Suite: une maison de fous

M. Bayrou a finalement refusé d’entrer au gouvernement en invoquant une absence d’accord profond sur la politique à suivre. Cette position est difficilement compréhensible. Depuis 2017, M. Bayrou et son Modem sont des soutiens inconditionnels de la macronie – dont ils font partie. Comment peut-il, 7 ans plus tard, s’apercevoir tout d’un coup qu’il existe un désaccord profond sur la politique à suivre. Cette déclaration sous-tend que l’arrivée de M. Attal marque une rupture radicale dans le macronisme. Mais qui peut croire pareille billevesée? Le centralisme autoritaire – que dénonce Bayrou – était annoncé dès 2017 avec le terme de jupitérisme et tout ce qui a suivi: le grand spectacle narcissique, la politique sanitaire liberticide de 2020-2022, l’asphyxie des collectivités locales, la soumission du Parlement, etc.

La vérité est que M. Bayrou a des ambitions présidentielles pour 2027 et qu’il a jugé contreproductif de s’embarquer aujourd’hui avec un équipage voué au naufrage. A cet égard, il manifeste davantage de lucidité que la dernière vague des félons ex-droite LR…

Et puis, nous avons un nouveau sondage qui fait parler de lui: Mme le Pen, au second tour des présidentielles, ferait jeu égal avec Edouard Philippe et battrait M. Attal d’un point. Le monde médiatique est content: un peu de sensationnel ne fait pas de mal… Ses admirateurs et les partisans de RN exultent. Pourtant, ils ne devraient pas exulter. Ce sondage signifie simplement que le prochain chef de l’Etat français serait, si rien ne devait changer, M. Philippe ou M. Attal. En effet, avec une prévision d’égalité au second tour et un écart si faible, le déchaînement judiciaro-médiatique (à l’image de 2017) qui ne manquera pas de survenir avant le 2d tour de 2027 laisse peu de chance à Mme le Pen. Et puis même, si par un accident électoral Mme le Pen était élue à l’Elysée contre la volonté du système, cette élection d’un personnage aussi connoté et clivant déclencherait un chaos tellement phénoménal qu’elle serait dans l’impossibilité absolue de faire quoi que ce soit. Vous ne me croyez pas? Vous le verrez bien. Ou plutôt, non, vous ne le verrez sans doute pas.

Alors ce sondage confirme aussi l’absence de tout frémissement du côté de l’ancien monde, PS et LR, les deux grands partis d’autrefois, les partis dits de gouvernement – d’avant 2017. Le candidat LR, M. Wauquiez, à 5%… Quelle est la cause principale de cette chute que rien ne semble pouvoir enrayer? l’invraisemblable cascade des trahisons depuis 2017, qui mêle l’image de ce parti, aux yeux de l’opinion, au spectre immonde de la félonie, mais aussi la naïveté des fidèles qui se sont gravement compromis à plusieurs reprises (Absurdistan sanitaire, réforme des retraites et immigration), abandonnant bêtement à Mme le Pen et au RN le monopole de l’opposition au macronisme. Bref, les sondages du jour annoncent surtout, hypocritement – derrière le voile de la progression de Mme le Pen – la poursuite du macronisme sous d’autres formes.

Cependant, en trois ans, des événements sidérants peuvent se produire d’ici 2027, sur la scène nationale comme internationale bouleversant les données de la vie politique française. Des forces et des idées nouvelles peuvent naître à la faveur de l’écœurement qui submerge le pays… L’écœurement peut-il se métamorphoser en retour à la confiance? Il faudrait remettre le monde à l’endroit et placer les idées et les projets avant la démence narcissique et la chute de la politique française dans le néant mégalomaniaque. Bref, il faudrait être capable d’inventer tout autre chose pour réintéresser les Français à la démocratie, fondé sur les idées et non le Grand-Guignol… Mais tout ceci est bien vague et hypothétique; je le sais…

MT

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Author: Redaction

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