La France s’en remettra-t-elle?

« La liberté redevient la règle » a déclaré le Premier ministre. Ce qui fait froid dans le dos, ce n’est pas cette phrase en soi. C’est l’indifférence, la banalité, la passivité avec laquelle elle est accueillie dans le pays. « La liberté redevient la règle » : cela signifie bel et bien qu’elle n’a plus été la règle, donc qu’elle s’est trouvée abolie pendant un temps. Et cette abolition temporaire est assumée. Et cela passe, dans la plus grande indifférence. Or, cette liberté, pensions-nous, était un principe absolu, intangible, intouchable, au-dessus même des gouvernements, des lois et des Constitutions. Nous pensions qu’elle avait une valeur au moins équivalente à celle de la vie humaine et c’est pourquoi des millions de jeunes Français (14-18, 40-45) ont donné sans rechigner leur vie pour elle. Nous découvrons sidéré que tel n’est pas le cas. Si la liberté a été suspendue pour une épidémie, cela signifie qu’elle le sera demain à tout propos et à tout moment. Avant d’être abolie? Acte d’autorité à deux vitesses: au fond, soumettre la France apeurée des cadres et employés vivant dans les bons quartiers et les pavillons de banlieue, compense le chaos des gilets jaunes et des zones de non droit. Et puis, cette innommable application stopcovid qui réinvente, en toute banalité, toute acceptation, les yeux fermés, la crécelle des lépreux ou pire… 4,5 millions de chômeurs, 10 millions de chômeurs partiels dont la rémunération est assurée par l’Etat, impliquant une étatisation complète de l’économie, des déficits abyssaux, une vertigineuse explosion de la dette publique. « L’Allemagne paiera » pensent-ils sans le moindre soupçon de honte, ni l’ombre d’un doute.  L’Allemagne ou nos enfants? Le bac définitivement bradé, mais aussi les examens dans les universités totalement, radicalement déconsidérés: compositions à domicile, instructions de ne pas descendre les notes sous la moyenne. Accélération du nivellement par le bas, gifle cruelle au visage des étudiants sérieux et bosseurs.  Et pendant ce temps là, l’occupant de l’Elysée prépare sa réélection en 2022 contre le Pen ou Bigard en redoutant qu’un « dingue » ne prenne sa place (Figaro de ce matin). Bradage de la liberté sur fond de chaos, soviétisation de l’économie, destruction de l’université, grand-guignol politicien: franchement, ce n’est pas du pessimisme, ni de la misanthropie, ni du désespoir, mais je me demande si la France s’en remettra.

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction