Racaille d’en bas, racaille d’en haut

Dans toute société, à toute époque troublée, les casseurs extrémistes sont quelque chose d’épouvantable. Profitant des temps de crise, ils détruisent, incendient, frappent les forces de l’ordre, armés de bâtons, d’armes de poing et parfois de mortiers. Ils parasitent les manifestations pacifiques pour les transformer en champs de bataille et corrompent tout mouvement social dans la violence. Cette racaille d’en bas est un fléau à combattre à tout prix et réprimer sévèrement. Le premier rôle de l’Etat est d’assurer la paix civile en châtiant impitoyablement les destructeurs. Oui, mais la racaille d’en haut n’est pas mieux. Elle ne détruit pas physiquement mais elle déconstruit (ce qui est aussi grave) les valeurs de respect d’autrui et d’écoute. Elle se présente la plupart du temps, d’une époque à l’autre, sous la forme de petits marquis ivres d’eux-mêmes et déterminés à tout écraser sur leur passage. La racaille d’en haut, quels que soient le lieu et la période concernée, se vautre dans l’autosatisfaction et le mépris des autres. En vertu de son instinct de supériorité, elle prétend détenir les lumières de l’intelligence et de la vérité. Cette prétention à la supériorité est le reflet inversé de sa médiocrité intellectuelle. Elle ne veut rien savoir, rien entendre, rien voir, comme enfermée dans sa morgue. Elle se voit une vocation à faire marcher le peuple à la baguette. Son exubérance vaniteuse la conduit à l’arrogance, au cynisme et à la corruption. Privée de limite morale ou de surmoi, rien ne l’arrête dans ses délires grandiloquents, ni la destruction, ni la souffrance des autres, ni aucune raison ou bon sens commun. La démence vaniteuse est sa seule règle. Quand rien n’est là pour lui retenir fermement le bras, elle poursuit sa marche destructrice dans la violence et le saccage. C’est une règle de toute société et de toute époque troublée: la racaille d’en haut (livrée à elle-même) ne vaut pas mieux que la racaille d’en bas.

MT

Lire la suite sur le blog perso de Maxime Tandonnet ...

Author: Redaction