Quand ce genre d’affaire se présente, la réponse de la justice tient dans l’appréciation du caractère religieux de l’œuvre en question […] En appliquant cette logique dans toute sa rigueur, il faudrait retirer la croix de Lorraine, à Colombey-les-deux Eglises, qui à l’origine est un emblème ou signe religieux (« la croix patriarcale »). La statue de Sainte jeanne d’Arc à Paris devrait être impérativement déboulonnée. La fontaine Saint Michel qui représente aussi Saint Michel terrassant le démon, monument emblématique d’un quartier parisien aurait toutes les bonnes raisons d’être détruite à son tour. (Et pourquoi le deux poids deux mesures entre Paris et la province ?) Et ne parlons pas des innombrables calvaires sur les routes françaises […]
En mars 2022, le maire des Sables-d’Olonne Yannick Moreau avait organisé un référendum où 94,5 % des 4593 votants avait soutenu le maintien de la statue sur la place […] Le mal Français s’exprime à cette occasion dans toute sa splendeur. Cette affaire reflète le drame du mépris qui imprègne l’idéologie dominante : l’avis des gens n’a aucune importance, aucun intérêt, des « élites » éclairées pensent et décident pour eux et leurs représentants élus. Elle illustre l’idéal de déconstruction ou de la table rase, au centre de la pensée contemporaine : les traces de la tradition chrétienne sont à effacer pour construire un monde meilleur. Ce genre de dossier donne enfin lieu à un sentiment d’acharnement absurde : dès lors que cette statue ne gêne personne localement, en tout cas la quasi-totalité de la population, pourquoi en faire une affaire d’Etat ? A l’origine, le principe de laïcité avait pour objectif de promouvoir la tolérance. Il ne doit pas servir d’alibi à l’intolérance et au mépris.
MT