Un sauveur? Quel sauveur?

sans-titreHier, je déjeunais à Paris avec un ami journaliste dans un grand hebdomadaire national. Il avait lu mon dernier billet d’hier sur le chaos et l’espérance. « Oui, me dit-il, mais en France, dans le monde occidental en général, il est indispensable que le pouvoir s’incarne dans un personnage, même si de fait, sa marge d’action ou d’influence est réduite, rien ne bougera jamais en l’absence d’une incarnation de l’autorité. » Nous en étions bien d’accord. D’échange en échange nous en sommes venus au constat que le dégoût généralisé qui prévaut aujourd’hui envers le monde politique, son obsession de la conquête ou de la préservation des prébendes et autres privilèges, sa fuite dans la communication, les coups médiatiques, l’incantation, les annonces bidons et les postures mégalomanes, les propositions démagogiques, sans lien avec le monde réel, pourrait se traduire par l’appel à un chef d’un genre nouveau, profondément différent. Celui-ci donnerait les signes du désintéressement personnel et son attachement à l’intérêt général. Il parlerait – enfin- un discours de vérité, en particulier sur les limites du possible et de l’impossible. Ferme, simple, modeste, sans prétention à s’incruster des années au sommet de l’Etat, il aurait suffisamment de caractère pour savoir dire non. Il choisirait sans aucune ambigüité  de privilégier l’action sur le flot de paroles, les petites phrases et la frime, pourvu d’un caractère solide, d’une intelligence visionnaire lui permettant de resituer les intérêts de la France dans le contexte géopolitique et historique, capable de se déconnecter radicalement des groupuscules idéologiques, de toute forme de parti politique, de choisir un entourage sans courtisans et sans traîtres… Indifférent à la posture, tourné vers le seul bien commun, il aurait pour seule ambition de choisir, décider, gouverner, sans narcissisme, sans aucun état d’âme quant à sa place dans l’histoire. Peu importe au fond qu’il soit président de la République, si l’instinct du peuple le conduit jusqu’à lui par le suffrage universel, ou un puissant Premier ministre à la faveur de soubresauts événementiels, la force de l’histoire. Question immédiate venant bien sûr à l’esprit: un tel personnage existe-t-il dans la vie publique? Oui, m’a répondu mon ami, mais par définition, discret, et donc peu voyant, me citant un ou deux exemples qui ne m’ont qu’à moitié convaincu. Mais il y en aurait selon lui quelques autres… Comment dès lors franchir la muraille de l’indifférence médiatique et sortir de l’anonymat? That’s the question. Celle à laquelle nous n’avions pas de réponse.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction