La logique de Fillon

Francois_Fillon_IMG_3362[1]François Fillon a déclenché un tollé dans la classe politique française en déclarant que lors d’une élection, s’il avait à choisir entre deux candidats, ps et fn, il choisirait le « moins sectaire. » Cette prise de position de l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy  a pourtant une certaine logique : elle signifie que l’homme, son caractère, sa personnalité, prime sur l’étiquette partisane quelle qu’elle soit. Parmi les innombrables élus ps, nationaux ou locaux, se trouvent des personnalités ouvertes, honnêtes, généreuses qui croient en l’action publique comme  il existe, comme dans les autres partis, de parfaits carriéristes, haineux, délateurs en puissance et fanatiques, qui sont en politique comme ils pourraient être dans une mafia. Quant à l’autre formation dont il est question, elle n’a jamais été interdite et nul n’en propose l’interdiction, donc présumée de nature « républicaine », recueillerait 10 à 20% des suffrages selon les sondages, et peut aussi compter, en dehors de son appareil, des candidats locaux comme des électeurs  de bonne foi et désireux d’œuvrer pour le bien commun. Et puis aujourd’hui, compte tenu de la situation du pays – chômage de masse, insécurité, pauvreté, exclusion, corruption – qui est en mesure de donner des leçons à qui ? Voilà ce que Fillon, me semble-t-il, a voulu nous dire. Ses propos ont un côté subversif, presque hérétique au regard de la pensée unique. En vérité, ils déplaisent à toute la classe politique (de la droite radicale à la gauche extrême) parce qu’ils remettent en cause des droits acquis et rentes de situation. En affirmant que l’homme prime sur l’étiquette partisane, ils fragilisent une caste politicienne qui dans tous les partis, se reproduit par des réseaux familiaux (fils et filles de) ou claniques. Par ces paroles, il relativise les clivages, frontières, barrières mentales qui déchirent le pays, profitent aux intérêts politiciens mais affaiblissent la France en bloquant toute solution politique. L’homme avant l’étiquette et le parti : sur ce coup, François Fillon, tout en provoquant des cris d’orfraies – comment en serait-il autrement quand on s’en prend aux tabous – rappelle un principe de bon sens sur lequel pourraient s’entendre tous les Républicains entre-ouvre peut-être, timidement, une porte de sortie à la paralysie politique du pays.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction