Réflexion sur la candidature probable de M. Eric Zemmour

La probable candidature d’Eric Zemmour a l’intérêt de bousculer le système politique français. Depuis presque 5 ans, le despotisme sondagier voue la France à un second tour le Pen/Macron autour de 25/25% chacun et par conséquent à la réélection assurée de ce dernier face à la leader lepéniste. Le dispositif semblait immuable, intouchable, bétonné. La quasi candidature de M. Zemmour introduit une première lézarde dans ce barrage (il y en aura d’autres!). Les sondages le donnent en ce moment à 10 ou 11%. Mme le Pen s’effondre perdant plus de cinq points. Le jeu commence ainsi à se rouvrir car face à l’un des candidats LR au second tour, le président Macron est loin d’être aussi certain de la réélection. C’est la démocratie qui en sort gagnante. Par ailleurs, cette candidature et son succès sondagier soulignent une fois de plus la puissance du conditionnement médiatique, car M. Zemmour tient évidemment son ascension dans les intentions de vote à son exposition télévisuelle intense. Y voir un débordement par le droite du lepénisme affaibli par sa « dédiabolisation » me semble être une erreur de perspective. M. Zemmour est favorable à une assimilation poussée des populations issues de l’immigration (par exemple à travers sa « théorie des prénoms ») bien éloignée des thèses lepénistes les plus traditionnelles. Non, sa réussite sondagière est d’une autre nature. Surexposé médiatiquement, mais en parallèle pourchassé, maudit, viscéralement détesté, vomi, persécuté par quasiment tout le gratin des commentateurs, intellectuels, vedettes du showbiz, experts de toute sorte, à travers un mécanisme de surexposition/lynchage médiatique d’une rare hypocrisie, il s’impose comme le gibier de potence et le pestiféré absolu de la société médiatique. C’est ainsi que sa candidature devient un point de ralliement de nombreux électeurs qui à travers lui expriment leur rejet d’un système politico-médiatique. Mais autant le dire tout de suite, M. Zemmour ne sera jamais élu président de la République (et heureusement pour lui): infiniment trop clivant pour mobiliser jusqu’au bout le pouvoir médiatique en sa faveur (contrairement à l’actuel occupant de l’Elysée) et surtout, espérer pourvoir réunir à la fin 51% des électeurs. Peut-être que sa candidature, en secouant le cocotier, rouvre une chance à la droite à condition qu’elle sache s’en emparer. Mais nous n’en sommes pas là.

MT

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Author: Redaction