Eructer ou déverser sa rage sur la personne du président Macron en le traitant de « gamin » ou autre, comme on le voit partout en ce moment, ne m’intéresse absolument pas. C’est tellement facile: les pires cracheurs de haine d’aujourd’hui ont été les plus fervents adorateurs des premiers temps. Les girouettes suivent le sens du vent, ou plutôt de la tempête. L’effondrement programmé de tout un système de pouvoir fondé sur le culte de l’image élyséenne était une évidence depuis le début. Nul besoin d’être visionnaire, il suffisait d’ouvrir les yeux deux minutes. Dans la divinisation des premiers mois, le célèbre « la France va être amoureuse de Macron », puis l’exercice de lèche-botte forcené des radios et télévisions et d’une bonne partie de la presse, se profilait déjà la déferlante de haine qui submerge aujourd’hui la France politico-médiatique. « Je lèche, je lâche, je lynche », pourrait être la nouvelle devise nationale en remplacement du « liberté, égalité, fraternité ». Qui l’a fait roi? Les mêmes que ceux qui se déchaînent aujourd’hui. Et il se trouvera toujours des naïfs pour imaginer que des le Pen, Mélenchon ou tout autre, élus demain, dans le même système broyeur du bien commun et de l’intelligence collective , seraient en mesure de faire mieux. Non, ce qu’il faut, c’est essayer de prendre de la hauteur et de comprendre la vertigineuse débâcle de la vie politique française qui nous entraîne à l’abîme et s’incarne dans un visage. Une nouvelle chasse-à-l’homme pour couvrir le désastre de tout un système politique dans le contexte d’un abêtissement général qui prend des proportions hallucinantes. C’est en ce sens que j’ai tenté de répondre aux questions du site Atlantico.