Auteur/autrice : Redaction
La production électronique française confrontée à une pénurie croissante de main d’oeuvre
La filière de production électronique française peine à recruter pour remplacer la vague de départs massifs à la retraite. Un problème qui risque de freiner son développement si l’Education …
Faillite de Toys’R’Us : « Nos magasins restent ouverts », Jean Charretteur, directeur de Toys’R’Us France
Placé sous le chapitre 11 de la loi américaine des faillites, un dispositif proche de la procédure de sauvegarde en France, Toys’R’Us continue son activité commerciale dans le monde et, en particulier en France où Jean Charretteur, directeur général de la filiale française, a réaffirmé que les magasins resteraient ouverts et continueraient à accueillir les clients avec le même niveau de service, d’offre de produits et de garantie des meilleurs prix.
[Elections fédérales] "L’Allemagne a besoin d’une France forte"
Le décrochage industriel français inquiète les entreprises allemandes, qui attendent avec impatience de voir les réformes du marché du travail se mettre en place. Vendredi 15 septembre, le premier ministre Edouard Phi…
"Nous allons doubler le budget de notre Fonds carbone", raconte la Mme Environnement de LVMH
Cinq ans après le lancement de son programme Life, le numéro un mondial du luxe LVMH s’est fixé de nouveaux objectifs pour renforcer la performance environnementale du groupe et de chacune de ses « Maisons&nb…
Les DRH satisfaits de la réforme du code du travail n’osent pas le dire trop fort
Les responsables des ressources humaines consultés par l’ANDRH sont très satisfaits des ordonnances modifiant le code du travail Des mesures qui, selon eux, relèvent du « bon sens » et de la « simplification », sans être révolutionnaires. Coincé entre deux manifestations d’opposants, plusieurs syndicats appelant à […]
Finale internationale 2017 de « Ma thèse en 180 secondes » : les chercheuses à l’honneur !
Pour sa quatrième édition, le 28 septembre 2017 à Liège en Belgique, la finale internationale de « Ma thèse en 180 secondes » rassemblera 20 candidats … dont 15 candidates ! La France sera représentée par 2 d’entre elles, Sabrina Fadloun et Davina Desplan…
Les rayons cosmiques les plus énergétiques proviennent d’au-delà de notre galaxie
C’est un débat vieux de 50 ans qui est désormais tranché : les rayons cosmiques les plus énergétiques ne proviennent pas de la Voie lactée, mais ont été propulsés depuis des galaxies situées à des dizaines, voire des centaines de millions d’années-lumière. L’observatoire Pierre Auger, en Argentine, qui collecte depuis 2004 des informations sur ces particules bombardant la Terre, a permis d’apporter cette preuve. Le CNRS est le principal organisme français de financement de cet observatoire. Cette découverte est publiée dans la revue le 22 septembre 2017 par une collaboration internationale, dont font partie des chercheurs de l’Institut de physique nucléaire d’Orsay (CNRS/Université Paris-Sud), du Laboratoire de physique nucléaire et des hautes énergies (CNRS/UPMC/Université Paris Diderot) et du Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie (CNRS/Université Grenoble Alpes/Grenoble INP).
Les rayons cosmiques les plus énergétiques proviennent d’au-delà de notre galaxie
C’est un débat vieux de 50 ans qui est désormais tranché : les rayons cosmiques les plus énergétiques ne proviennent pas de la Voie lactée, mais ont été propulsés depuis des galaxies situées à des dizaines, voire des centaines de millions d’années-lumière. L’observatoire Pierre Auger, en Argentine, qui collecte depuis 2004 des informations sur ces particules bombardant la Terre, a permis d’apporter cette preuve. Le CNRS est le principal organisme français de financement de cet observatoire. Cette découverte est publiée dans la revue le 22 septembre 2017 par une collaboration internationale, dont font partie des chercheurs de l’Institut de physique nucléaire d’Orsay (CNRS/Université Paris-Sud), du Laboratoire de physique nucléaire et des hautes énergies (CNRS/UPMC/Université Paris Diderot) et du Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie (CNRS/Université Grenoble Alpes/Grenoble INP).
L’hydrogène cherche sa voie
Les véhicules électriques roulant à l’hydrogène promettent une autonomie de plus de 500 kilomètres. Mais la technologie reste confidentielle. A priori, rien ne distingue la Toyota Mirai d’une be…
Journées européennes du Patrimoine : record à Bercy !
Un excellent bilan ! Pour cette 34e édition des Journées européennes du patrimoine, consacrées cette année à la jeunesse, près de 5 300 visiteurs ont pu découvrir Bercy, ses coulisses et ses métiers. Les trois ministres étaient présents et sont allés à la rencontre des visiteurs et des agents.
Déroulé du Comité interministériel pour la reconstruction
>
Précision déroulé>
M. Edouard PHILIPPE, Premier ministre,>
>
réunira le Comité interministériel pour la reconstruction de Saint Barthelemy et Saint-Martin>
en présence des ministres concernés[i]>
>
Mercredi 20 septembre 2017 à 18h30>
Hôtel de Matignon>
>
>
Déroulé prévisionnel :>
>
18h30 : Réunion de ministres et secrétaires d’Etat avec les premiers opérateurs impliqués dans la reconstruction>
Tour d’images pour le Pool TV et les photographes accrédités>
>
>
à l’issue : Allocution du Premier ministre>
Pool TV + photographes + radios + rédacteurs>>
[i] M. Gérard COLLOMB, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur,>
M. Nicolas HULOT, ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire, représenté par M. Sébastien LECORNU, secrétaire d’Etat,>
Mme Nicole BELLOUBET, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, représentée par son directeur de cabinet,>
M. Jean-Yves LE DRIAN, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, représenté par son directeur adjoint de cabinet,>
Mme Florence PARLY, ministre des Armées,>
M. Jacques MEZARD, ministre de la Cohésion des territoires représenté par M. Julien DENORMANDIE, secrétaire d’Etat,>
Mme Agnès BUZYN, ministre des Solidarités et de la Santé,>
M. Bruno LE MAIRE, ministre de l’économie et des finances,>
Mme Muriel PENICAUD, ministre du Travail, représentée par son directeur de cabinet,>
M. Jean-Michel BLANQUER, ministre de l’Education nationale, représenté par son directeur de cabinet,>
M. Stéphane TRAVERT, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, représenté par son directeur de cabinet,>
M. Gérald DARMANIN, ministre de l’Action et des Comptes publics,>
Mme Annick GIRARDIN, ministre des Outre-Mer,>
Mme Laura FLESSEL, ministre des Sports>
et Mme Elisabeth BORNE, ministre chargée des Transports, représentée par son directeur adjoint de cabinet>
Pas de trace de corruption dans le contrat Eurofighter, selon un rapport parlementaire autrichien
VIENNE (Reuters) – L’enquête parlementaire conduite en Autriche sur un contrat passé avec Eurofighter a conclu à l’absence de trace de corruption ou de tentative d’influence exercée par Airbus et ses partenaires sur des responsables politiques autrichiens. Mais des doutes persistent sur le fait que l’Autriche aurait été […]
Pour l’emploi de demain, les salariés français manquent de compétences liées aux nouvelles technologies
Le conseil d’orientation pour l’emploi (COE) a remis aujourd’hui le tome 2 de son avis « Automatisation, Numérisation et emploi ». Il traite de « l’impact sur les compétences ». L’enjeu est de taille car si tout le monde n’a pas besoin de devenir ingénieur en informatique, de nouvelles compétences aussi bien […]
Plastic Omnium se recentre sur l’auto et cherche à céder sa division environnement
PARIS (Reuters) – Plastic Omnium a annoncé mercredi 20 septembre vouloir céder sa division Environnement pour se concentrer exclusivement sur le développement mondial de ses activités automobiles. L’équipementier automobile Plastic Omnium a annoncé mercredi 20 septembre vouloir céder sa division Environnement. Cette division historique du […]
Fête de la gastronomie des 22, 23 et 24 septembre: rendez-vous partout en France
Rendez-vous les 22, 23 et 24 septembre 2017, partout en France, pour la 7e édition de la Fête de la gastronomie, sous le parrainage de Stéphane Layani, président du marché d’intérêt national de Rungis. Trois journées dédiées au plaisir, à la découverte et à la convivialité !
Normal
0
21
false
false
false
FR
X-NONE
X-NONE
/* Style Definitions */
table.MsoNormalTable
{mso-style-name: »Tableau Normal »;
mso-tstyle-rowband-size:0;
mso-tstyle-colband-size:0;
mso-style-noshow:yes;
mso-style-priority:99;
mso-style-parent: » »;
mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt;
mso-para-margin-top:0cm;
mso-para-margin-right:0cm;
mso-para-margin-bottom:10.0pt;
mso-para-margin-left:0cm;
line-height:115%;
mso-pagination:widow-orphan;
font-size:11.0pt;
font-family: »Calibri », »sans-serif »;
mso-ascii-font-family:Calibri;
mso-ascii-theme-font:minor-latin;
mso-hansi-font-family:Calibri;
mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-fareast-language:EN-US;}
Sika veut accélérer sa dynamique d’acquisitions
ZURICH (Reuters) – Le directeur général de Sika, Paul Schuler, qui a pris la tête du chimiste suisse en mai, a l’intention d’accélérer le rythme de ses acquisitions en réalisant des opérations plus nombreuses et de plus grande envergure dans les 15 mois à venir. Par ailleurs, il a affirmer vouloir trouver rapidement une solution avec […]
Réunion du Comité interministériel pour la reconstruction de Saint Barthelemy et Saint-Martin
Le Premier ministre, Édouard Philippe,>
>
réunira le Comité interministériel pour la reconstruction de Saint Barthelemy et Saint-Martin>
en présence des ministres concernés (voir liste ci-dessous)>
>
Mercredi 20 septembre 2017 à 18h30>
Hôtel de Matignon>>>Dispositif presse :>
>
Merci de bien vouloir vous accréditer avant ce mercredi 20 septembre 2017 à 18h00 à : communication@pm.gouv.fr et de bien vouloir nous communiquer votre numéro de carte de presse et vous munir de celle-ci, ainsi que d’une pièce d’identité.>
>Un tour d’images sera organisé pour le pool TV et les photographes accrédités en début de réunion.>
>
La cour de l’Hôtel de Matignon sera ouverte ce jour à compter de 18h00 et jusqu’à 20h00.>
>
>Contacts: 01 42 75 50 78/79 – 01 42 75 80 15 – communication@pm.gouv.fr>>>
M. Gérard COLLOMB, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur,>
M. Nicolas HULOT, ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire, représenté par M. Sébastien LECORNU, secrétaire d’Etat,>
Mme Nicole BELLOUBET, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, représentée par son directeur de cabinet,>
M. Jean-Yves LE DRIAN, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, représenté par son directeur adjoint de cabinet,>
Mme Florence PARLY, ministre des Armées,>
M. Jacques MEZARD, ministre de la Cohésion des territoires représenté par M. Julien DENORMANDIE, secrétaire d’Etat,>
Mme Agnès BUZYN, ministre des Solidarités et de la Santé,>
M. Bruno LE MAIRE, ministre de l’économie et des finances,>
Mme Muriel PENICAUD, ministre du Travail, représentée par son directeur de cabinet,>
M. Jean-Michel BLANQUER, ministre de l’Education nationale, représenté par son directeur de cabinet,>
M. Stéphane TRAVERT, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, représenté par son directeur de cabinet,>
M. Gérald DARMANIN, ministre de l’Action et des Comptes publics,>
Mme Annick GIRARDIN, ministre des Outre-Mer,>
Mme Laura FLESSEL, ministre des Sports>
et Mme Elisabeth BORNE, ministre chargée des Transports, représentée par son directeur adjoint de cabinet>Note aux rédactions – M. Edouard PHILIPPE Premier ministre – Point de situation relatif à l’ouragan Irma – 20 septembre 2017
Fujitsu réduit la traduction vocale en mains libres à un badge
Fujitsu a développé le premier dispositif portable de traduction vocale en mains libres au monde. Il se réduit à la taille d’un badge. Le groupe japonais d’électronique le destine aux professionnels dont l…
[PRW17] David Sourénian : « Les abonnés Twitter sont plus matures sur l’e-commerce et le mobile »
David Sourénian, directeur des études pour Twitter, vient de dévoiler une enquête sur les comportements d’achats des abonnés du réseau social, à l’occasion de Paris retail Week. Des internau…
Le comité d’entreprise de Bricorama, inquiet du rachat par Bricomarché, engage une procédure en justice
Deux mois et demi après l’annonce de la proposition de rachat de Bricorama par les Mousquetaires (Intermarché), le comité central d’entreprise saisit le tribunal de grande instance de Créteil pour demander une prorogation du délai de trois mois pour examiner le projet. Il déplore l’absence d’informations financières et de garanties sur l’emploi de la part de Bricorama et de son repreneur.
Le consortium de Bain Capital reprend les mémoires de Toshiba
TOKYO (Reuters) – Toshiba a choisi mercredi 20 septembre le consortium emmené par le fonds de capital investissement Bain Capital pour la vente de ses mémoires. Cette cession est essentielle pour renflouer le conglomérat japonais e…
Rencontre avec les acteurs associatifs de lutte contre la pauvreté et l’exclusion
M. Edouard PHILIPPE, Premier ministre rencontrera les acteurs associatifs de lutte contre la pauvreté et l’exclusion en présence de Mme Agnès BUZYN, ministre des Solidarités et de la Santé>
et de Mme Muriel PÉNICAUD, ministre du Travail>
>
Jeudi 21 septembre 2017>
Hôtel de Matignon>
>
Le Premier ministre réunira avec la ministre des Solidarités et de la Santé et la ministre du Travail, les associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion pour une matinée de travail sur le thème de la lutte contre la pauvreté et de la politique d’insertion.>
>
Un premier temps sera consacré à des échanges avec des associations locales qui ont développé des solutions innovantes pour lutter contre la pauvreté. Puis, à travers trois ateliers successifs, le Premier ministre et les deux ministres échangeront avec les principales associations nationales de lutte contre l’exclusion.>
Déroulé prévisionnel :
>8h30 : Petit-déjeuner d’échange avec des associations locales de lutte contre la pauvreté>
Participants : l’association Intermèdes Robinson (Essonne), Les Paniers de la Mer (Calais), Espérer 95 (Val d’Oise), l’antenne « Fondation Agir Contre l’Exclusion » (Hérault), l’association Solidarité entraide tricastine (Drôme), l’Institut d’Education et de Pratiques Citoyennes (Sartrouville), Un Chez Soi d’Abord (Lille).>Tour d’images pour le Pool TV et le Pool photos >
>10h00 : Réunion de travail sous forme d’ateliers avec les principales associations nationales de lutte contre l’exclusion >Atelier 1 : Comment prévenir la pauvreté des enfants et des jeunes ?>
Participants : ATD Quart Monde, Secours catholique, Fondation Abbé Pierre, UNIOPSS>Atelier 2 : Comment accompagner les personnes les personnes en situation de pauvreté en misant davantage sur leurs capacités ?>
Participants : Collectif Alerte, Secours populaire, Les restos du cœur, Samusocial, Médecins du monde>Atelier 3 : Comment mobiliser l’insertion et l’emploi pour lutter contre la pauvreté ?>
Participants : Fédération des acteurs de la solidarité, Emmaüs, Croix-Rouge française>Tour d’images pour le Pool TV et le Pool photos>
>13h00 : Déclaration du Premier Ministre en présence de la ministre des Solidarités et de la Santé et de la ministre du travail>Pool TV + Pool photos + radios + rédacteurs>
>Pool TV : TF1>
>
Dispositif presse :
▪ Merci de bien vouloir vous accréditer avant le mercredi 20 septembre 2017 à 20h00 à l’adresse : communication@pm.gouv.fr et de bien vouloir nous communiquer votre numéro de carte de presse et vous munir de celle-ci.>
▪ La cour de l’Hôtel de Matignon sera ouverte mercredi à compter de 8h00 jusqu’à 13h45.>
>
>
Contacts : 01 42 75 50 78/79 – 01 42 75 80 15 – communication@pm.gouv.fr>Note aux rédactions – Rencontre avec les acteurs associatifs de lutte contre la pauvreté et l’exclusion – 21/09/2017
[Trophées des femmes de l’industrie] Les femmes de projets
Le 26 septembre, L’Usine Nouvelle remet les Trophées des femmes de l’industrie. 10 catégories seront récompensées. Retrouvez les portraits des femmes nommées dans la catégorie « projets ». Véritables chefs d’orchestre, elles coordonnent des expertises diverses pour livrer un produit ou un programme. Les femmes sur lesquelles […]
La FJP pointe – de nouveau – les dommages de la politique familiale actuelle
La fédération des professionnels de la puériculture monte une nouvelle au créneau pour dénoncer les dégâts de l’actuelle politique familiale sur la situation des parents de jeunes enfants. En lign…
1 772 kilomètres parcourus en une seule charge pour le bus Proterra
Proterra est une société américaine fondée en 2004 qui espère envahir le marché des autobus électriques. Avec ce nouveau record de 1 772 kilomètres parcourus par son bus électrique Catalyst…
Les Gafa paient moitié moins d’impôts que les entreprises traditionnelles, selon la Commission européenne
BRUXELLES (Reuters) – Les grands groupes internet paient moins de la moitié du montant des impôts acquittés par les entreprises traditionnelles. C’est ce qu’écrit la Commission européenne dans un projet de document évoquant les mesures visant à taxer plus fortement les Google, Apple, Facebook et autres Amazon, appelés […]
[En image] Stelia Aerospace livre la porte-cargo du Beluga XL à Airbus
Dans les temps par rapport au calendrier, le sous-traitant aéronautique français effectue la livraison d’une des pièces maîtresses du premier Beluga XL. Après un acheminement par bateau jusqu’au port de Langon, la porte de quelque 140 m2 va emprunter l’itinéraire à grand gabarit conçu pour l’A380 entre Langon et Toulouse. […]
Airlab, un accélérateur de solutions innovantes pour la qualité de l’air
A l’occasion de la journée de l’air, Airparif et ses partenaires vont annoncer cet après-midi – 20 septembre – le lancement d’un écosystème dédié à la qualité de l’ai…
Comité interministériel du handicap : dossier de presse
Comité interministériel du handicap : dossier de presse
En savoir plus en consultant le dossier de presse :>>Dossier de presse Comité interministériel du Handicap, 20 septembre 2017
Comité interministériel du handicap : dossier de presse
Comité interministériel du handicap : dossier de presse
En savoir plus en consultant le dossier de presse : Dossier de presse Comité interministériel du Handicap, 20 septembre 2017
Comité interministériel du handicap, 20 septembre 2017
Les mots d’Édouard Philippe, Premier ministre :
« L’inclusion des personnes en situation de handicap constitue une des priorités du quinquennat. Les personnes en situation de handicap et celles qui les accompagnent ont droit à la solidarité nationale. Elles ont besoin de bien plus encore, et elles peuvent nous apporter davantage. » Discours de Politique générale, le 4 juillet 2017
Le Président de la République a voulu que la politique du handicap constitue la priorité du quinquennat. Afin d’incarner et de mettre en oeuvre cette priorité, j’ai souhaité réunir ce 20 septembre 2017 le comité interministériel du handicap (CIH), sur le thème « Vivre avec un handicap au quotidien ».
Pour agir efficacement sur le quotidien des personnes, il nous faut investir l’ensemble des champs de l’école, de l’emploi, du logement, de la santé, de l’accessibilité de la ville et des transports, de l’accès aux sports, à la culture et aux loisirs.
Le Gouvernement lance à cette occasion un travail approfondi qui débouchera sur des plans d’action ministériels d’ici le début de l’année 2018. Nous en assurerons le suivi en réunissant le CIH chaque année, et en évaluant l’impact des actions sur les indicateurs d’inclusion des personnes en situation de handicap.
Au travail !
Les mots de Sophie Cluzel, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées :
Le rattachement du secrétariat d’État chargé des personnes handicapées auprès du Premier ministre s’inscrit pleinement dans l’ambition de ce Comité Interministériel du Handicap, qui se réunit pour la première fois dans un format strictement gouvernemental.
Il est l’occasion de tracer les grandes lignes d’une politique VOLONTARISTE d’innovation sociale et d’action en faveur de l’inclusion et de l’amélioration des conditions de vie des personnes en situation de handicap.
Rappelons-le, le handicap est une des priorités du quinquennat.
Nous pouvons naitre handicapé comme nous pouvons le devenir suite à un accident de la vie ou une perte d’autonomie due à l’âge ou à la maladie. Nous sommes tous concernés.
Il est temps de rappeler que les personnes en situation de handicap sont avant tout des citoyens de la République.
Le handicap bouscule, dérange, interroge, plus nous vivons parmi des personnes différentes et plus nous acceptons leur différences en nous enrichissant mutuellement. Comme le corps humain compense souvent une faiblesse par le renforcement d’une capacité, le corps social de notre pays doit se renforcer des différences des citoyens qui la composent.
Les mesures issues du CIH vont servir de boussole à l’action de l’ensemble du gouvernement sur ce sujet.
Ainsi chaque ministre peut mettre en lumière les initiatives qu’il prévoit, afin d’appliquer une stratégie commune de transformation en faveur d’une société inclusive, fraternelle et solidaire fondée sur :
- L’expertise des personnes
- La simplification, le décloisonnement et l’innovation au service de l’efficience et l’accès aux droits
- L’exemplarité de l’État
- L’évaluation et la culture du résultat
Je tiens à souligner l’engagement de l’ensemble du gouvernement sur cinq grands sujets qui concernent la vie quotidienne des personnes en situation de handicap et leur entourage. Cette mobilisation commune est le gage d’un changement de regard concret de notre société sur le handicap. Si le handicap nous confronte à toutes nos fragilités, il nous permet également de découvrir les capacités et les talents qui sommeillent en chacun d’entre nous.
J’en veux pour preuve les athlètes paralympiques qui racontent une histoire dans un dépassement de soi, en prouvant le pouvoir de l’esprit humain et tout ce qu’il est possible d’accomplir en allant au-delà des limites de leur corps. Donnons l’occasion aux personnes en situation de handicap de montrer leur savoir-faire et leurs talents. Donnons leur la possibilité de choisir leur vie dignement et non plus de la subir.
PARTIE 1 : Accéder à ses droits, plus facilement
« Pour ceux auxquels leur handicap limite voire interdit l’accès à un emploi, le gouvernement engagera dès 2018 la revalorisation de l’Allocation adulte handicapé. Nous simplifierons les procédures pour les titulaires de droits sociaux qui souvent, par désespoir ou par manque d’informations ne les réclament plus. »
Édouard Philippe, Premier ministre
Quelques chiffres clés
- 1 089 844 bénéficiaires de l’Allocation Adultes Handicapés (AAH) au 31 décembre 2016
- 254 868 bénéficiaires de l’Allocation d’Éducation d’Enfant Handicapé au 31 décembre 2016
- 494 000 places en établissements et services en 2016
- 4 252 000 demandes déposées dans les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) en 2015 (cartes, reconnaissance, AAH, PCH, orientation…)
- 35% des personnes jugent les démarches MDPH assez ou très complexes, soit 14 points de plus que la perception moyenne des démarches administratives (Baromètre de complexité, SGMAP/BVA, décembre 2016)
- Le délai de traitement des demandes de prestation de compensation du handicap (PCH) varie de 3 à 12 mois et le taux d’accord de 27% à 79% selon les territoires (Baromètre de l’observatoire national des aides humaines,« Diversité des fonctionnements MDPH : un accès à l’aide humaine à géométrie variable », avril 2017)
Grands objectifs à 5 ans
- Revaloriser l’Allocation adulte handicapé (AAH) à 900 €
- Simplifier le fonctionnement des MDPH, améliorer les délais de réponse et harmoniser leur qualité de service
- Améliorer l’accès aux droits des personnes en situation de handicap des territoires les plus vulnérables (Quartiers politique de la ville et territoires ruraux)
- Renforcer l’accessibilité électorale et dématérialiser la propagande
- Renforcer l’accessibilité numérique des services publics
- Développer l’emploi du langage facile à lire et à comprendre (FALC) dans les administrations publiques
- La revalorisation de l’AAH sera mise en oeuvre dès 2018 : une revalorisation exceptionnelle de l’allocation viendra compléter la revalorisation annuelle d’avril, qui prendra en compte l’inflation anticipée, pour porter le niveau de l’allocation à 860 € au 1er novembre 2018. Elle représentera un gain moyen de 48 € mensuel pour 951 000 allocataires. Une deuxième revalorisation exceptionnelle sera mise en oeuvre au 1er novembre 2019 pour porter l’allocation à 900 €. Cette revalorisation massive devrait permettre à 34 000 nouveaux allocataires de percevoir l’AAH. Sur l’ensemble du quinquennat, cette mesure représente un effort cumulé de plus de 2 milliards d’euros. Elle va permettre de réduire significativement la pauvreté subie des personnes handicapées. Pour mémoire, l’Allocation adulte handicapé est une prestation sociale destinée à garantir un minimum de ressources aux personnes handicapées pour faire face aux dépenses de la vie courante. À ce titre, elle est calculée de manière différentielle : son montant est égal à la différence entre les ressources de la personne et le minimum garanti, qui sera fixé à 900 € pour une personne seule au terme de la revalorisation. En l’absence totale de ressources propres, le montant de l’allocation est égal au niveau garanti, lui-même modulé en fonction de la composition familiale.
- Cette revalorisation va s’accompagner d’un travail de simplification et de clarification entre certains dispositifs de soutien complémentaires aux personnes handicapées qui sont peu lisibles pour les bénéficiaires eux-mêmes et peuvent être source d’incompréhensions et d’erreurs. Les deux compléments de ressources de l’AAH destinés à compenser l’absence de revenus professionnels de personnes handicapées exposées à des frais de logement, en vue de favoriser leur autonomie, seront fusionnés en un seul, comme prévu initialement par la loi de 2005. Cette mesure de simplification entrera en vigueur progressivement pour préserver les droits des actuels bénéficiaires de ces compléments. Elle permettra notamment d’alléger les démarches des bénéficiaires de l’AAH qui pourront prétendre à la majoration pour la vie autonome puisqu’il ne sera plus nécessaire de solliciter une évaluation de la capacité de travail en complément de l’évaluation de l’incapacité. Le complément restera compatible avec les aides aux logements de droit commun dont peuvent éventuellement bénéficier les allocataires. Plus globalement, une mission IGAS- IGF sera lancée fin 2017 pour mettre à plat l’ensemble des aides publiques, dont les dépenses fiscales, pouvant bénéficier aux personnes handicapées dont la complexité reste source de difficulté pour les bénéficiaires eux-mêmes et leurs familles. Un travail de rapprochement des règles de prise en compte de la situation familiale des bénéficiaires de l’AAH avec celles applicables aux bénéficiaires d’autres minima va être engagé, au regard des disparités de traitement mises en lumière tant par le rapport Sirugue de 2016 relatif à la réforme des minima sociaux que par l’enquête en cours de la Cour des comptes sur les prestations monétaires aux ménages modestes. En effet, le niveau de ressources garanti à un couple comptant un bénéficiaire de l’AAH s’établit aujourd’hui à 2 fois celui d’une personne isolée, alors qu’il s’établit à 1,5 fois pour les bénéficiaires du RSA. Les règles d’appréciation des revenus des bénéficiaires de l’AAH en couple, qui représentent un peu moins d’un quart des allocataires, seront rapprochées en deux temps de celles des autres minima. L’impact de cette mesure sera neutralisé par la revalorisation parallèle de la prestation.
- Moderniser les outils de traitement des demandes des Maisons Départementales des Personnes Handicapées : accélérer avec l’appui de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) le déploiement du nouveau système d’information des MDPH, conforme au référentiel commun défini par décret du 17 mai 2017 puis enrichir ses fonctionnalités dans le cadre d’une stratégie pluriannuelle ; intégrer dès la première phase le déploiement d’un service en ligne permettant la dématérialisation de la demande.
- Achever la mise en oeuvre des mesures de simplification déjà engagées et lancer un nouveau chantier de simplifications en cohérence avec la feuille de route de la Secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, dans une approche de parcours des usagers.
- Accompagner les personnes en situation de handicap au plus près de leur domicile, en particulier dans les territoires vulnérables (territoires ruraux, quartiers politique de la ville, mais également territoires de montagne et péri-urbains) par le développement de partenariats entre les MDPH, les communes et les Maisons de services au public.
- La dématérialisation de la propagande électorale, qui figure dans la feuille de route du ministère de l’intérieur, permettra de renforcer son accessibilité puisque cette évolution s’accompagnera d’une obligation de compatibilité des professions de foi des candidats avec les logiciels de lecture d’écran.
- Créer une communauté liant les référents accessibilité numérique et qualité web des administrations pour suivre et animer les plans de mise en accessibilité des services en ligne de l’administration, inscrire l’accessibilité numérique et la qualité web comme une priorité dans les plans de formation.
- Promouvoir des solutions innovantes d’accessibilité numérique notamment celles développées par des startups et/ou testées par des administrations, permettant d’améliorer l’accessibilité aux contenus et aux services numériques, y compris sur des anciennes applications.
- Publier les décrets permettant d’appliquer la loi pour une République numérique et de transposer en droit français la directive européenne relative à l’accessibilité des sites internet et des applications mobiles des organismes du secteur public.
- Garantir l’accessibilité des 10 sites internet publics les plus utilisés (caf.fr, pole-emploi.fr, impots.gouv.fr, service-public.fr, applications d’information sur les transports ou les lieux accessibles…) et sensibiliser les villes à l’accessibilité universelle de leurs sites d’information.
Engagements du quinquennat
- Lancement d’une nouvelle campagne d’information sur l’allocation adulte handicapé, en vue de faciliter l’accès aux droits des personnes, fil rouge de l’action gouvernementale.
- Mise en accessibilité totale des sites « elysee.fr » et « gouvernement.fr ».
- 100% des MDPH engagées dans le déploiement du système d’information commun fin 2018, intégrant une solution de dépôt en ligne des demandes des usagers.
- Harmonisation en deux ans des standards de qualité des décisions des MDPH.
- 200 partenariats MDPH-maisons de services au public dans 50 départements à horizon 2022.
- Automatiser en s’appuyant sur l’intelligence artificielle les traductions en Facile à lire et à comprendre, en partenariat avec les associations.
PARTIE 2 : Être accueilli et soutenu dans son parcours, de la crèche à l’université
« Mon ambition sera de contribuer à la scolarisation effective des enfants en situation de handicap à travers un accompagnement adapté permettant un continuum vers les activités périscolaires et extrascolaires. Enfin, pour contribuer à la montée du niveau de formation et de qualification des jeunes en situation de handicap, l’accès à l’enseignement supérieur est un enjeu majeur. »
Sophie Cluzel
Quelques chiffres clés
380 000 élèves en situation de handicap
- + de 300 000 scolarisés dans les établissements publics et privés de l’Éducation nationale (+ 7% /an). Ils représentent 2,5% des élèves du premier degré et du collège mais seulement 1 % des lycéens. 30% sont scolarisés avec l’appui d’un dispositif collectif (8600 ULIS de l’école au lycée.). 45 % sont scolarisés avec de l’appui de plus de 80 000 accompagnants, 30% des élèves avec des troubles du spectre de l’autisme sont scolarisés 3 jours ou moins
- + de 70 000 élèves sont en unité d’enseignement au sein d’établissements médico-sociaux ou externalisée à l’école (112 Unités Maternelle).
- 7 700 scolarisés dans l’enseignement agricole dont 1 604 avec l’appui d’un accompagnant
25 000 étudiants en situation de handicap
- Les étudiants en situation de handicap s’orientent de manière préférentielle vers l’université : leur taux de présence y est supérieur de +13 points à celui de l’ensemble de la population étudiante ; ce taux est inférieur de -67 points à celui de l’ensemble de la population étudiante dans les parcours supérieurs organisés en lycées, sections de techniciens supérieurs et classes préparatoires aux grandes écoles. Leurs choix de filières sont moins diversifiés.
- Leur progression dans le supérieur est ralentie par rapport à l’ensemble des étudiants : si leur taux de présence est supérieur de +16 points à celui de la population étudiante générale en licence, il est inférieur de -13 points en master.
155 000 enfants et jeunes en établissement médico-social
(dont les 70 000 en unité d’enseignement)
Grands objectifs à 5 ans
- Accueillir les jeunes enfants en particulier dans les crèches, développer l’accès au périscolaire, aux loisirs et soutenir la parentalité.
- Accroître la scolarisation, notamment des enfants porteurs de troubles autistiques.
- Fluidifier les parcours scolaire et médico-social, éviter les ruptures en fin de cycle ou de dispositif.
- Appuyer et former les équipes des établissements agricoles à la prise en compte des élèves à besoins éducatifs particuliers.
- Transformer les modalités d’accompagnement des élèves et l’organisation des accompagnants, et professionnaliser les accompagnants pour gagner en qualité.
- Permettre à chaque jeune en situation de handicap de bénéficier d’un parcours d’éducation artistique et culturelle.
- Accompagner l’entrée et les choix d’orientation pour accroître l’accès à l’enseignement supérieur dans toutes ses composantes.
- Renforcer l’accessibilité des formations pour construire un enseignement supérieur inclusif.
- Développer la recherche pour améliorer la prise en compte du handicap dans une société inclusive.
- Renforcer la formation, initiale et continue, des professionnels de la petite enfance sur le handicap et travailler à identifier puis lever les obstacles à l’inclusion des jeunes enfants (normes d’accessibilité, conditions d’admission en établissement d’accueil du jeune enfant…).
- Renforcer la dynamique d’externalisation des unités d’enseignement en améliorant les partenariats territoriaux entre les structures médico-sociales et l’école.
- Mener une politique territoriale de création d’Unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS) notamment dans le second cycle du second degré pour améliorer la montée pédagogique des élèves.
- Lancer un chantier visant à offrir un parcours sans rupture à davantage d’élèves en situation de handicap, à l’école et sur le temps périscolaire et extrascolaire, et professionnaliser leurs aidants.
- Développer un programme de formation dédié pour les enseignants et renforcer la mobilisation des équipes dans l’enseignement agricole (séminaire à destination des équipes des établissements agricoles, mise à disposition d’un guide de l’accompagnement pédagogique et éducatif).
- Renforcer les crédits dédiés à l’éducation artistique et culturelle en 2018 pour atteindre 100% des enfants touchés et mobiliser les conservatoires et les acteurs culturels sur la meilleure intégration des jeunes en situation de handicap.
- Améliorer la coordination entre les acteurs d’accompagnement de l’enseignement scolaire et supérieur.
- Numériser les supports pédagogiques et promouvoir des dispositifs visant à améliorer le suivi des cours en instantané.
- Professionnaliser les acteurs de l’accompagnement et l’aménagement de campus.
- Intensifier les dispositifs de pair-émulation au service de la réussite (tutorat, mentorat, implication associative).
- Faciliter la participation à la vie étudiante notamment par l’adaptabilité de l’offre culturelle et sportive.
- Améliorer le parcours des étudiants en situation de TSA (troubles spécifiques autistiques) ou présentant un handicap complexe.
- Nommer un expert handicap au sein du futur Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche artistique et culturelle.Comité interministériel du handicap – 20 septembre 2017
Engagements du quinquennat
- Intégrer des mesures emblématiques sur l’accueil du jeune enfant dans la prochaine convention (2018-2022) d’objectifs État-CNAF.
- Un taux et une durée de scolarisation identiques aux autres enfants.
- Doubler le taux de scolarisation en unités d’enseignement externalisées dans les murs de l’école ordinaire, des enfants accompagnés en établissements spécialisés.
- Création de 250 Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire dans les lycées en 5 ans.
- 100 % des Universités dotées d’un schéma directeur handicap.
- 2 000 jeunes en service civique opérationnels qui s’engage pour une université inclusive (objectif à 2019).
- Renforcer l’accueil des étudiants en situation de handicap dans les écoles nationales d’enseignement supérieur Culture, notamment en créant un Open data.
- Construction d’un « réseau national handicap » dans l’enseignement agricole pour impulser, soutenir et coordonner les actions de formation et d’appui aux établissements.
PARTIE 3 : Accéder à un emploi et travailler comme les autres
« L’effort qui sera fait en faveur de l’apprentissage ainsi que celui pour la formation des demandeurs d’emploi devra pleinement bénéficier aux personnes en situation de handicap. Il s’agit de deux clés pour favoriser leur accès à l’emploi. Cet effort devra être couplé avec une mobilisation accrue des différents acteurs des services publics de l’emploi et des employeurs. Des incitations à l’embauche des personnes handicapées, parmi lesquelles le déploiement effectif des services d’emploi accompagné, seront mises en oeuvre afin de favoriser leur emploi effectif. »
Sophie Cluzel, communication en conseil des ministres, 7 juin 2017.
Quelques chiffres clés
- Les salariés handicapés représentent 3,3% des salariés du secteur privé (en 2013) et 5,17% dans le secteur public (en 2015) ; la loi fixe une obligation d’emploi commune aux deux secteurs de 6% (loi du 10 juillet 1987)
- Le taux de chômage des personnes handicapées est deux fois supérieur à la moyenne nationale : environ 500 000 demandeurs d’emploi handicapés (DEBOE) sont inscrits à Pôle emploi, ils représentent 8,5% de l’ensemble des demandeurs d’emploi.
- Le niveau de qualification des demandeurs d’emploi handicapés est inférieur à celui de l’ensemble des demandeurs d’emploi (26% ont le bac et plus contre 45% tous publics)
Grands objectifs à 5 ans
- Réduire l’écart entre le taux de chômage des personnes handicapées et celui des personnes valides.
- Faciliter l’embauche et le maintien en emploi des personnes handicapées par les employeurs publics et privés dont les TPE-PME.
- Rénover l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés, la transformer en levier pour une entreprise plus humaine, plus responsable et plus performante.
- Augmenter le niveau de qualification des demandeurs d’emploi et des salariés handicapés.
- Mieux accompagner et sécuriser les transitions entre l’Éducation et l’Emploi.
- Faciliter l’accès et le maintien dans l’emploi en milieu ordinaire en renforçant la préparation des projets d’orientation dès l’école dans le cadre du parcours d’avenir, en développant la certification professionnelle des élèves handicapés, et en mobilisant l’ensemble des dispositifs des politiques de l’emploi et les moyens de la formation professionnelle, notamment l’apprentissage.
- Simplifier le dispositif de l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés (OETH) en s’appuyant sur un dialogue social rénové et le faire évoluer notamment pour développer l’emploi direct.
- Rénover le secteur adapté et expérimenter des mesures favorables au recrutement de travailleurs handicapés en entreprise adaptée.
- Accompagner le secteur protégé sur la formation professionnelle de leurs travailleurs et leur accès au milieu ordinaire au travers de l’emploi accompagné.
- Mobiliser toute l’offre du service public de l’emploi (SPE) tant à destination des travailleurs handicapés que des employeurs. Elle se compose notamment de l’offre de service des organismes de placement spécialisé qui prendront en charge, dès le 1er janvier 2018, les missions d’insertion et de maintien dans l’emploi, afin de mieux accompagner les parcours professionnels des travailleurs handicapés les plus éloignés du marché du travail et d’améliorer le service rendu aux employeurs publics et privés.
- Perfectionner les outils de pilotage afin de mieux évaluer l’impact des politiques publiques sur l’emploi des travailleurs handicapés.
- Faciliter le retour sur le marché du travail des aidants familiaux (modalités d’information, accès à la formation et à l’emploi) en lien avec les acteurs du SPE et les associations.
- Améliorer la qualité de vie au travail des agents des fonctions publiques en situation de handicap, ainsi que des aidants, conjoints ou parents d’enfants handicapés.
- Mobiliser les départements statistiques des ministères sociaux pour alimenter le tableau de bord de l’inclusion (en concertation avec la commission Emploi du CNCPH, des acteurs du SPE et des représentants de collectivités).
Engagements du quinquennat
- Simplifier l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés (OETH) en l’intégrant dans la déclaration sociale nominative.
- Évaluer le dispositif Emploi accompagné et déployer une démarche d’accompagnement global et combiné portée par les professionnels de l’Éducation, de l’Emploi et du Médico-social.
- Accueillir au moins 6% d’apprentis en situation de handicap dans le secteur public (pour l’État, environ 600 personnes pour un objectif de 10 000 apprentis).
- Doter chacun des 10.000 agents du Ministère de l’intérieur en situation de handicap d’un « Livret de parcours professionnel » destiné à simplifier les relations de travail.
- Généraliser la pratique du duoday dans l’ensemble des ministères dès le 26 avril 2018 (durant cette journée un duo se crée entre une personne en situation de handicap et un salarié volontaire).
PARTIE 4 : Vivre chez soi et se maintenir en bonne santé
« Les logements adaptés doivent être systématiquement identifiés et l’accessibilité précisée pour faciliter les recherches. Les bailleurs sociaux devront identifier les logements adaptés et rendre cette liste transparente pour favoriser le logement des demandeurs en situation de handicap. Nous développerons les habitats inclusifs en levant les obstacles administratifs. »
Sophie Cluzel, Discours devant le CNCPH 19 juin 2017
Quelques chiffres clés
- Sur environ 1 000 000 établissements recevant le public (ERP) près de 610 000 sont entrés dans la démarche d’Agendas d’Accessibilité Programmée (Ad’AP), et plus de 100 000 sont d’ores et déjà accessibles.
- 5,7% de demandes de logement social sont formulées par des personnes ayant déclaré une situation de handicap, mais seulement 3,7% d’attributions ont concerné ce public en 2016.
- 6 836 personnes handicapées françaises prises en charge dans des établissements en Belgique fin 2015 (5 385 adultes, 1 451 enfants).
- Les personnes titulaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ont moins recours aux soins dentaires et gynécologiques que la population générale (-9 et -17 points d’écart respectivement).
Grands objectifs à 5 ans
- Rendre accessibles les établissements recevant du public et garantir l’exemplarité des bâtiments de l’État par la mobilisation de la direction de l’immobilier de l’État.
- Améliorer l’attribution des logements locatifs sociaux aux personnes en situation de handicap.
- Développer l’habitat inclusif.
- Favoriser l’adaptation des logements privés.
- Prévenir les départs non souhaités vers la Belgique et garantir une réponse accompagnée pour tous.
- Accélérer la transformation de l’offre sociale, médico-sociale et sanitaire pour permettre une bascule rapide et d’ampleur au profit de l’accompagnement, spécialisé si nécessaire, en milieu ordinaire.
- Développer la prévention en santé auprès des personnes en situation de handicap.
- Réduire le nombre d’hospitalisations évitables, dont les hospitalisations urgentes.
- Réduire le risque de mortalité précoce des personnes en situation de handicap, dont les personnes polyhandicapées.
- Améliorer le statut des aidants.
Moyens d’action
En matière d’accessibilité des ERP (établissements recevant le public)
- Réaliser en transparence le bilan des d’Agendas d’Accessibilité Programmée (Ad’AP) en 2018.
- Partager avec les associations représentatives des personnes en situation de handicap le suivi de la mise en accessibilité.
- Concentrer l’effort sur les petits ERP du quotidien, en édictant des préconisations simples et peu coûteuses pour les exploitants d’ERP ayant peu d’ingénierie, et en les accompagnant par un réseau d’« ambassadeurs de l’accessibilité », jeunes en service civique, positionné auprès des communes et des intercommunalités.
- Mobiliser les préfets pour accélérer la mise en accessibilité des ERP de l’État.
En matière d’accès au logement autonome
- Développer le logement évolutif (ou réversible), accessibles en grande partie et pouvant être rendus totalement accessibles, sur demande, par des travaux assez simples.
- Investir en faveur d’un ensemble de solutions d’habitat social, partiellement ou totalement dédiées aux personnes handicapées :
les logements sociaux ordinaires,
les résidences sociales qui peuvent, en fonction de leur projet social, accueillir des personnes handicapées,
les logements-foyers spécifiquement destinés aux personnes handicapées. - Consolider l’action de l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) en faveur de l’adaptation des logements privés.
- Amplifier le développement de l’habitat inclusif en s’appuyant sur les travaux de l’observatoire de l’habitat inclusif.
En matière d’accès aux soins
- Développer la prévention et l’éducation à la santé de façon adaptée aux besoins des personnes handicapées.
- Développer, par des formations, les connaissances et les compétences relatives à la prise en charge du handicap de l’ensemble des professionnels sanitaires et médico-sociaux.
- Favoriser la prise en charge sur le lieu de vie des personnes, notamment en développant la télémédecine et les soins à domicile dont l’hospitalisation.
- Mieux prendre en compte la complexité de la prise en charge médicale des patients en situation de handicap dans les tarifs des professionnels et établissements de santé.
- Augmenter, lorsque nécessaire, le nombre de lieux de soins adaptés à la prise en charge des personnes en situation de handicap, notamment les consultations dédiées.
En matière de réponse adaptée aux besoins
- Généraliser la démarche « une réponse accompagnée pour tous » d’ici à 2018, mobilisant l’ensemble des acteurs territoriaux de la politique du handicap (financeurs, gestionnaires, MDPH…) en vue de sortir d’une logique de places pour entrer dans une logique de parcours accompagné et garantir l’effectivité des orientations.
- Soutenir l’adaptation de l’offre d’accompagnement pour lui permettre d’être plus inclusive (accompagner chaque fois que possible la vie en milieu ordinaire) et plus souple pour s’adapter plus facilement à la prise en compte des situations individuelles, notamment les plus complexes.
- Faire aboutir la réforme de la tarification des établissements et services sociaux et médico-sociaux accueillant des personnes handicapées.
En matière de soutien aux aidants
- Engager de nouveaux travaux sur le statut des aidants et développer des solutions de répit.
Engagements du quinquennat
- En 2022 : 100 % des ERP dans la démarche Ad’AP et 100 % des ERP de l’État accessibles.
- Déploiement d’un réseau d’« ambassadeurs de l’accessibilité », jeunes en service civique, pour sensibiliser les gestionnaires d’établissements de proximité recevant du public.
- Mise en place d’un bilan de santé périodique pour les personnes en situation de handicap accompagnées par des établissements et services médico-sociaux, dont les services à domicile.
- Doublement des crédits dédiés à la prévention des départs en Belgique par une nouvelle enveloppe de 15 M€ en 2018.Comité interministériel du handicap – 20 septembre 2017
PARTIE 5 : Être acteur dans la cité : s’y déplacer, accéder aux loisirs, au sport et à la culture
L’accès au sport et à la culture, vecteurs d’émancipation et de citoyenneté, doit être au coeur de l’action publique, en lien étroit avec les ministères concernés. La candidature française des JO 2024 sera l’occasion de soutenir la pratique sportive des personnes en situation de handicap. Plus généralement, le label culture-handicap ainsi que des actions associant les médias et le secteur culturel contribueront à changer le regard de la société sur le handicap.
Feuille de route de la Secrétaire d’État Sophie Cluzel
Quelques chiffres clés
- Dans l’interurbain : 23% des arrêts de car sont accessibles, 60% des cars.
- Dans l’urbain : 60% des arrêts sont accessibles, 85% des bus.
- 35 303 licenciés handisport et 60 186 licenciés sport adapté en 2016 pour 18 millions de licenciés en France.
- 126 sportifs sélectionnés pour les Jeux paralympiques de RIO 2016 contre 403 pour les jeux olympiques.
- 5 550 sites sont labellisés « Tourisme et Handicap », mais seulement 3 territoires sont labellisés « Destination pour tous » (Amiens, Ballaruc-les-Bains et Bordeaux).
- Sur les 300 établissements de diffusion du spectacle vivant, moins de 30 % d’établissements publics nationaux et moins de 10 % de centres dramatiques et de scènes nationales proposent une programmation adaptée.
Grands objectifs à 5 ans
- Améliorer la mobilité par des infrastructures et des services adaptés.
- Encourager le développement d’outils numériques à l’usage du déplacement des personnes en situation de handicap.
- « La France qui bouge » : augmenter le nombre de personnes en situation de handicap pratiquant une activité physique et sportive et ce, dès le plus jeune âge.
- « La France qui rayonne » : améliorer les résultats de la France aux Jeux Paralympiques en permettant à la délégation française d’accéder au Top 10 des nations à échéance 2024.
- « La France accueillante » : contribuer au succès et à la compétitivité de la destination France en développant les marques « Tourisme et Handicap » et « Destination pour tous ».
- Développer l’accessibilité à l’offre culturelle dans toutes ses dimensions (spectacle vivant, audiovisuel, cinéma, livre et lecture et patrimoine…).
- Développer l’accès aux pratiques artistiques des personnes en situation de handicap tant au sein des opérateurs culturels que dans les institutions d’accueil du secteur médico social.
- Contribuer au changement de regard sur le handicap grâce au label « Culture et Handicap » ainsi qu’à des actions associant les médias.
- Consolider les SD’AP (schémas directeurs d’accessibilité – accessibilité programmée) actuels et renforcer le rôle d’appui technique et de conseil de l’État auprès des autorités organisatrices des transports en charge de leur mise en oeuvre.
- Apporter un soutien méthodologique, juridique et économique au recueil et à l’interopérabilité des données permettant l’accessibilité des services à la mobilité.
Accéder au sport
- Rendre accessible la pratique d’activité physique et sportive notamment dans les lieux éducatifs et/ou de vie (en milieu scolaire, dans les établissements socio-médicaux sociaux) :
– Renforcer l’offre éducative dans les établissements scolaires (formation à la prise en charge du handicap, accompagnement) ;
– Intégrer l’offre d’activité physique et sportive dans les lieux de vie ;
– Mieux accueillir les personnes handicapées dans les lieux d’exercices des activités physiques et sportives (pérenniser le financement des emplois sportifs qualifiés sur le quinquennat, former les éducateurs à l’accueil et l’encadrement des activités physiques et sportives) ;
– Veiller à l’adaptation des équipements sportifs pour le pratiquant comme pour le spectateur et développer l’information sur les lieux de pratiques accessibles, notamment au travers de l’open data.
- Un baromètre des pratiques sportives sera mis en place en 2018, puis tous les 2 ans, afin de suivre le nombre de pratiquants et plus particulièrement les pratiquants en situation de handicap.
- Mettre en place une organisation du sport paralympique regroupant l’ensemble des entités chargées du haut niveau et permettant de créer des synergies entre les athlètes et les entraîneurs du mouvement sportif paralympique et olympique :
– Définir un plan de performance à l’INSEP afin d’aider les fédérations impliquées dans les jeux paralympiques (11 fédérations à partir de 2020) ;
– Lancer des travaux en termes de recherche, d’innovation, de valorisation et modélisation d’expertise en s’appuyant notamment sur les moyens de performance du sport olympique ;
– Attribuer une juste part des aides aux sportifs aux athlètes paralympiques.
Accéder aux loisirs
- Multiplier les territoires identifiés par la marque « Destination pour tous ».
- Créer de nouvelles offres de service à travers des partenariats avec des startups qui interviennent dans le domaine du tourisme accessible.
Accéder à la culture
- Fléchage de crédits en 2018 pour le soutien à l’équipement des lieux de diffusion du spectacle vivant en dispositifs adaptés (sous-titrage et audio-description).
- Valorisation des bonnes pratiques en poursuivant la dynamique du prix « Patrimoine pour tous » et en étudiant son élargissement à d’autres champs.
- Mise en place d’un comité de pilotage interministériel culture/handicap en lien avec le syndicat des éditeurs pour développer l’édition numérique de livres nativement accessibles.
- Publication d’un ouvrage de la collection culture et handicap à destination des professionnels consacré aux « bibliothèques accessibles ».
- Finaliser l’expertise du conditionnement de certaines aides délivrées par le CNC à l’accessibilité des films.
- Mobilisation des acteurs de l’audiovisuel public sur l’accessibilité des programmes et la représentation des personnes en situation de handicap.
- Mise en place d’un outil d’observation commun au ministère de la culture et au secrétariat d’État aux personnes handicapées, notamment pour assurer le suivi de l’offre du spectacle du vivant et de l’accessibilité des écoles.
- Signature d’une nouvelle convention culture/santé/handicap/médico-social.
Engagements du quinquennat
- Les Assises de la mobilité, démarche de consultation nationale, viseront notamment à favoriser une mobilité plus solidaire et équitable.
- Mise en place par les lieux de diffusion d’un calendrier programmé d’acquisition de matériels permettant l’audiodescription et le sous-titrage.
- Organisation d’un « hackathon » mobilisant les acteurs de l’open data et du numérique, du handicap et de la culture pour renforcer l’information sur l’offre accessible.
Retour en vidéo sur la conférence de presse, Comité interministériel du handicap, 20 septembre 2017
Comité interministériel du handicap : dossier de presse
Comité interministériel du handicap : dossier de presse
En savoir plus en consultant le dossier de presse : Dossier de presse Comité interministériel du Handicap, 20 septembre 2017
Comité interministériel du handicap, 20 septembre 2017
Les mots d’Édouard Philippe, Premier ministre :
« L’inclusion des personnes en situation de handicap constitue une des priorités du quinquennat. Les personnes en situation de handicap et celles qui les accompagnent ont droit à la solidarité nationale. Elles ont besoin de bien plus encore, et elles peuvent nous apporter davantage. » Discours de Politique générale, le 4 juillet 2017
Le Président de la République a voulu que la politique du handicap constitue la priorité du quinquennat. Afin d’incarner et de mettre en oeuvre cette priorité, j’ai souhaité réunir ce 20 septembre 2017 le comité interministériel du handicap (CIH), sur le thème « Vivre avec un handicap au quotidien ».
Pour agir efficacement sur le quotidien des personnes, il nous faut investir l’ensemble des champs de l’école, de l’emploi, du logement, de la santé, de l’accessibilité de la ville et des transports, de l’accès aux sports, à la culture et aux loisirs.
Le Gouvernement lance à cette occasion un travail approfondi qui débouchera sur des plans d’action ministériels d’ici le début de l’année 2018. Nous en assurerons le suivi en réunissant le CIH chaque année, et en évaluant l’impact des actions sur les indicateurs d’inclusion des personnes en situation de handicap.
Au travail !
Les mots de Sophie Cluzel, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées :
Le rattachement du secrétariat d’État chargé des personnes handicapées auprès du Premier ministre s’inscrit pleinement dans l’ambition de ce Comité Interministériel du Handicap, qui se réunit pour la première fois dans un format strictement gouvernemental.
Il est l’occasion de tracer les grandes lignes d’une politique VOLONTARISTE d’innovation sociale et d’action en faveur de l’inclusion et de l’amélioration des conditions de vie des personnes en situation de handicap.
Rappelons-le, le handicap est une des priorités du quinquennat.
Nous pouvons naitre handicapé comme nous pouvons le devenir suite à un accident de la vie ou une perte d’autonomie due à l’âge ou à la maladie. Nous sommes tous concernés.
Il est temps de rappeler que les personnes en situation de handicap sont avant tout des citoyens de la République.
Le handicap bouscule, dérange, interroge, plus nous vivons parmi des personnes différentes et plus nous acceptons leur différences en nous enrichissant mutuellement. Comme le corps humain compense souvent une faiblesse par le renforcement d’une capacité, le corps social de notre pays doit se renforcer des différences des citoyens qui la composent.
Les mesures issues du CIH vont servir de boussole à l’action de l’ensemble du gouvernement sur ce sujet.
Ainsi chaque ministre peut mettre en lumière les initiatives qu’il prévoit, afin d’appliquer une stratégie commune de transformation en faveur d’une société inclusive, fraternelle et solidaire fondée sur :
- L’expertise des personnes
- La simplification, le décloisonnement et l’innovation au service de l’efficience et l’accès aux droits
- L’exemplarité de l’État
- L’évaluation et la culture du résultat
Je tiens à souligner l’engagement de l’ensemble du gouvernement sur cinq grands sujets qui concernent la vie quotidienne des personnes en situation de handicap et leur entourage. Cette mobilisation commune est le gage d’un changement de regard concret de notre société sur le handicap. Si le handicap nous confronte à toutes nos fragilités, il nous permet également de découvrir les capacités et les talents qui sommeillent en chacun d’entre nous.
J’en veux pour preuve les athlètes paralympiques qui racontent une histoire dans un dépassement de soi, en prouvant le pouvoir de l’esprit humain et tout ce qu’il est possible d’accomplir en allant au-delà des limites de leur corps. Donnons l’occasion aux personnes en situation de handicap de montrer leur savoir-faire et leurs talents. Donnons leur la possibilité de choisir leur vie dignement et non plus de la subir.
PARTIE 1 : Accéder à ses droits, plus facilement
« Pour ceux auxquels leur handicap limite voire interdit l’accès à un emploi, le gouvernement engagera dès 2018 la revalorisation de l’Allocation adulte handicapé. Nous simplifierons les procédures pour les titulaires de droits sociaux qui souvent, par désespoir ou par manque d’informations ne les réclament plus. »
Édouard Philippe, Premier ministre
Quelques chiffres clés
- 1 089 844 bénéficiaires de l’Allocation Adultes Handicapés (AAH) au 31 décembre 2016
- 254 868 bénéficiaires de l’Allocation d’Éducation d’Enfant Handicapé au 31 décembre 2016
- 494 000 places en établissements et services en 2016
- 4 252 000 demandes déposées dans les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) en 2015 (cartes, reconnaissance, AAH, PCH, orientation…)
- 35% des personnes jugent les démarches MDPH assez ou très complexes, soit 14 points de plus que la perception moyenne des démarches administratives (Baromètre de complexité, SGMAP/BVA, décembre 2016)
- Le délai de traitement des demandes de prestation de compensation du handicap (PCH) varie de 3 à 12 mois et le taux d’accord de 27% à 79% selon les territoires (Baromètre de l’observatoire national des aides humaines,« Diversité des fonctionnements MDPH : un accès à l’aide humaine à géométrie variable », avril 2017)
Grands objectifs à 5 ans
- Revaloriser l’Allocation adulte handicapé (AAH) à 900 €
- Simplifier le fonctionnement des MDPH, améliorer les délais de réponse et harmoniser leur qualité de service
- Améliorer l’accès aux droits des personnes en situation de handicap des territoires les plus vulnérables (Quartiers politique de la ville et territoires ruraux)
- Renforcer l’accessibilité électorale et dématérialiser la propagande
- Renforcer l’accessibilité numérique des services publics
- Développer l’emploi du langage facile à lire et à comprendre (FALC) dans les administrations publiques
- La revalorisation de l’AAH sera mise en oeuvre dès 2018 : une revalorisation exceptionnelle de l’allocation viendra compléter la revalorisation annuelle d’avril, qui prendra en compte l’inflation anticipée, pour porter le niveau de l’allocation à 860 € au 1er novembre 2018. Elle représentera un gain moyen de 48 € mensuel pour 951 000 allocataires. Une deuxième revalorisation exceptionnelle sera mise en oeuvre au 1er novembre 2019 pour porter l’allocation à 900 €. Cette revalorisation massive devrait permettre à 34 000 nouveaux allocataires de percevoir l’AAH. Sur l’ensemble du quinquennat, cette mesure représente un effort cumulé de plus de 2 milliards d’euros. Elle va permettre de réduire significativement la pauvreté subie des personnes handicapées. Pour mémoire, l’Allocation adulte handicapé est une prestation sociale destinée à garantir un minimum de ressources aux personnes handicapées pour faire face aux dépenses de la vie courante. À ce titre, elle est calculée de manière différentielle : son montant est égal à la différence entre les ressources de la personne et le minimum garanti, qui sera fixé à 900 € pour une personne seule au terme de la revalorisation. En l’absence totale de ressources propres, le montant de l’allocation est égal au niveau garanti, lui-même modulé en fonction de la composition familiale.
- Cette revalorisation va s’accompagner d’un travail de simplification et de clarification entre certains dispositifs de soutien complémentaires aux personnes handicapées qui sont peu lisibles pour les bénéficiaires eux-mêmes et peuvent être source d’incompréhensions et d’erreurs. Les deux compléments de ressources de l’AAH destinés à compenser l’absence de revenus professionnels de personnes handicapées exposées à des frais de logement, en vue de favoriser leur autonomie, seront fusionnés en un seul, comme prévu initialement par la loi de 2005. Cette mesure de simplification entrera en vigueur progressivement pour préserver les droits des actuels bénéficiaires de ces compléments. Elle permettra notamment d’alléger les démarches des bénéficiaires de l’AAH qui pourront prétendre à la majoration pour la vie autonome puisqu’il ne sera plus nécessaire de solliciter une évaluation de la capacité de travail en complément de l’évaluation de l’incapacité. Le complément restera compatible avec les aides aux logements de droit commun dont peuvent éventuellement bénéficier les allocataires. Plus globalement, une mission IGAS- IGF sera lancée fin 2017 pour mettre à plat l’ensemble des aides publiques, dont les dépenses fiscales, pouvant bénéficier aux personnes handicapées dont la complexité reste source de difficulté pour les bénéficiaires eux-mêmes et leurs familles. Un travail de rapprochement des règles de prise en compte de la situation familiale des bénéficiaires de l’AAH avec celles applicables aux bénéficiaires d’autres minima va être engagé, au regard des disparités de traitement mises en lumière tant par le rapport Sirugue de 2016 relatif à la réforme des minima sociaux que par l’enquête en cours de la Cour des comptes sur les prestations monétaires aux ménages modestes. En effet, le niveau de ressources garanti à un couple comptant un bénéficiaire de l’AAH s’établit aujourd’hui à 2 fois celui d’une personne isolée, alors qu’il s’établit à 1,5 fois pour les bénéficiaires du RSA. Les règles d’appréciation des revenus des bénéficiaires de l’AAH en couple, qui représentent un peu moins d’un quart des allocataires, seront rapprochées en deux temps de celles des autres minima. L’impact de cette mesure sera neutralisé par la revalorisation parallèle de la prestation.
- Moderniser les outils de traitement des demandes des Maisons Départementales des Personnes Handicapées : accélérer avec l’appui de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) le déploiement du nouveau système d’information des MDPH, conforme au référentiel commun défini par décret du 17 mai 2017 puis enrichir ses fonctionnalités dans le cadre d’une stratégie pluriannuelle ; intégrer dès la première phase le déploiement d’un service en ligne permettant la dématérialisation de la demande.
- Achever la mise en oeuvre des mesures de simplification déjà engagées et lancer un nouveau chantier de simplifications en cohérence avec la feuille de route de la Secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, dans une approche de parcours des usagers.
- Accompagner les personnes en situation de handicap au plus près de leur domicile, en particulier dans les territoires vulnérables (territoires ruraux, quartiers politique de la ville, mais également territoires de montagne et péri-urbains) par le développement de partenariats entre les MDPH, les communes et les Maisons de services au public.
- La dématérialisation de la propagande électorale, qui figure dans la feuille de route du ministère de l’intérieur, permettra de renforcer son accessibilité puisque cette évolution s’accompagnera d’une obligation de compatibilité des professions de foi des candidats avec les logiciels de lecture d’écran.
- Créer une communauté liant les référents accessibilité numérique et qualité web des administrations pour suivre et animer les plans de mise en accessibilité des services en ligne de l’administration, inscrire l’accessibilité numérique et la qualité web comme une priorité dans les plans de formation.
- Promouvoir des solutions innovantes d’accessibilité numérique notamment celles développées par des startups et/ou testées par des administrations, permettant d’améliorer l’accessibilité aux contenus et aux services numériques, y compris sur des anciennes applications.
- Publier les décrets permettant d’appliquer la loi pour une République numérique et de transposer en droit français la directive européenne relative à l’accessibilité des sites internet et des applications mobiles des organismes du secteur public.
- Garantir l’accessibilité des 10 sites internet publics les plus utilisés (caf.fr, pole-emploi.fr, impots.gouv.fr, service-public.fr, applications d’information sur les transports ou les lieux accessibles…) et sensibiliser les villes à l’accessibilité universelle de leurs sites d’information.
Engagements du quinquennat
- Lancement d’une nouvelle campagne d’information sur l’allocation adulte handicapé, en vue de faciliter l’accès aux droits des personnes, fil rouge de l’action gouvernementale.
- Mise en accessibilité totale des sites « elysee.fr » et « gouvernement.fr ».
- 100% des MDPH engagées dans le déploiement du système d’information commun fin 2018, intégrant une solution de dépôt en ligne des demandes des usagers.
- Harmonisation en deux ans des standards de qualité des décisions des MDPH.
- 200 partenariats MDPH-maisons de services au public dans 50 départements à horizon 2022.
- Automatiser en s’appuyant sur l’intelligence artificielle les traductions en Facile à lire et à comprendre, en partenariat avec les associations.
PARTIE 2 : Être accueilli et soutenu dans son parcours, de la crèche à l’université
« Mon ambition sera de contribuer à la scolarisation effective des enfants en situation de handicap à travers un accompagnement adapté permettant un continuum vers les activités périscolaires et extrascolaires. Enfin, pour contribuer à la montée du niveau de formation et de qualification des jeunes en situation de handicap, l’accès à l’enseignement supérieur est un enjeu majeur. »
Sophie Cluzel
Quelques chiffres clés
380 000 élèves en situation de handicap
- + de 300 000 scolarisés dans les établissements publics et privés de l’Éducation nationale (+ 7% /an). Ils représentent 2,5% des élèves du premier degré et du collège mais seulement 1 % des lycéens. 30% sont scolarisés avec l’appui d’un dispositif collectif (8600 ULIS de l’école au lycée.). 45 % sont scolarisés avec de l’appui de plus de 80 000 accompagnants, 30% des élèves avec des troubles du spectre de l’autisme sont scolarisés 3 jours ou moins
- + de 70 000 élèves sont en unité d’enseignement au sein d’établissements médico-sociaux ou externalisée à l’école (112 Unités Maternelle).
- 7 700 scolarisés dans l’enseignement agricole dont 1 604 avec l’appui d’un accompagnant
25 000 étudiants en situation de handicap
- Les étudiants en situation de handicap s’orientent de manière préférentielle vers l’université : leur taux de présence y est supérieur de +13 points à celui de l’ensemble de la population étudiante ; ce taux est inférieur de -67 points à celui de l’ensemble de la population étudiante dans les parcours supérieurs organisés en lycées, sections de techniciens supérieurs et classes préparatoires aux grandes écoles. Leurs choix de filières sont moins diversifiés.
- Leur progression dans le supérieur est ralentie par rapport à l’ensemble des étudiants : si leur taux de présence est supérieur de +16 points à celui de la population étudiante générale en licence, il est inférieur de -13 points en master.
155 000 enfants et jeunes en établissement médico-social
(dont les 70 000 en unité d’enseignement)
Grands objectifs à 5 ans
- Accueillir les jeunes enfants en particulier dans les crèches, développer l’accès au périscolaire, aux loisirs et soutenir la parentalité.
- Accroître la scolarisation, notamment des enfants porteurs de troubles autistiques.
- Fluidifier les parcours scolaire et médico-social, éviter les ruptures en fin de cycle ou de dispositif.
- Appuyer et former les équipes des établissements agricoles à la prise en compte des élèves à besoins éducatifs particuliers.
- Transformer les modalités d’accompagnement des élèves et l’organisation des accompagnants, et professionnaliser les accompagnants pour gagner en qualité.
- Permettre à chaque jeune en situation de handicap de bénéficier d’un parcours d’éducation artistique et culturelle.
- Accompagner l’entrée et les choix d’orientation pour accroître l’accès à l’enseignement supérieur dans toutes ses composantes.
- Renforcer l’accessibilité des formations pour construire un enseignement supérieur inclusif.
- Développer la recherche pour améliorer la prise en compte du handicap dans une société inclusive.
- Renforcer la formation, initiale et continue, des professionnels de la petite enfance sur le handicap et travailler à identifier puis lever les obstacles à l’inclusion des jeunes enfants (normes d’accessibilité, conditions d’admission en établissement d’accueil du jeune enfant…).
- Renforcer la dynamique d’externalisation des unités d’enseignement en améliorant les partenariats territoriaux entre les structures médico-sociales et l’école.
- Mener une politique territoriale de création d’Unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS) notamment dans le second cycle du second degré pour améliorer la montée pédagogique des élèves.
- Lancer un chantier visant à offrir un parcours sans rupture à davantage d’élèves en situation de handicap, à l’école et sur le temps périscolaire et extrascolaire, et professionnaliser leurs aidants.
- Développer un programme de formation dédié pour les enseignants et renforcer la mobilisation des équipes dans l’enseignement agricole (séminaire à destination des équipes des établissements agricoles, mise à disposition d’un guide de l’accompagnement pédagogique et éducatif).
- Renforcer les crédits dédiés à l’éducation artistique et culturelle en 2018 pour atteindre 100% des enfants touchés et mobiliser les conservatoires et les acteurs culturels sur la meilleure intégration des jeunes en situation de handicap.
- Améliorer la coordination entre les acteurs d’accompagnement de l’enseignement scolaire et supérieur.
- Numériser les supports pédagogiques et promouvoir des dispositifs visant à améliorer le suivi des cours en instantané.
- Professionnaliser les acteurs de l’accompagnement et l’aménagement de campus.
- Intensifier les dispositifs de pair-émulation au service de la réussite (tutorat, mentorat, implication associative).
- Faciliter la participation à la vie étudiante notamment par l’adaptabilité de l’offre culturelle et sportive.
- Améliorer le parcours des étudiants en situation de TSA (troubles spécifiques autistiques) ou présentant un handicap complexe.
- Nommer un expert handicap au sein du futur Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche artistique et culturelle.Comité interministériel du handicap – 20 septembre 2017
Engagements du quinquennat
- Intégrer des mesures emblématiques sur l’accueil du jeune enfant dans la prochaine convention (2018-2022) d’objectifs État-CNAF.
- Un taux et une durée de scolarisation identiques aux autres enfants.
- Doubler le taux de scolarisation en unités d’enseignement externalisées dans les murs de l’école ordinaire, des enfants accompagnés en établissements spécialisés.
- Création de 250 Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire dans les lycées en 5 ans.
- 100 % des Universités dotées d’un schéma directeur handicap.
- 2 000 jeunes en service civique opérationnels qui s’engage pour une université inclusive (objectif à 2019).
- Renforcer l’accueil des étudiants en situation de handicap dans les écoles nationales d’enseignement supérieur Culture, notamment en créant un Open data.
- Construction d’un « réseau national handicap » dans l’enseignement agricole pour impulser, soutenir et coordonner les actions de formation et d’appui aux établissements.
PARTIE 3 : Accéder à un emploi et travailler comme les autres
« L’effort qui sera fait en faveur de l’apprentissage ainsi que celui pour la formation des demandeurs d’emploi devra pleinement bénéficier aux personnes en situation de handicap. Il s’agit de deux clés pour favoriser leur accès à l’emploi. Cet effort devra être couplé avec une mobilisation accrue des différents acteurs des services publics de l’emploi et des employeurs. Des incitations à l’embauche des personnes handicapées, parmi lesquelles le déploiement effectif des services d’emploi accompagné, seront mises en oeuvre afin de favoriser leur emploi effectif. »
Sophie Cluzel, communication en conseil des ministres, 7 juin 2017.
Quelques chiffres clés
- Les salariés handicapés représentent 3,3% des salariés du secteur privé (en 2013) et 5,17% dans le secteur public (en 2015) ; la loi fixe une obligation d’emploi commune aux deux secteurs de 6% (loi du 10 juillet 1987)
- Le taux de chômage des personnes handicapées est deux fois supérieur à la moyenne nationale : environ 500 000 demandeurs d’emploi handicapés (DEBOE) sont inscrits à Pôle emploi, ils représentent 8,5% de l’ensemble des demandeurs d’emploi.
- Le niveau de qualification des demandeurs d’emploi handicapés est inférieur à celui de l’ensemble des demandeurs d’emploi (26% ont le bac et plus contre 45% tous publics)
Grands objectifs à 5 ans
- Réduire l’écart entre le taux de chômage des personnes handicapées et celui des personnes valides.
- Faciliter l’embauche et le maintien en emploi des personnes handicapées par les employeurs publics et privés dont les TPE-PME.
- Rénover l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés, la transformer en levier pour une entreprise plus humaine, plus responsable et plus performante.
- Augmenter le niveau de qualification des demandeurs d’emploi et des salariés handicapés.
- Mieux accompagner et sécuriser les transitions entre l’Éducation et l’Emploi.
- Faciliter l’accès et le maintien dans l’emploi en milieu ordinaire en renforçant la préparation des projets d’orientation dès l’école dans le cadre du parcours d’avenir, en développant la certification professionnelle des élèves handicapés, et en mobilisant l’ensemble des dispositifs des politiques de l’emploi et les moyens de la formation professionnelle, notamment l’apprentissage.
- Simplifier le dispositif de l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés (OETH) en s’appuyant sur un dialogue social rénové et le faire évoluer notamment pour développer l’emploi direct.
- Rénover le secteur adapté et expérimenter des mesures favorables au recrutement de travailleurs handicapés en entreprise adaptée.
- Accompagner le secteur protégé sur la formation professionnelle de leurs travailleurs et leur accès au milieu ordinaire au travers de l’emploi accompagné.
- Mobiliser toute l’offre du service public de l’emploi (SPE) tant à destination des travailleurs handicapés que des employeurs. Elle se compose notamment de l’offre de service des organismes de placement spécialisé qui prendront en charge, dès le 1er janvier 2018, les missions d’insertion et de maintien dans l’emploi, afin de mieux accompagner les parcours professionnels des travailleurs handicapés les plus éloignés du marché du travail et d’améliorer le service rendu aux employeurs publics et privés.
- Perfectionner les outils de pilotage afin de mieux évaluer l’impact des politiques publiques sur l’emploi des travailleurs handicapés.
- Faciliter le retour sur le marché du travail des aidants familiaux (modalités d’information, accès à la formation et à l’emploi) en lien avec les acteurs du SPE et les associations.
- Améliorer la qualité de vie au travail des agents des fonctions publiques en situation de handicap, ainsi que des aidants, conjoints ou parents d’enfants handicapés.
- Mobiliser les départements statistiques des ministères sociaux pour alimenter le tableau de bord de l’inclusion (en concertation avec la commission Emploi du CNCPH, des acteurs du SPE et des représentants de collectivités).
Engagements du quinquennat
- Simplifier l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés (OETH) en l’intégrant dans la déclaration sociale nominative.
- Évaluer le dispositif Emploi accompagné et déployer une démarche d’accompagnement global et combiné portée par les professionnels de l’Éducation, de l’Emploi et du Médico-social.
- Accueillir au moins 6% d’apprentis en situation de handicap dans le secteur public (pour l’État, environ 600 personnes pour un objectif de 10 000 apprentis).
- Doter chacun des 10.000 agents du Ministère de l’intérieur en situation de handicap d’un « Livret de parcours professionnel » destiné à simplifier les relations de travail.
- Généraliser la pratique du duoday dans l’ensemble des ministères dès le 26 avril 2018 (durant cette journée un duo se crée entre une personne en situation de handicap et un salarié volontaire).
PARTIE 4 : Vivre chez soi et se maintenir en bonne santé
« Les logements adaptés doivent être systématiquement identifiés et l’accessibilité précisée pour faciliter les recherches. Les bailleurs sociaux devront identifier les logements adaptés et rendre cette liste transparente pour favoriser le logement des demandeurs en situation de handicap. Nous développerons les habitats inclusifs en levant les obstacles administratifs. »
Sophie Cluzel, Discours devant le CNCPH 19 juin 2017
Quelques chiffres clés
- Sur environ 1 000 000 établissements recevant le public (ERP) près de 610 000 sont entrés dans la démarche d’Agendas d’Accessibilité Programmée (Ad’AP), et plus de 100 000 sont d’ores et déjà accessibles.
- 5,7% de demandes de logement social sont formulées par des personnes ayant déclaré une situation de handicap, mais seulement 3,7% d’attributions ont concerné ce public en 2016.
- 6 836 personnes handicapées françaises prises en charge dans des établissements en Belgique fin 2015 (5 385 adultes, 1 451 enfants).
- Les personnes titulaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ont moins recours aux soins dentaires et gynécologiques que la population générale (-9 et -17 points d’écart respectivement).
Grands objectifs à 5 ans
- Rendre accessibles les établissements recevant du public et garantir l’exemplarité des bâtiments de l’État par la mobilisation de la direction de l’immobilier de l’État.
- Améliorer l’attribution des logements locatifs sociaux aux personnes en situation de handicap.
- Développer l’habitat inclusif.
- Favoriser l’adaptation des logements privés.
- Prévenir les départs non souhaités vers la Belgique et garantir une réponse accompagnée pour tous.
- Accélérer la transformation de l’offre sociale, médico-sociale et sanitaire pour permettre une bascule rapide et d’ampleur au profit de l’accompagnement, spécialisé si nécessaire, en milieu ordinaire.
- Développer la prévention en santé auprès des personnes en situation de handicap.
- Réduire le nombre d’hospitalisations évitables, dont les hospitalisations urgentes.
- Réduire le risque de mortalité précoce des personnes en situation de handicap, dont les personnes polyhandicapées.
- Améliorer le statut des aidants.
Moyens d’action
En matière d’accessibilité des ERP (établissements recevant le public)
- Réaliser en transparence le bilan des d’Agendas d’Accessibilité Programmée (Ad’AP) en 2018.
- Partager avec les associations représentatives des personnes en situation de handicap le suivi de la mise en accessibilité.
- Concentrer l’effort sur les petits ERP du quotidien, en édictant des préconisations simples et peu coûteuses pour les exploitants d’ERP ayant peu d’ingénierie, et en les accompagnant par un réseau d’« ambassadeurs de l’accessibilité », jeunes en service civique, positionné auprès des communes et des intercommunalités.
- Mobiliser les préfets pour accélérer la mise en accessibilité des ERP de l’État.
En matière d’accès au logement autonome
- Développer le logement évolutif (ou réversible), accessibles en grande partie et pouvant être rendus totalement accessibles, sur demande, par des travaux assez simples.
- Investir en faveur d’un ensemble de solutions d’habitat social, partiellement ou totalement dédiées aux personnes handicapées :
les logements sociaux ordinaires,
les résidences sociales qui peuvent, en fonction de leur projet social, accueillir des personnes handicapées,
les logements-foyers spécifiquement destinés aux personnes handicapées. - Consolider l’action de l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) en faveur de l’adaptation des logements privés.
- Amplifier le développement de l’habitat inclusif en s’appuyant sur les travaux de l’observatoire de l’habitat inclusif.
En matière d’accès aux soins
- Développer la prévention et l’éducation à la santé de façon adaptée aux besoins des personnes handicapées.
- Développer, par des formations, les connaissances et les compétences relatives à la prise en charge du handicap de l’ensemble des professionnels sanitaires et médico-sociaux.
- Favoriser la prise en charge sur le lieu de vie des personnes, notamment en développant la télémédecine et les soins à domicile dont l’hospitalisation.
- Mieux prendre en compte la complexité de la prise en charge médicale des patients en situation de handicap dans les tarifs des professionnels et établissements de santé.
- Augmenter, lorsque nécessaire, le nombre de lieux de soins adaptés à la prise en charge des personnes en situation de handicap, notamment les consultations dédiées.
En matière de réponse adaptée aux besoins
- Généraliser la démarche « une réponse accompagnée pour tous » d’ici à 2018, mobilisant l’ensemble des acteurs territoriaux de la politique du handicap (financeurs, gestionnaires, MDPH…) en vue de sortir d’une logique de places pour entrer dans une logique de parcours accompagné et garantir l’effectivité des orientations.
- Soutenir l’adaptation de l’offre d’accompagnement pour lui permettre d’être plus inclusive (accompagner chaque fois que possible la vie en milieu ordinaire) et plus souple pour s’adapter plus facilement à la prise en compte des situations individuelles, notamment les plus complexes.
- Faire aboutir la réforme de la tarification des établissements et services sociaux et médico-sociaux accueillant des personnes handicapées.
En matière de soutien aux aidants
- Engager de nouveaux travaux sur le statut des aidants et développer des solutions de répit.
Engagements du quinquennat
- En 2022 : 100 % des ERP dans la démarche Ad’AP et 100 % des ERP de l’État accessibles.
- Déploiement d’un réseau d’« ambassadeurs de l’accessibilité », jeunes en service civique, pour sensibiliser les gestionnaires d’établissements de proximité recevant du public.
- Mise en place d’un bilan de santé périodique pour les personnes en situation de handicap accompagnées par des établissements et services médico-sociaux, dont les services à domicile.
- Doublement des crédits dédiés à la prévention des départs en Belgique par une nouvelle enveloppe de 15 M€ en 2018.Comité interministériel du handicap – 20 septembre 2017
PARTIE 5 : Être acteur dans la cité : s’y déplacer, accéder aux loisirs, au sport et à la culture
L’accès au sport et à la culture, vecteurs d’émancipation et de citoyenneté, doit être au coeur de l’action publique, en lien étroit avec les ministères concernés. La candidature française des JO 2024 sera l’occasion de soutenir la pratique sportive des personnes en situation de handicap. Plus généralement, le label culture-handicap ainsi que des actions associant les médias et le secteur culturel contribueront à changer le regard de la société sur le handicap.
Feuille de route de la Secrétaire d’État Sophie Cluzel
Quelques chiffres clés
- Dans l’interurbain : 23% des arrêts de car sont accessibles, 60% des cars.
- Dans l’urbain : 60% des arrêts sont accessibles, 85% des bus.
- 35 303 licenciés handisport et 60 186 licenciés sport adapté en 2016 pour 18 millions de licenciés en France.
- 126 sportifs sélectionnés pour les Jeux paralympiques de RIO 2016 contre 403 pour les jeux olympiques.
- 5 550 sites sont labellisés « Tourisme et Handicap », mais seulement 3 territoires sont labellisés « Destination pour tous » (Amiens, Ballaruc-les-Bains et Bordeaux).
- Sur les 300 établissements de diffusion du spectacle vivant, moins de 30 % d’établissements publics nationaux et moins de 10 % de centres dramatiques et de scènes nationales proposent une programmation adaptée.
Grands objectifs à 5 ans
- Améliorer la mobilité par des infrastructures et des services adaptés.
- Encourager le développement d’outils numériques à l’usage du déplacement des personnes en situation de handicap.
- « La France qui bouge » : augmenter le nombre de personnes en situation de handicap pratiquant une activité physique et sportive et ce, dès le plus jeune âge.
- « La France qui rayonne » : améliorer les résultats de la France aux Jeux Paralympiques en permettant à la délégation française d’accéder au Top 10 des nations à échéance 2024.
- « La France accueillante » : contribuer au succès et à la compétitivité de la destination France en développant les marques « Tourisme et Handicap » et « Destination pour tous ».
- Développer l’accessibilité à l’offre culturelle dans toutes ses dimensions (spectacle vivant, audiovisuel, cinéma, livre et lecture et patrimoine…).
- Développer l’accès aux pratiques artistiques des personnes en situation de handicap tant au sein des opérateurs culturels que dans les institutions d’accueil du secteur médico social.
- Contribuer au changement de regard sur le handicap grâce au label « Culture et Handicap » ainsi qu’à des actions associant les médias.
- Consolider les SD’AP (schémas directeurs d’accessibilité – accessibilité programmée) actuels et renforcer le rôle d’appui technique et de conseil de l’État auprès des autorités organisatrices des transports en charge de leur mise en oeuvre.
- Apporter un soutien méthodologique, juridique et économique au recueil et à l’interopérabilité des données permettant l’accessibilité des services à la mobilité.
Accéder au sport
- Rendre accessible la pratique d’activité physique et sportive notamment dans les lieux éducatifs et/ou de vie (en milieu scolaire, dans les établissements socio-médicaux sociaux) :
– Renforcer l’offre éducative dans les établissements scolaires (formation à la prise en charge du handicap, accompagnement) ;
– Intégrer l’offre d’activité physique et sportive dans les lieux de vie ;
– Mieux accueillir les personnes handicapées dans les lieux d’exercices des activités physiques et sportives (pérenniser le financement des emplois sportifs qualifiés sur le quinquennat, former les éducateurs à l’accueil et l’encadrement des activités physiques et sportives) ;
– Veiller à l’adaptation des équipements sportifs pour le pratiquant comme pour le spectateur et développer l’information sur les lieux de pratiques accessibles, notamment au travers de l’open data.
- Un baromètre des pratiques sportives sera mis en place en 2018, puis tous les 2 ans, afin de suivre le nombre de pratiquants et plus particulièrement les pratiquants en situation de handicap.
- Mettre en place une organisation du sport paralympique regroupant l’ensemble des entités chargées du haut niveau et permettant de créer des synergies entre les athlètes et les entraîneurs du mouvement sportif paralympique et olympique :
– Définir un plan de performance à l’INSEP afin d’aider les fédérations impliquées dans les jeux paralympiques (11 fédérations à partir de 2020) ;
– Lancer des travaux en termes de recherche, d’innovation, de valorisation et modélisation d’expertise en s’appuyant notamment sur les moyens de performance du sport olympique ;
– Attribuer une juste part des aides aux sportifs aux athlètes paralympiques.
Accéder aux loisirs
- Multiplier les territoires identifiés par la marque « Destination pour tous ».
- Créer de nouvelles offres de service à travers des partenariats avec des startups qui interviennent dans le domaine du tourisme accessible.
Accéder à la culture
- Fléchage de crédits en 2018 pour le soutien à l’équipement des lieux de diffusion du spectacle vivant en dispositifs adaptés (sous-titrage et audio-description).
- Valorisation des bonnes pratiques en poursuivant la dynamique du prix « Patrimoine pour tous » et en étudiant son élargissement à d’autres champs.
- Mise en place d’un comité de pilotage interministériel culture/handicap en lien avec le syndicat des éditeurs pour développer l’édition numérique de livres nativement accessibles.
- Publication d’un ouvrage de la collection culture et handicap à destination des professionnels consacré aux « bibliothèques accessibles ».
- Finaliser l’expertise du conditionnement de certaines aides délivrées par le CNC à l’accessibilité des films.
- Mobilisation des acteurs de l’audiovisuel public sur l’accessibilité des programmes et la représentation des personnes en situation de handicap.
- Mise en place d’un outil d’observation commun au ministère de la culture et au secrétariat d’État aux personnes handicapées, notamment pour assurer le suivi de l’offre du spectacle du vivant et de l’accessibilité des écoles.
- Signature d’une nouvelle convention culture/santé/handicap/médico-social.
Engagements du quinquennat
- Les Assises de la mobilité, démarche de consultation nationale, viseront notamment à favoriser une mobilité plus solidaire et équitable.
- Mise en place par les lieux de diffusion d’un calendrier programmé d’acquisition de matériels permettant l’audiodescription et le sous-titrage.
- Organisation d’un « hackathon » mobilisant les acteurs de l’open data et du numérique, du handicap et de la culture pour renforcer l’information sur l’offre accessible.
Retour en vidéo sur la conférence de presse, Comité interministériel du handicap, 20 septembre 2017
[PRW17] Plus de 9 entreprises sur 10 du commerce digital recrutent des CDI
Une étude menée par la Paris Retail Week révèle que 97% des entreprises du digital présentes sur le salon recrutent des postes en CDI. Lire l’article
[Vidéo] Installation de la porte-cargo du Beluga XL d’Airbus
Le géant des airs, Beluga XL vient de recevoir sa porte-cargo. Définitivement installée mi-novembre, la structure principale de l’avion cargo d’Airbus est désormais achevée. crédits: Airbus aircraft Le premier Beluga XL continue de prendre forme du côté de chez Airbus à Toulouse. L’avionneur européen a […]
Discours devant la Conférence des Villes – France Urbaine
Discours de M. Edouard PHILIPPE, Premier ministre>
Conférence des Villes – France urbaine>
Mercredi 20 septembre 2017>
>
>Seul le prononcé fait foi>
>
>
Monsieur le président de France urbaine, cher Jean-Luc MOULENC,>
Mesdames et Messieurs les maires, présidents de métropoles et d’intercommunalités,>
Mesdames et messieurs,>
>
John Keegan, un des plus grands historiens militaire de notre temps, certes anglais, a coutume de dire qu’il ferme immédiatement un livre quand il lit la phrase : « Si à Waterloo… ». Et il lui arrive de mentionner toutes les hypothèses, si Grouchy était arrivé plus tôt, si Blucher était arrivé plus tard, si la nuit avait été plus longue, si, si, j’en passe et des meilleurs mais aussi, si la carte utilisée par Napoléon n’avait pas été erronée. Je ne vous parle pas de Waterloo parce que Waterloo intervient après les « 100 jours ». Je vous en parle parce que cette question de carte est intéressante. On connait au moins un exemple où cette anecdote a été malheureusement exacte. Elle se passe pendant la Première guerre mondiale, en plein front de l’Est. Le comte Alfred KORZYBSKI, comme nombre de ses compatriotes polonais, a rejoint les rangs de l’armée russe pour combattre les troupes allemandes, et il prépare son plan d’attaque par une étude détaillée des cartes d’état-major. Sauf qu’aucune de ces cartes ne signale la présence d’un profond fossé, et au petit matin, les mitrailleuses prussiennes qui y sont abritées déciment son bataillon.>>
Vous allez penser qu’après Waterloo, la décimation d’un bataillon russe en 1916 ajoute à cette matinée pourtant conviviale une touche un peu morbide…>
Pas du tout.>>
Exilé ensuite aux Etats-Unis, cet Alfred KORZYBSKI va devenir un philosophe et scientifique de renom, à l’origine d’une maxime désormais célèbre : » La carte n’est pas le territoire »[1]. Autrement dit, il y a toujours un écart entre la réalité, et la représentation que nous nous en faisons.>>
L’Etat a des cartes, beaucoup de cartes, et il sait élaborer des plans de bataille. Mais nous savons d’expérience que la carte n’est pas exactement le territoire, et que pour gagner ses combats, l’Etat doit s’appuyer sur vous, qui êtes au plus près du terrain. Nous avons besoin que vous nous disiez la situation précise, vécue, partagée, de vos territoires. Pour qu’ensemble nous puissions œuvrer le plus intelligemment et le plus efficacement possible au service de tous les Français, dans une articulation entre vision globale et réalités locales qui soit la plus fluide, la plus ouverte et la plus confiante possible.>>
C’est précisément la vocation de la Conférence nationale des territoires, voulue par le président de la République, et que j’ai ouverte le 17 juillet dernier dans l’enceinte même du Sénat, qui assure la représentation des collectivités territoriales. Vous aurez été sensibles à cette initiative j’espère, puisqu’elle rejoint l’une des propositions, pour ne pas dire l’une des revendications, de France urbaine. L’objectif de cette Conférence, quel est-il ? Il est de pouvoir y discuter en amont de toute décision affectant les collectivités locales. Il est de favoriser l’exercice d’une décentralisation assumée, agile et intelligente. Il est, pour reprendre les mots du président de la République, de nouer avec vous des pactes girondins. Il est, pour le dire d’un mot, de dialoguer. C’est la raison de ma présence ce matin.>>
Cette volonté de dialogue, elle ne procède pas d’une posture, elle procède d’une conviction profonde : celle que nous pouvons, et que nous devons, nous dire les choses avec franchise. C’est le Premier ministre qui vous dit cela, mais c’est au moins autant l’élu local que j’ai été pendant plus de quinze ans, que je suis encore d’ailleurs, et que je ne cesserais pas facilement d’être. Ce devoir d’explication franche et sans tabou, nous le devons aux Français. Nous le devons à leur légitime exigence de meilleure efficacité de nos politiques publiques. C’est pourquoi j’assume pleinement de vouloir traiter tous les sujets, y compris, et même en premier lieu, les sujets qui fâchent.>>
Je voudrais donc commencer par revenir sur deux points qui ont suscité beaucoup de débats ces derniers temps : les contrats aidés et la régulation budgétaire de l’été.>
>1. Concernant les contrats aidés tout d’abord >>
Je ne suis pas un homme de polémique. Alors je vais repartir des faits. Les faits, c’est que pour l’année 2017, le précédent gouvernement avait budgété 280 000 contrats aidés, contre 459 000 en 2016, soit une baisse de 40%. Ajoutez à cela que les deux tiers de ces contrats aidés ont été consommés au premier semestre, juste avant les élections présidentielles. Je ne fais pas de commentaires.>>
Pour faire face à l’urgence, nous avons ouvert entre 30 et 40 000 contrats aidés supplémentaires, et nous avons décidé de les allouer en priorité à quatre secteurs :
- l’Education nationale, où 50 000 contrats ont été prévus pour accompagner les élèves en situation de handicap ;
- L’Outre-mer, avec près de 12 000 contrats au second semestre ;
- L’urgence en matière sociale et de santé
- Les communes rurales.
La situation est loin d’être pleinement satisfaisante, j’en conviens tout à fait. Vous avez eu à gérer des cas difficiles, chacun dans vos villes, j’en ai bien conscience. Mais je ne peux pas laisser dire que nous n’avons pas pris nos responsabilités sur le sujet. Voilà pour le court-terme.>>
Maintenant, il faut distinguer les sujets. Nombre de contrats aidés répondent véritablement à des besoins prioritaires. Ceux-là, Il n’est pas question de les supprimer. En revanche, ayons l’honnêteté de nous dire les choses, est-il normal que des emplois pérennes et indispensables au fonctionnement du service public soient gérés à coup de contrats aidés ? Ce n’est pas ma conviction. Au-delà de l’urgence des jours et semaines à venir, nous avons donc décidé :
- d’une part de revenir à l’esprit originel des contrats aidés, en les recentrant sur les publics les plus éloignés de l’emploi. La ministre du Travail a d’ailleurs missionné Jean-Marc BORELLO, président du groupe SOS, pour rencontrer les acteurs de l’insertion et formuler des propositions
- d’autre part, de porter nos efforts sur des dispositifs plus efficaces, capables de sortir durablement du chômage les personnes les moins qualifiées.
Car derrière la question des contrats aidés, c’est la question de l’emploi qui est en jeu. Quelle politique de l’emploi voulons-nous pour notre pays ? Voulons-nous continuer à mener une politique de l’autruche coûteuse et inefficace ? Ou bien allons-nous enfin mettre en œuvre une véritable politique de l’emploi, une politique ambitieuse, courageuse, à la hauteur de nos défis ?>>
Les contrats aidés, cela peut faire baisser ponctuellement les statistiques du chômage. Mais dans la durée, cela ne nous fera jamais sortir du chômage de masse, et même, cela l’entretient de façon pernicieuse. Notre ambition est tout autre. Nous voulons financer des dispositifs qui favorisent une insertion professionnelle durable : c’est-à-dire la formation, c’est-à-dire l’apprentissage. C’est pourquoi nous avons décidé d’engager 15 milliards d’euros sur la durée du quinquennat pour financer le grand plan d’investissement dans les compétences. Et nous allons également lancer une concertation pour refonder notre système d’apprentissage, et développer ainsi l’offre des entreprises en direction des jeunes.>>2. Concernant maintenant la régulation budgétaire de cet été, et au-delà, concernant le pacte financier que l’Etat veut nouer avec vous.>>
Là encore, repartons des faits. Les faits, c’est que les dotations exceptionnelles ont augmenté de 1,2 milliard d’euros ces deux dernières années. Sur ces 1,2 milliards d’euros, nous avons effectivement annulé pour cette année 300 millions d’euros. Cette annulation de crédits gelés a porté uniquement sur des projets non engagés. Nos prédécesseurs avaient d’ailleurs fait exactement de même en 2016, sans que cela ne soulève aucun débat.>
>
Alors je vous en prie, ne laissons pas croire aux Français que le Gouvernement saigne les territoires. C’est faux, et c’est d’autant plus faux quand on regarde le projet de loi de finances que nous préparons pour 2018. Mais il est important de commencer par rappeler dans quel cadre nous l’avons conçu. Car il n’est pas ici question d’ajustements ponctuels. Non, comme pour l’emploi, l’Etat doit concevoir et mettre en œuvre une politique d’ensemble, avec une vision globale des enjeux budgétaires pour le pays.>
>
Je veux donc revenir sur le pacte financier que j’ai évoqué lors de la Conférence nationale des territoires, et dans lequel ces mesures s’inscrivent et prennent sens. Je ne vous rappellerai pas la situation des finances publiques. Vous connaissez l’évolution des effectifs dans les trois fonctions publiques. Rien de tout cela n’est soutenable. Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, et je le redirai autant de fois que nécessaire, nous devons diminuer notre montant de dépenses publiques. Et les collectivités territoriales doivent prendre leur part à cet effort. Pour que cet effort se traduise dans la réalité, et contrairement à ce qui s’est toujours fait jusqu’ici, nous n’avons pas voulu recourir à une baisse brutale des dotations. Nous pensons qu’il est possible de faire autrement, plus intelligemment, en appelant à votre sens des responsabilités.>
>
Vous avez bien sûr tous en tête le chiffre de 13 milliards. Les 13 milliards d’euros d’économies que l’Etat vous demande de réaliser sur cinq ans. Mais il est une précision de taille qu’il est bon de rappeler dans cette assemblée. C’est qu’il ne s’agit en aucun cas d’une baisse nette de votre dépense locale. Nous, nous vous demandons de maîtriser sa hausse, c’est très différent ! C’est-à-dire que vos dépenses vont bien continuer à augmenter en valeur absolue. Mais nous vous demandons d’infléchir la courbe, afin de limiter cette augmentation. Il faut donc raison garder.>
>
Si chacun joue le jeu, contient ses dépenses de fonctionnement et réduit son endettement, alors nous n’aurons pas besoin de revenir à la rigidité des mécanismes correctifs. Pour les grandes collectivités, qui pèsent lourd dans la dépense locale, nous prévoyons l’introduction d’un mécanisme contractuel qui fixera précisément les objectifs à atteindre. De même, nous attendons d’elles qu’elles respectent une règle d’or renforcée, afin d’améliorer leur trajectoire de désendettement. C’est du bon sens budgétaire. Le pari que nous faisons avec vous est un vrai pari de confiance. Nous devons être à la hauteur de ce pari, sans quoi le retour de bâton sera d’autant plus fort pour nous tous lors du Projet de loi de Finances 2019.>
>
En attendant, que prévoyons-nous pour le Projet de loi de Finances 2018 ? Et bien après trois ans de baisse nette de la Dotation Globale de Fonctionnement de l’ordre de 9,3 milliards d’euros, les concours financiers aux collectivités territoriales ne baisseront pas en 2018. Ils seront même en hausse au global de près de 384 millions d’euros. C’est un choix politique très fort du président de la République et du Gouvernement. >
>
Concernant l’investissement public local, nous savons combien il est important pour notre croissance économique. C’est pourquoi l’Etat continuera d’investir massivement sur les territoires. Nous avons ainsi décidé de pérenniser les dotations d’investissement, qui avaient augmenté de manière tout à fait exceptionnelle ces deux dernières années. Elles seront mobilisées pour poursuivre les contrats de ruralité, pour accompagner notre politique de dédoublement des classes à l’école primaire, et pour financer des investissements nécessaires à la transformation de nos territoires.>
>
Vous avez besoin de prévisibilité sur vos ressources, c’est tout à fait normal. Nous devons donc engager ensemble une réflexion d’ensemble sur la fiscalité locale. Cela fait partie des sujets de la Conférence nationale des territoires, et c’est bien dans ce cadre que s’inscrit la réforme de la taxe d’habitation. Quelques mots sur cette taxe. C’est aujourd’hui est un impôt doublement injuste. D’abord, parce qu’il pèse particulièrement lourd sur les classes populaires et moyennes. Ensuite parce que la taxe d’habitation est souvent plus élevée dans les communes pauvres que dans les communes riches, qui ont d’autres ressources à leur disposition. Nous voulons réparer cette injustice et redonner du pouvoir d’achat aux Français. D’ici à 2020, 80 % des foyers soumis à la taxe d’habitation n’auront plus à la payer. Mais à tous ceux qui auraient encore des inquiétudes ou des incertitudes à ce sujet, je le dis et je le redis : il n’y aura pas d’impact pour les collectivités. L’Etat procèdera par voie de dégrèvement, c’est-à-dire qu’il paiera à la place du contribuable local. Par ailleurs, à l’issue de la réforme, la compensation sera calculée en 2020 sur la base des taux votés en 2017. Liberté et responsabilité. Nous sommes pleinement dans l’esprit de la conférence nationale des territoires.>
>
Voilà pour ce qui concerne le chantier du pacte financier. Tout ceci doit être précisé vendredi, lors d’une réunion que les ministres respectifs de l’Intérieur, de l’Action et des comptes publics, et de la Cohésion des Territoires, organisent avec le président du Comité des Finances locales, ainsi que les présidents d’associations d’élus membres de la Conférence nationale des territoires.>
>
>3. Pour les autres chantiers initiés lors de la conférence des territoires>>
Je rappelle que nous avons prévu d’engager une réflexion d’ensemble sur la double question des structures et des compétences, avec toujours comme ligne de conduite la volonté de concilier libertés locales et stabilité globale du dispositif, en promouvant un droit à l’expérimentation, un droit à la différenciation, et un droit à la délégation, notamment de compétences.>>
Le rythme des réunions que nous aurons tous les six mois permet de cadencer efficacement le travail et d’arriver à des résultats concrets à chaque étape. Plusieurs chantiers intéressent directement les villes de votre réseau.>>
Le premier d’entre eux est celui du renforcement de l’articulation entre métropoles et département. Je souhaite que, passées les échéances électorales de ces prochains jours, les préfets de région puissent engager le travail de concertation sur le terrain. Je l’ai dit en juillet : Paris n’imposera pas un canevas systémique et impératif. Dit autrement, notre souhait n’est pas d’imposer la fusion des 22 départements et métropoles concernés au niveau national. En revanche, là où il est possible d’aller plus loin, l’Etat appuiera avec détermination les démarches de rapprochement. De même que nous soutiendrons les fusions de départements ou de communes, dès lors qu’elles répondent à l’intérêt général. Les citoyens attendent ces rapprochements. Et c’est en unissant leurs forces que les territoires concernés pourront notamment se mesurer à d’autres métropoles européennes.>>
Deuxième chantier qui vous concerne très directement, celui de la fracture territoriale. De ce point de vue, les métropoles ont une responsabilité vis-à-vis des villes et des territoires qui les entourent. Elles doivent pleinement jouer leur rôle d’entraînement, en matière de logement, de transports, de qualité de l’air, de cohésion sociale. Il y a urgence à réaliser cette alliance des territoires que vous appelez de vos vœux, sans quoi on continuera de nourrir des sentiments d’exclusion, d’assignation à résidence, et de rejet des grandes villes et des métropoles.>>
Dans ce contexte, l’Etat jouera pleinement son rôle. Tout d’abord concernant le traitement des quartiers prioritaires de la politique de la ville : le budget 2018 conforte son appui aux quartiers et au renouvellement urbain. Ensuite en apportant tout soutien à des projets de mobilité de proximité, qui créent ou facilitent les liens entre territoires, comme j’ai pu le dire hier, à l’ouverture des Assises de la mobilité. Il apportera également son appui aux actions de nature à transformer notre rapport à la consommation énergétique à travers la rénovation thermique des bâtiments publics par exemple.>>
Dernier point essentiel : le logement. Nous devons rassembler toutes nos énergies pour construire la ville de demain. Le ministre chargé du Logement, Jacques MEZARD, présente aujourd’hui même notre stratégie d’ensemble pour le logement. On ne construit pas assez et trop cher en France, particulièrement dans les zones tendues. Nous devons mobiliser le foncier pour réussir à construire des logements peu chers. Le foncier, même en zone tendue, n’est pas un bien rare. Il faut le libérer au service du logement, et à des prix acceptables. C’est pour cette raison que la fiscalité foncière sera revue, afin d’accélérer nettement les constructions au lieu d’encourager la rétention. Nous relancerons aussi de grandes opérations d’urbanisme, par une contractualisation renouvelée avec les collectivités territoriales, dans le cadre de projets partenariaux d’aménagement. Les procédures devront être simplifiées, et nous travaillerons dans le cadre de la Conférence Nationale des Territoires à un accompagnement financier ou fiscal de ces opérations. >
>
******>
>
Mesdames et Messieurs,>
Si j’en juge par la liste des trente chantiers identifiés à l’issue de la Conférence nationale des territoires de juillet, nous nous attelons tous ensemble à un projet d’une immense ambition, à l’envergure inédite. Et il n’y aura pas de tabou ; l’Etat est prêt à ouvrir tous les sujets. Bien entendu, cela ne veut pas dire que nous arriverons à nous mettre d’accord sur tout. Nous aurons des débats, des divergences de vue. Mais nous aurons aussi des points de convergence, beaucoup plus nombreux je l’espère, car nous partageons bien la même préoccupation de ne pas faire les choses pour nous-mêmes, mais pour notre pays.>>
On a coutume de dire que le mandat de maire est le plus beau des mandats. Je suis convaincu que c’est vrai. Par sa puissance d’incarnation, par sa maitrise des marges des manœuvres, son autorité politique, sa vision, le maire est l’élu par excellence.>>
Avoir été maire, et singulièrement maire du Havre, a été un bonheur et un plaisir. Cela n’a rien à voir avec la fonction de Premier ministre. Et je ne comparerai pas les deux ici. Mais l’esprit avec lequel un maire façonne sa ville est un esprit unique, précieux, ouvert, pragmatique, attentif, dépourvu presque par nécessité du sectarisme politique. Cet esprit, insufflons-le dans nos relations. C’est mon ambition. Et c’est, j’en suis convaincu, dans l’intérêt de nos villes, de nos métropoles et de notre Pays. Je vous remercie.>
>>
[1] Qui a inspiré à Michel Houellebecq le titre de son livre « La carte et le territoire ».>Discours de M. Edouard PHILIPPE, Premier ministre – Conférence des villes – France urbaine – Mercredi 20 septembre 2017