Qu’espérer encore de la politique?

Jamais dans l’histoire récente, la débâcle de la vie politique française n’avait atteint un tel niveau. Aucune formule, aucun mot ne saurait décrire les sentiments que m’inspire la décision annoncée aujourd’hui. Si un tel état d’esprit  avait prévalu depuis un demi siècle, la France n’aurait pas d’autoroute, pas de centrale nucléaire, ni  de barrage, pas d’usine, Roissy n’existerait pas. Bref, la France serait un pays sous-développé, une sorte de terrain vague au cœur de l’Europe. Aujourd’hui, nous vivons sur l’acquis des années 1960 à 1980, mais jusqu’à quand? L’équipe actuelle est sans doute l’une des pires que la France ait connu depuis la Libération.  Mais dans les autres courants politiques, l’effondrement est identique. Ne parlons pas de « la droite nationale » qui n’en finit plus de sombrer dans le néant morbide. Les ruines du parti socialiste sont noyées dans la démagogie débile, à l’image de ce leader qui propose de verser 50 000 euros à chaque jeune, prélevés sur les majors d’Internet (Google, etc. ), comme un vulgaire parti extrémiste (droite ou gauche). Le PS irrémédiablement gauchisé a cessé d’être un « parti de gouvernement ». Quant aux Républicains, l’attitude de ses ténors vaincus qui démissionnent,  après avoir perdu, montre la force de leurs convictions. Bref, la politique poursuit sa désintégration, gangrenée par le narcissisme obsessionnel et la disparition du sens de l’intérêt général. Il reste M. Laurent Wauquiez et son équipe. Qu’en penser? Pour l’instant, mon état d’esprit est dubitatif. Sur le fond des grands dossiers de l’époque – autorité de l’Etat, dette publique, fiscalité confiscatoire, économie, immigration, Bruxelles – il donne le sentiment d’être mieux armé sur le plan intellectuel que les autres politiciens, sans exception. Pourtant, certains de ses réflexes me paraissent incompréhensibles: dire que l’on vise « la présidence de la République », 4 ans 1/2 à l’avance, dans le contexte d’un pays qui ne supporte plus, et de moins en moins, le carriérisme politicien, me semble dénoter une faille préoccupante dans sa perception du pays. Alors? Accepter une situation de débâcle générale de la politique, l’absence de toute issue visible à la crise présente, et poursuivre le débat d’idées, sans illusion excessive mais avec l’espérance de jours meilleurs et d’une prise de conscience qui viendra sans doute de la base et non du sommet.

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction