Selon un nouveau sondage JDD IFOP, le président Hollande vient de battre le record d’impopularité de toute la Vème République avec 20% de satisfaits. Qu’il y a-t-il derrière cette avalanche de sondages catastrophiques ? Certes, l’expression d’une exaspération envers sa personne et sa politique, mais aussi, il ne faut pas se méprendre, une formidable défiance envers la classe politique dans son ensemble. D’ailleurs, ce sondage ne manifeste aucun engouement envers les partis d’opposition puisque pour 74%, l’ump ne ferait par mieux et 79% marquent le même rejet du fn. La vérité, c’est que les Français ne supportent plus l’offre politique présente, quelle qu’elle soit, ni les visages, ni la parole. Nous venons par exemple d’apprendre que M. Désir serait tête de liste du PS aux élections européennes. Voilà ce Monsieur (comme tant d’autres) qui s’apprête donc à conserver pour la troisième fois consécutive, par simple cooptation partisane, sa belle rente de situation et on n’imagine bien que tous les partis se livrent à d’âpres marchandages internes pour le partage du grand fromage. Les élections européennes, au scrutin de liste, se présentent comme une vaste parodie de démocratie destinée à recaser des politiciens au rancard qui n’ont jamais eu à affronter les électeurs les yeux dans les yeux. La langue de bois pratiquée par les partis politiques n’a jamais été aussi inaudible pour les Français. « La gauche n’a pas à rougir de son action », « nous devons faire bloc », « il faut garder le cap ». Ben voyons…Il existe une France qui souffre le martyr aujourd’hui, celle qui est confrontée à la réalité : professeurs, policiers, travailleurs sociaux, élus dans les quartiers difficiles de banlieue, qui vivent au quotidien la violence, les insultes, les crachats, la haine, la détresse sociale et le chaos ; toute une génération qui erre de stage en stage rémunérés moins de la moitié du SMIC et semble privée d’avenir ; des patrons accablés de charges qui triment 14 heures par jour sans savoir comment il finiront le mois ; les 3 à 5 millions de chômeurs et tous ceux qui vivent dans l’angoisse du licenciement. Je ne dis pas qu’il existe de solution miracle et de court terme évidemment. Mais au moins, ceux qui sont rémunérés et protégés pour représenter le pays ont un devoir de dignité, de décence, de simple correction vis-à-vis lui dans le discours et dans le comportement.
Maxime TANDONNET
