L’histoire tragique des doubles mandats présidentiels

En matière électorale, nul n’est madame Soleil et tout peut évidemment arriver. Il n’empêche: le matraquage sondagier quotidien semble ouvrir la voie à la réélection du président Macron. Non qu’il soit populaire: une petite minorité des Français souhaite sa réélection. Mais la baisse du niveau scolaire qui affaiblit l’esprit critique, l’émiettement des forces politiques, la médiocrité de la classe politique, l’indifférence et la résignation générales, l’illusion de l’autorité, la perte des repères d’une société traumatisée par la crise sanitaire, l’obséquiosité médiatique, la montée de l’opinion aux extrêmes, tous ces facteurs jouent en faveur d’un statu quo et d’une réélection. Encore faut-il savoir à quoi s’attendre. Dans l’histoire, sous l’effet de l’usure du pouvoir, tous les seconds mandats furent des désastres. Celui de Jules Grévy s’est terminé par le scandale des trafics de décoration aboutissant à sa démission (1889). Celui d’Albert Lebrun, à la suite de la débâcle militaire en 1940 déboucha sur l’abolition de la République et l’instauration du régime collaborationniste de Vichy. Le second mandat du Général de Gaulle s’achève par Mai 68, le référendum raté et la démission en avril 1969. N’ayons pas la mémoire courte. La fin de l’ère Mitterrand fut dramatique: de Grossouvre, Cresson, Bérégovoy, la cohabitation avec Balladur, les révélations sur son passé… Et celle de Chirac pas mieux: les raffarinades, le référendum raté, la révolte des banlieues, la guerre Sarkozy-Villepin… M. Macron, s’il est réélu, le sera par défaut. Il ne pourra jouer sur l’effet de stupéfaction comme en 2017 mais c’est un personnage profondément usé et radicalement impopulaire qui commencera son second mandat et devra tenir cinq années. Sa réélection plongera sans doute le pays dans l’une des plus graves crises politiques et sociales qu’il n’ait jamais connues depuis la fin de la DGM.

mt

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Author: Redaction