François Hollande et son équipe communiquent en ce moment sur le cadeau de Noël de celui-ci, un labrador qu’ils ont décidé de nommer Philae. Les médias et la presse en parlent depuis deux jours. Quel matraquage encore… C’est curieux, les présidents ont toujours eu des chiens, des labradors surtout, depuis Giscard, peut-être Pompidou (pas sûr, ou bien un colley je crois). Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande maintenant, ont aimé ou aiment à s’exhiber en présence de leur labrador. Pourquoi? le labrador a un côté « force tranquille », calme et serein, fidèle, loyal. L’image présidentielle a tout à y gagner. Le chien est un animal servile , obéissant, serviable, rural, un peu « France profonde », et son maître le domine, ce qui lui donne un air d’autorité. La reconquête présidentielle passe donc tout logiquement, en termes d’image, par l’affichage canin. Personnellement, je n’y suis pas sensible. Quand je me promène à vélo dans mon bois préféré, le bois de Vincennes, j’observe les chiens: ils sont bruyants, agressifs, lâches (ils courent après les vélos en aboyant mais quand on se retourne en les regardant dans les yeux, ils s’arrêtent), ne pensent qu’à bouffer et niquer les femelles. Moi je préfère les chats, de loin: certes un peu hypocrites, mais indépendants, discrets, fiers, rusés, vivant leur vie, solitaire, rebelles, et en même temps, plein de sagesse et d’esprit. A quand un président qui installera des chats à l’Elysée? A propos de communication, les politiques de communication, toutes, me font aujourd’hui penser à cette jolie phrase de Tardieu, après s’être retiré par dégoût de la vie politique: « Je regarde, je lis, j’écoute et je trouve que l’on se moque du monde à l’excès. On s’en moque à droite, on s’en moque à gauche. On s’en moque partout. » (La note de la semaine, Flammarion, 1936). Le premier homme politique, en France, qui cessera de prendre les gens pour des cons, ce sera un véritable héros national.
Maxime TANDONNET
