Faut-il faire des « prières pour la France »?

Cloches-a-midi-et-priere-pour-la-France-les-catholiques-celebrent-l-Assomption (2)Bien sûr, beaucoup de visiteurs de ces pages seront gênés par mon propos de ce jour, mais je dis toujours ce que je pense. En ce 15 août 2016, la conférence des évêques de France a décidé de faire des « prières pour la France » et faire sonner les cloches des églises à midi. Je comprends mais en même temps, cette décision me met un peu mal à l’aise, personnellement. Elle me rappelle vaguement, dans l’état d’esprit qu’elle reflète, les heures sombres de 1940, quand après la débâcle et sous l’occupation par l’Allemagne nazie, les églises se remplissaient de fidèles qui priaient pour la France. Dans ce geste, il y a comme une résignation, un découragement, après la vague d’attentats terroristes, le constat d’un malheur si absolu qu’il n’existerait plus d’autre issue que de s’en remettre à la providence. Prier pour les victimes des attentats, pour leur famille, partager leur souffrance, oui bien sûr. « Prier pour la France », je le sens moins bien. La France a-t-elle besoin de prières ou d’une politique courageuse et efficace, d’un Etat solide et ferme, du retour au sens du bien commun et de l’intérêt général? D’ailleurs, le climat général, l’air du temps, rappelle un peu, dans des circonstances qui n’ont rien à voir, celui de 1940. La comparaison revient dans diverses analyses. Montée du culte de la personnalité, des passions éthérée, fuite dans l’émotionnel et la quête du « sauveur », désespoir généralisé, sentiment d’asphyxie, repentance collective, formatage de la pensée, attirance pour toute sorte d’idolâtries personnelles, de l’extrême droite à l’extrême gauche… De fait, nous ne sommes pas en 1940, sous une occupation sanguinaire et le destin nous appartient. La situation actuelle ressemble plus à d’autres grandes crises marquée par l’impuissance publique, comme celle de la guerre d’Algérie en 1958.   Ce n’est pas de prière, ni d’un homme ou d’une femme providentiel que ce pays a besoin – plus le temps passe et plus toute forme de la personnalisation exagérée de la politique m’est insoutenable comme une forme de paroxysme de la démission -, mais d’une salutaire prise de conscience collective et d’un retour au valeurs républicaines autour du bien commun, de la vérité et de la volonté générale. De Gaulle allez-vous me dire? Oui, mais il n’est plus là et la France ne compte aujourd’hui bien évidemment aucun homme de l’histoire à son image. Au fond, la sortie du tunnel dépend de chacun d’entre nous. C’est pourquoi je pense que nous allons nous en sortir. Beaucoup se jouera sans doute aux élections législatives de juin 2017, dans moins d’un an. La France a besoin de changer en profondeur et d’un électrochoc pour cela, peut-être l’avènement d’une nouvelle majorité et d’une nouvelle équipe au pouvoir.

Maxime TANDONNET

 


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Author: Redaction