son développement, et réinventer la politique de A à Z, sur le thème de la vérité, de la fin de l’esbroufe, du rétablissement de la démocratie, et du respect des gens et par-dessus tout, travailler au renouveau intellectuel du pays.

Maxime TANDONNET

Lire la suite sur le blog perso de Maxime Tandonnet ...

Author: Redaction