Réaction à l’incendie de la cathédrale de Nantes

Plus d’un an après Notre-Dame, la cathédrale de Nantes a été ravagée par les flammes et son orgue de quatre-cents ans entièrement détruit. L’existence de trois « départs de feu » laisse penser à un possible incendie criminel (sous réserve de l’enquête). Le Premier ministre, le Ministre de l’Intérieur et la ministre de la Culture se sont rendus sur place. Le ballet des membres de  gouvernement est le reflet d’un mode de gouvernement. L’essentiel est dans l’image et non dans l’action. Le message de fermeté a valeur de fermeté. Trois ministres sur place, sous le feu des caméras de télévision: la scène vaut mieux que n’importe quelle décision. La médiatisation à outrance, dans ce régime, écrase l’action. Tout un système, mode d’exercice du pouvoir est en question: se montrer pour ne pas avoir à gouverner, à choisir. La destruction du patrimoine religieux le plus précieux par criminalité ou par négligence –  ce qui au fond ne vaut guère mieux – devient une sale habitude, presque une routine. Des merveilles de l’art du Moyen-âge et de la renaissance, qui ont survécu aux guerres et aux révolutions, périssent bêtement brûlés dans le chaos et la médiocrité de notre époque. Plutôt que de parader en espérant gagner des voix pour les prochaines élections, il y aurait des choses à faire: contrôle systématique des accès, surveillance permanente, caméras de vidéo protection, systèmes d’alerte anti-incendie. Lieux sacrés, et alors? Combien d’églises et de cathédrales devront encore brûler pour que les responsables civils et ecclésiastiques  commencent à se préoccuper sérieusement du problème?

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction