Chez les tiques, vivre de sang grâce à des bactéries

Comment les tiques survivent-elles à une alimentation uniquement composée de sang ?

Une étude publiée dans le numéro du 31 mai 2018 vient de mettre en évidence le rôle déterminant de bactéries symbiotiques qui synthétisent des vitamines B peu présentes dans le sang ingéré par les tiques et pourtant essentielles à leur cycle de vie. Privées de leurs bactéries symbiotiques, les tiques ne peuvent pas atteindre l’âge adulte ou se reproduire.

Ces travaux, menés par des chercheurs du CNRS et du Cirad, montrent également que la capacité de ces bactéries à synthétiser des vitamines B dérive d’un ancêtre pathogène dont le génome s’est progressivement dégradé.

Comment se protéger ? Que faire en cas de piqûre ? L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) rappelle les précautions qui permettent de limiter le risque de piqûres de tiques responsables notamment de la maladie de Lyme.

Principal vecteur en Europe d’agents pathogènes responsables de maladies infectieuses affectant les animaux et les hommes, les tiques sont particulièrement actives au printemps et à l’automne. En se nourrissant du sang des animaux et des humains sur lesquels elles se fixent, elles peuvent s’infecter en prélevant des agents pathogènes (bactéries – notamment celle responsable de la maladie de Lyme -, virus, parasites) qu’elles transmettent ensuite en se fixant sur d’autres hôtes.

Comment vous protéger ?

  • Utilisez des répulsifs, en privilégiant ceux disposant d’une autorisation de mise sur le marché et en respectant leurs conditions d’emploi figurant sur l’emballage ou la notice des produits.
  • Portez des chaussures fermées et des vêtements couvrants et de couleur claire (afin de mieux repérer les tiques sur la surface du tissu).
  • Évitez de marcher au milieu des herbes hautes, des buissons et des branches basses et privilégiez les chemins balisés.
  • Inspectez-vous au retour de vos promenades et détachez immédiatement les tiques fixées à l’aide d’un tire-tique vendu en pharmacie.

Que faire en cas de piqûre ?

Si vous avez été piqué, désinfectez la plaie. En cas d’apparition de symptômes inexpliqués ou d’un érythème migrant autour du point de piqûre (un halo rouge sur la peau), consultez immédiatement votre médecin car un traitement antibiotique pris rapidement permet d’enrayer l’éventuelle maladie. En l’absence de traitement, la maladie peut provoquer des atteintes cutanées, musculaires, neurologiques et articulaires pouvant être très invalidantes.

  À savoir :

L’utilisation d’un tire-tique vendu en pharmacie est fortement conseillée car, contrairement à la pince à épiler, il ne comprime pas l’abdomen de l’insecte, évitant ainsi de lui faire régurgiter sa salive et transmettre de ce fait ses bactéries.

Il faut engager le tire-tique en abordant l’animal par le côté et tourner dans le sens inverse des aiguilles d’une montre ou bien tirer très lentement, jusqu’à ce que la tique se décroche d’elle-même. Il existe des crochets adaptés en fonction de la taille de la tique. Pour limiter les risques de contamination, il faut absolument éviter de couper, d’arracher, de presser la tique, et contrairement aux idées reçues, il ne faut pas non plus essayer de l’endormir avec de l’éther, de l’alcool ou de l’huile car cela pourrait favoriser la libération du substrat potentiellement pathogène. Il faut ensuite désinfecter la piqûre.

Si vous ne vous sentez pas capable d’enlever la tique vous-même, consultez votre médecin, votre dermatologue ou votre pharmacien.

Vous pouvez aussi aider la science !

L’Anses et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont développé le site web CiTIQUE , un projet de science participative où les citoyens peuvent aider la recherche sur les tiques et les maladies qu’elles transmettent, ainsi que l’application smartphone Signalement-Tique, qui permet aux promeneurs de signaler une piqûre de tique et de recevoir des conseils. Une base de données (tiquothèque), sans précédent et accessible à tous les chercheurs, ainsi que des cartes de présence de tiques, sont élaborées grâce aux signalements reçus (date de la piqûre, lieu, végétation, météo, personne piquée, etc.), permettant ainsi la mise en place d’actions de prévention ciblées. Les personnes piquées peuvent bénéficier via cette application d’informations complémentaires ainsi que de rappels concernant le suivi de leur piqûre. Il leur est également proposé d’envoyer la tique à une adresse unique pour toute la France afin qu’elle soit analysée de manière approfondie.

Et aussi

Approfondir cet article sur le site du CNRS ...

Author: Redaction