Le CGDD a organisé le 10 septembre 2015 un séminaire « Nature et richesse des nations » qui a réuni 130 participants issus d’horizons très variés (recherche, entreprises, ONGE, ministères et établissements publics).
Aujourd’hui, nul ne doute que la dégradation de la nature fait peser une menace sur la prospérité future de nos économies. Tout le monde sait également que le PIB est un indicateur imparfait et que la nature est un ingrédient décisif de la croissance. Pourtant, en l’absence de consensus sur une méthodologie de mesure de sa valeur, la nature n’est pas suffisamment prise en considération dans les choix économiques. Ainsi, des pans entiers de cette richesse ne sont pas comptés et risquent d’être gaspillés de manière irréversible.
Des tentatives de mesure existent, à la fois comptables et biophysiques, mais il n’existe pas aujourd’hui de « vision partagée » sur la place de la nature dans la « richesse des nations ».
Le débat est en effet récurrent sur les risques inhérents à la monétarisation de la nature. Pour comprendre la diversité des points de vue sur la valeur de la nature, le CGDD a adopté une démarche résolument pluridisciplinaire. Il a ainsi initié depuis 2010 une série de séminaire monétarisation (voir les actes du séminaire 2014 ci-dessous) pour mieux rendre compte de la complexité et de la nature de l’exercice. En aucun cas la monétarisation ne peut prétendre révéler une valeur intrinsèque de la nature. Plus modestement elle témoigne de préférences sociales présentes en faveur de la conservation de la nature.
Aplanir les malentendus entre disciplines, clarifier les controverses techniques de comptabilité environnementales est essentiel. Une telle réflexion doit permettre de transformer les acquis de la recherche en un socle d’arguments robustes pour amener les décideurs, publics et privés, à intégrer davantage la bonne gestion des milieux naturels dans leur prise de décision. Mais l’urgence de l’action plaide pour une stabilisation rapide des conventions de mesure, même imparfaites, des valeurs manquantes du capital naturel. L’enjeu est de mettre au point les outils économiques – mais pas seulement – capables de déclencher les investissements de la transition écologique.
Ce travail d’animation scientifique de haut niveau mené par le CGDD sur la monétarisation de la nature va déboucher cet automne sur la publication d’un ouvrage collectif « Nature et richesse des nations ». Cet ouvrage réunit une remarquable diversité d’expertises émanant de biologistes, d’une philosophe, d’une anthropologue, de statisticiens, de macroéconomistes, d’économistes de l’environnement, d’experts financiers et d’experts de l’administration. Il a vocation à fournir un socle d’arguments utiles pour étayer des prises de position à la fois nationales et internationales et pour bâtir les politiques publiques de la croissance verte.
Télécharger :
- Le prospectus de présentation de la revue du CGDD « Nature et richesse des nations » (PDF – 326 Ko)
- Le programme du séminaire du 10 septembre 2015 (PDF – 2619 Ko)
- Les présentations :
- Les entreprises et le capital naturel : risques, opportunités et leviers d’actions – Aurélien Guingand (PDF – 887 Ko)
- Nature et richesse des nations – Denis Couvet (PDF – 29 Ko)
- Natural capital financing facility – DG Environment (Commission européenne) (PDF – 140 Ko)
- Estimation des coûts écologiques non payés pour des comptes nationaux élargis – Frédéric Nauroy (PDF – 398 Ko)
- Comptabilité environnementale – Jean-Louis Weber (PDF – 3336 Ko)
- Qualité de la croissance et transition écologique – Michel Aglietta (PDF – 905 Ko)
- Qu’est-ce que le capital naturel ? – Patrick ten Brink (PDF – 987 Ko)
- Évaluer un actif d’écosystème par la valeur actualisée des services écosystémiques – Philippe Puydarrieux (PDF – 762 Ko)
- La bibliographies du CRDD sur nature et richesse des nations (PDF – 160 Ko)
- Les actes du séminaires monétarisation 2014