Ce matin j’allume ma radio pour entendre les dernières nouvelles du monde et ce sont les mêmes mots qu’hier qui résonnent sur toutes les stations: secrétaire général, Elysée, Jouyet/Fillon, François Hollande et Nicolas Sarkozy, le Pen, le Monde, scandale d’Etat… Oh, je le sais bien, nous sommes dans la routine des crises d’hystérie qui secouent le pays, durent en moyenne deux à trois jours, le temps que l’une chasse l’autre, et nous sommes donc dans un cycle normal de l’actualité franchouillarde. Mais quand même, on se dit que la moisissure gagne la France supposée « d’en haut » politique et médiatique, s’accélère à une vitesse vertigineuse. Nous assistons au pourrissement d’une soi-disant « France d’en haut » étriquée, repliée sur elle-même, fermée au monde, comme un linge sale et humide oublié au fond d’un tiroir. Prétendue ouverte et « sans frontière« , elle est en réalité petite, mesquine, introvertie, narcissique. Elle crève de son hypocrisie, de ses paradoxes. Voyez, un événement terrifiant s’est produit hier, le 10 novembre, au coeur de l’Afrique: un attentat dans un lycée au Nigéria, Etat de Yobe, a entraîné la mort de 47 lycéens. Cette monstruosité qui devrait faire la une de l’actualité, n’intéresse personne. Le monde médiatique et politique préfère se vautrer dans les magouilles puantes du marécage parisianniste. Pourtant, nous vivons dans un pays dont les élites médiatiques et politiques se prétendent antiracistes et sans frontières. Mais tout n’est que mensonge, illusion, posture, faux-semblants. Si un tel massacre commis sur des enfants s’était produit n’importe ou ailleurs, en Europe, aux Etats-Unis, en Russie, il ferait la une des radios, de la télévision et de la presse et provoquerait une indignation générale. Commis en Afrique, il n’intéresse pas ou si peu les élites bien pensantes de la société française. Honteuse et stupide indifférence: le mépris du continent Africain – par delà les bonnes consciences hypocrites – un continent où se joue l’avenir du monde, est autre signe du crétinisme, de l’aveuglement et du cynisme qui se sont emparés de la France dite « d’en haut »… Et de la moisissure qui se propage.
Maxime TANDONNET