Pour une monarchie républicaine

588945La France est un pays plongé dans un chaos indescriptible: chômage massif, effondrement industriel, désintégration sociale, exclusion, violence, poussée des passions identitaires et du communautarisme, massacres terroristes. La politique a atteint son degré zéro quand l’impuissance publique se mue en grand spectacle médiatique quotidien. Elle ne se présente plus comme la mobilisation des énergies en vue du bien commun, mais au contraire le morcellement des passions autour d’une myriade de névroses narcissique. Il manque à ce pays qui s’effrite un point commun, un regard d’ensemble, une repère collectif. La France a besoin d’un chef de l’Etat qui soit impartial, garant de l’unité du pays, dont la parole, en ces temps de désordre et de panique généralisée, soit entendue et respectée. Il manque à la France un personnage au-dessus des partis et des passions. La France a définitivement rompu depuis un siècle et demi avec le principe de la monarchie héréditaire. Elle a besoin d’une monarchie républicaine, élective, fondée sur le suffrage universel. Qui se souvient que les rois francs étaient élus à l’origine? Le monarque républicain n’a strictement rien à voir avec la « présidence-zébulon » d’aujourd’hui, qui prétend s’occuper de tout, joue les hommes providentiels, mais faute de pouvoir régler les problèmes, gesticule sans cesse dans les médias pour se faire remarquer en espérant sa réélection. (Je ne parle pas de l’homme mais de l’institution telle qu’elle est vécue). Le président monarque a l’obligation de se tenir au-dessus de la mêlée. A l’inverse d’un politicien en quête d’élection ou de réélection, il incarne l’unité et la continuité, le désintéressement personnel. Il est choisi par les Français et ne saurait en aucun cas émaner d’un parti politique.  C’est le Premier Ministre et les ministres qui gouvernent le pays au quotidien, prennent les décisions et les coups, assument leur responsabilité devant le Parlement. Le monarque républicain parle peu mais sa parole est précieuse. Les temps de silence et de discrétion sont la source du respect qu’il inspire. Il est sans prétention, rejette toute idée de culte de la personnalité, ne revendique pas d’être l’homme du destin ou de la providence, ni le « père de la nation ». Cependant, sa parole rassure, rassemble, oriente. Son autorité est naturelle, respectée, unanime (ou presque), reposant sur l’estime du peuple, sur une vision de la France. Son image inspire la loyauté et la confiance. Il concilie la lucidité et la force de caractère. Il est irréprochable dans son comportement personnel qui doit être un exemple pour le pays.  Il est le garant de la sécurité du pays et de son destin. Il est élu pour sept ans dans la tradition française qui remonte à 1875, et non rééligible. Il n’est pas un homme providentiel ni un prétendu sauveur, mais un homme  d’Etat en charge de l’avenir.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction