Mes questions

imagesL’affaire Dieudonné me laisse perplexe, appelle de ma part de nombreuses questions… Je crois tout d’abord qu’on ne peut pas rire de tout et que moquer le génocide des juifs sous la Deuxième Guerre mondiale, tout comme le nier ou le minimiser, est en effet totalement insupportable. S’il doit y avoir une limite à la liberté d’expression, c’est bien celle-là. Cependant, je m’interroge. Les plaisanteries de Dieudonné sur le sujet remontent à au moins une douzaine d’années (de mémoire). Elles ont toujours été traitées par le mépris. Pourquoi cette soudaine flambée de passion qui place le "comique" au coeur de l’actualité et le promeut au rang de personnage clé ? Le code pénal sanctionne d’un an de prison l’incitation à la haine raciale (loi du 29 juillet 1881). Comment expliquer, depuis le temps que cela dure, cette impuissance, sinon cette complaisance de l’Etat et de la justice qui disposaient des moyens de le faire taire en appliquant simplement la loi, sans histoires, sans gesticulation médiatique? Dieudonné est-il un phénomène isolé ou l’expression d’une sensibilité profonde d’une partie de la société française dite "anti-sioniste"? Simple fait divers ou signe supplémentaire de la "communautarisation" du pays, du repli identitaire, d’une explosion des haines qui conduit à la guerre civile? Quel est l’intérêt de promouvoir un spectacle de bas étage, qui aurait dû simplement tomber sous le coup de la loi, en événement majeur? Les dirigeants qui montent au créneau depuis quelques jours sont-ils sincères dans leur indignation où exploitent-ils aussi ce dossier à des fins politiques, à la fois de dérivatif et de culte de la personnalité? L’amalgame qui est fait par le NO entre Dieudonné et Eric Zemmour, lui-même de confession juive, n’est-il pas tout aussi monstrueux et intolérable, digne des pires procédés de lynchage idéologique? Enfin, mes réponses ne sont-elles pas dans mes questions?

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction