Les larmes de Marianne

imagesQ97MTRRDBien sûr nous sommes heureux de la conquête de l’Ile-de-France par Valérie Pécresse, mais au-delà, les résultats des élections régionales n’ont rien qui ne soit de nature à nous rassurer. La vie politique est entrée dans une ère de grand brouillage, de confusion totale, comme je l’ai écrit dans deux tribunes au Figaro Vox. Voici l’une. Et voici pour l’autre… Les partis politiques se déglinguent à vue d’œil: les Républicains entre partisans du « front républicain » et ceux de la « ligne forte », les socialistes entre réformistes et « frondeurs ». Ils n’ont plus de véritable fondement doctrinal, d’idées, de projets. La fuite dans les limbes s’accélère. Tout n’est que posture, chimères, jeux d’ombre et de lumières. En 2016, nous allons assister à une guerre de grands fauves mégalomanes pour la conquête ou la préservation du trône élyséen. Tout lui sera soumis, tout. Le front national va s’imposer comme l’obsession centrale de la vie politique, au cœur de la grande manipulation. Sous entendu: la patrie est en danger face au monstre. Elle doit se mobiliser, derrière son guide, face au danger. Or ce monstre n’est qu’une vaste imposture, une bulle de néant insipide et d’une vulgarité sans nom, montée en épingle par les médias, sans projet, sans but, sans idées, sans moyens, son aigreur insipide et son slogan, « patriotes contre mondialistes », recyclage des vieilles lubies poujadistes, la quintessence du vide en politique qui ne débouche sur rien. La France politique s’apprête donc à partir en guerre contre les moulins à vent, avec une fixation, une névrose, une véritable pathologie mentale: prendre ou garder l’Elysée. La posture, le mensonge, la manipulation, le faire-semblant ont envahi la vie publique et médiatique à un point qui donne le vertige.  La France est dévastée par l’exclusion et le chômage des jeunes, ses rues hantée par la violence et l’insécurité, un fleuve de sang à coulé à Paris, le pays se fragmente sous le communautarisme, les haines. Tout cela ne semble plus intéresser personne. Parlons, gesticulons, polémiquons, il en restera toujours quelque chose. Le pays est embarqué dans une spirale de folie narcissique qui l’entraîne, au nom des « valeurs », dans le chaos et le plus abyssal des nihilismes. Mais ce qui me chagrine le plus, c’est de sentir, de percevoir la prodigieuse manipulation, surtout le culte de la personnalité sous toutes ses formes, cette manière de sublimer  des êtres aussi médiocres, dont mes compatriotes sont aujourd’hui les victimes impuissantes.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction