Socialisme à la française

images[5]Le socialisme au pouvoir, au XXème siècle, dans sa version la plus autoritaire, n’a pas laissé que de bons souvenirs. Quand il s’est effondré en Europe centrale et orientale dans les années 1989-1991, les pays qui ont appliqué cette idéologie pendant près d’un demi siècle avaient accumulé les retards, se retrouvant avec des PIB moyens par habitant cinq à six fois inférieurs à celui des pays de l’Ouest. Etrangement, alors que le socialisme est rejeté par quasiment tous des Etat de la planète qui l’ont expérimenté, divers indices soulignent que la France applique aujourd’hui une philosophie qui par certains aspects, puise inconsciemment son inspiration dans ce modèle, même en version édulcorée et adoucie :

- Une hausse vertigineuse des prélèvements obligatoire (impôts, prélèvements sociaux) qui déjà, même avant eux, atteignaient des niveaux records : 42,9% du PIB en 2010 et 46,5% en 2013 selon l’OCDE. Selon Valéry Giscard d’Estaing, le dépassement du seuil fatidique de 40% de prélèvements obligatoires, marquait le passage d’un pays à l’étatisme et au socialisme.

- Un certain goût de l’endoctrinement, y compris à l’école, avec par exemple la volonté d’y imposer  la « théorie du genre ». Nous sortons de la conception républicaine d’une école neutre chargée de dispenser des enseignements scientifiques pour entrer dans la logique d’une formation à connotation idéologique. Cette emprise sur les esprits passe,  ils l’ont fort bien compris, par une main mise sur les médias et sur le corps enseignant.

- Cette curieuse tentation, certes pas nouvelle mais qui atteint son paroxysme, d’imposer une « pensée unique » dominée par des sujets tabous (notamment liés à la politique migratoire ou d’intégration) suscitant à la première allusion des cris d’orfraies et son cortège d’insultes:  extrémiste de droite,  raciste, fasciste. Ce phénomène s’accompagne d’une banalisation des méthodes de dénonciation et de lynchage médiatique envers celui qui donne le sentiment de dévier du droit chemin (hier, François Fillon ).

- Une  étrange et inattendue pratique de la "table rase", marquée par une politique qui dans tous les domaines, consiste à jeter l’opprobre sur tout ce qui s’est fait auparavant - c’est "l’anti sarkozysme" - à casser pour le principe toute l’œuvre accomplie, nonobstant le succès de certaines réformes en matière économique (défiscalisation des heures supplémentaires),  sécuritaire (les peines planchers), ou sociétale (le service minimum) quitte à s’en mordre les doigts par la suite.

- Une approche de la vérité toute particulière,  fondée sur la méthode Coué consistant à prétendre jusqu’à se convaincre eux-mêmes que tout va pour le mieux, même dans les situation de marasme les plus caractéristiques, par exemple sur le front de la croissance ou de l’emploi (3,3 millions de chômeurs); enfouir sous un tapis la poussière qui les dérange et nier, en vous regardant droit dans les yeux, les plus élémentaires réalités, y compris  statistiques.

Les Français ont cru élire des sociaux-démocrates en 2012. Erreur: ils ont élu de vrais socialistes. Au fond, c’est par un abus de langage que nous  parlons de l’échec de ces derniers. Eux sont satisfaits de leur politique, ne s’en cachent pas et ils ont bien raison de leur point de vue. Les socialistes réussissent parfaitement dans ce qui est leur vocation logique : instaurer une bonne dose de socialisme en France.

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction