Le mal du siècle

Le temps passe et une anecdote qui remonte à deux ans m’est revenue à l’esprit, à la faveur de l’actualité. Ma parole d’honneur: elle est absolument authentique. Nous étions à la veille des tragiques « élections primaires de la droite et du centre ». En tant qu’ancien conseiller du président Sarkozy pour les questions de sécurité et d’immigration, je pouvais représenter pour ses adversaires une très modeste et discrète « prise de guerre », mais néanmoins significative… Il n’est pas de petit profit. Dès lors, quatre candidats à la candidature aux primaires (tous n’y ont pas été) ont eu la même idée de me contacter. Deux, les plus généreux, m’ont même invité à déjeuner au restaurant. J’y suis allé par curiosité intellectuelle et non par ambition ou goût de la trahison dès lors que de toute façon, ceux-là n’avaient qu’une chance réduite de gagner. Eh bien ce que j’ai entendu de leur bouche m’a sidéré: tous, qui m’avaient sollicité pour me parler et non pour m’écouter,  m’ont dit exactement la même chose, au mot près. Ils étaient portés par leur bonne étoile, avec la certitude absolue d’un destin personnel qui les vouait à sauver la France sinon l’Europe. Ils n’avaient aucun doute quant à leur accession prochaine à l’Elysée et leur vocation à incarner et diriger le pays et m’invitaient simplement à prendre acte de cette destinée et à m’y conformer. Ils m’ont fait peur. D’où la reprise ci-dessous d’un article tiré d’une rubrique médicale qui ne vise personne en particulier! Ce sujet qui touche à la santé mentale est dramatique. D’ailleurs, en cas de commentaires éventuels, je me permets d’inviter leurs auteurs à ne pas mettre en cause nominativement telle ou telle personne publique ou privée. Je pense simplement que cette maladie affreuse est le mal du siècle dans la France dite « d’en haut », celle des élites dirigeantes ou influentes, de l’extrême gauche à l’extrême droite, qui touche un grand nombre d’individus ayant atteint les hautes sphères de la société et empoisonne la vie des autres. Nous sommes face à une épidémie qui ruine la démocratie et l’esprit de la res publica. Quand va-t-elle prendre fin?

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Souvent utilisé dans le langage courant pour décrire un comportement exagéré et égocentrique, le terme « mégalo », dérivé de la mégalomanie est en réalité une vraie pathologie psychique qui engendre de sérieux troubles du comportement.

Quelles sont les causes de l’apparition de ce trouble du comportement et comment y faire face ? Réponses maintenant !

Qu’est-ce qu’un mégalomane ?

La mégalomanie entre dans le cadre des psychoses chroniques délirantes. C’est-à-dire qu’elle se manifeste de façon régulière chez une personne.

Les caractéristiques de cette maladie psychique sont :

  • un surestimation de soi-même ;
  • un délire de grandeur ;
  • un délire de puissance ;
  • une auto-attribution de capacités extraordinaires ;
  • un désir immense de gloire ;
  • un orgueil démesuré.

La mégalomanie concerne donc des personnes qui ont une appréciation tout à fait fausse de leur prétendue puissance, de leur situation sociale ou de toute autre qualité. On parle alors souvent de « folie des grandeurs ».

Ce trouble psychologique entre dans la catégorie des psychoses ou psychoses « maniaco-dépressives » (terme générique définissant de multiples troubles de l’esprit et du comportement).

Les psychoses sont caractérisées par des déficits cognitifs dans des comportements « normaux » et souvent associées à divers types d’hallucinations ou délires, dont la mégalomanie fait partie. La mégalomanie traduit souvent un manque affectif.

Bon à savoir : le mythe d’Icare qui voulait voler et a fini par se brûler les ailes trop près du soleil est un exemple typique d’illustration de la psychose mégalomaniaque.

Causes de la mégalomanie

Il est difficile, au cours de troubles psychiques, d’identifier des facteurs favorisant l’éclosion d’un accès de mégalomanie.

Toutefois, on peut classiquement retrouver certains facteurs (qu’il conviendra de creuser lors d’une thérapie) :

  • un choc émotionnel ;
  • un conflit affectif ;
  • des affections somatiques ;
  • un deuil.

La mégalomanie étant dans la majorité des cas un des signes de plusieurs pathologies psychiatriques comme :

  • les troubles de la personnalité narcissique ;
  • les troubles de la personnalité antisociale ;
  • la schizophrénie ;
  • le trouble bipolaire.

La recherche estime encore aujourd’hui que le déclenchement d’une pathologie bipolaire (et par extension toutes les psychoses maniaco-dépressives, schizophrénie incluse) relève à la fois de facteurs génétiques et environnementaux.

On retrouve chez les personnes bipolaires des épisodes mégalomaniaques dans près de 78 % des cas.

Bon à savoir : les troubles maniaco-dépressifs font partie des 10 maladies les plus handicapantes selon l’Organisation Mondiale de la Santé. En France on estime près de 600 000 personnes touchées par ces troubles, soit 1,5 % de la population adulte dans toutes les catégories sociales.

Mégalomanie : quel traitement ?

La mégalomanie n’étant souvent qu’un symptôme d’une pathologie sous-jacente, il conviendra d’associer différents traitements afin d’essayer de minimiser les phases dites « maniaques » au cours desquelles la mégalomanie s’exprime le plus.

On combinera donc dans la plupart des cas :

  • psychothérapie (psychanalyse ou psychothérapie comportementale) ;
  • stabilisateurs d’humeur, anti-psychotiques et/ ou anti-dépresseurs.

Des psychothérapies individuelles ou de groupe peuvent également être efficaces.

Dans certains cas où la mégalomanie est excessive (sentiment de surpuissance exacerbé conduisant à des conduites dangereuses par exemple), une hospitalisation en établissement psychiatrique doit être envisagée.

Si vous pensez relever de ces symptômes ou bien avoir une personne de votre entourage relevant de ces symptômes, consultez votre médecin généraliste qui pourra vous orienter vers un spécialiste. En cas d’urgence vitale et de menaces envers lui-même ou autrui, orientez la personne en phase maniaque vers les urgences les plus proches

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Author: Redaction