L’été cauchemar

hommage-saint-etienne-du-rouvray-attentat-jacques-hamel-630x0Qui de notre génération, celle née dans les années 1960 et 1970, a souvenir d’un été aussi tragique pour la France? Un vieux prêtre âgé de 86 ans a été égorgé pendant sa messe dans un village de Normandie par des terroristes islamistes. Après les massacres de Charlie et de la porte de Vincennes, du Bataclan, de Nice, l’escalade dans l’horreur se poursuit. Le message est clair: l’Etat islamique daesh est parvenu à transposer la barbarie sur le territoire Français, à imposer sa loi de terreur et amplifier un climat de désintégration. La réponse des milieux dirigeants ne varie pas d’un pouce: déni de responsabilité, fuite dans l’émotionnel, culte de la fatalité (« vivre avec »). Face à un système politique pétrifié, les courants extrémistes et le fanatisme prolifèrent sur le dégoût général, aggravant ainsi confusion et désespérance.  Les questions de fond sont occultées: comment la France en est-elle arrivée, au fil des décennies, à cette étrange défaite? Quels discours, quelles politiques, quels choix, quelles décisions ont produit un tel désastre? Qui sont les responsables de cette situation? Quelles transformations profondes pourraient sauver le pays en matière d’intégration, de maîtrise des frontières, de sécurité, d’éducation nationale, de politique étrangère, de justice, de défense, d’organisation et de fonctionnement de l’Etat, de restauration de l’autorité de la loi, de modèle médiatique? Quelles solutions politiques, à la fois réalistes et crédibles? Quelles issues collectives, nationales? Comment rétablir l’ordre républicain? En ce moment, nous nageons dans l’aveuglement et le brouillard le plus opaque. Le débat d’idées se noie dans un climat délétère qui mêle tyrannie émotionnelle, démence vaniteuse – aggravée par l’approche des élections -, manipulations de masse, fuite éperdue face aux réalités. Quand viendra le bout du tunnel? Peut-être le jour où plus personne ne l’attendra.

Maxime TANDONNET

NB: l’opposition ne fait que son devoir d’opposition en soulevant des questions, si l’on en juge par l’interview du président Sarkozy au Monde du 28 juillet. Il lui reste l’essentiel à accomplir: convaincre les Français de sa détermination dans l’action autant que dans la parole.

« Ce nouveau drame montre à quel point nous devons changer de dimension dans notre riposte au terrorisme islamiste. Je ne peux pas accepter l’application de schémas intellectuels du passé à la réalité d’aujourd’hui… toute la lumière devra être faite sur le parcours judiciaire de ces terroristes, sur les moyens de surveillance et sur l’appréciation de la dangerosité de ces individus… L’urgence, c’est la sécurité des Français. Et cela passe par la vérité. Le gouvernement la doit aux familles des victimes et à tous les Français… Notre système doit protéger les victimes potentielles plutôt que les auteurs probables d’un futur attentat…Il y a dans cette guerre que nous engageons, les innocents, les coupables et une zone grise, avec ceux qui ne sont pas encore passés à l’acte… Si les démocraties ne défendent pas les citoyens, les citoyens se défieront de la démocratie. »

 


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Author: Redaction