La campagne électorale part en quenouilles

Restons polis… Toutes les campagnes électorales sont décevantes à leur manière. Celle-ci l’est particulièrement pour un observateur de la vie politique française depuis quatre décennies. A quoi se résume-t-elle? Une indigestion sondagière, au rythme de plusieurs sondages chaque jour qui disent à peu près la même chose; l’hypocrisie de la non déclaration de candidature de l’actuel chef de l’Etat, grand favori, et qui profite de son statut présidentiel pour toiser de haut les autres candidats; les aboiements hystériques de M. Mélenchon; le grand-Guignol des « primaires de gauche »; la lutte à mort entre les deux candidats de la droite radicale qui pourtant n’ont aucune chance de l’emporter ni l’un ni l’autre; l’anéantissement du débat sur le bilan d’un quinquennat et la vertigineuse absence de réflexions sur l’avenir de ce pays. Pour l’instant, il ne se passe pas grand chose d’autre qu’anecdotique. La campagne des présidentielles/législatives qui devrait être le grand moment d’explication démocratique de la nation est comme anesthésiée. L’immense majorité des Français (80%) est probablement favorable à une alternance aussi bien à l’Elysée qu’au parlement et ne souhaite pas prolonger le bail d’En Marche à la tête du pays. Mais le fait est que le morcellement du paysage politique et le climat émollient dû à l’épidémie de covid19 préparent sans doute le statu quo en avril mai prochain. Le régime politique français est entièrement fondé sur le choix d’un « gourou national » qui écrase le travail de fond et favorise une forme d’abrutissement politique. Ailleurs en Europe, rien n’est évidemment parfait: le départ de Mme Merkel a laissé un vide; Bojo est en grande difficulté, etc. Mais nulle part, semble-t-il, un tel niveau d’abêtissement, de mépris et de résignation n’a été atteint.

MT

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Author: Redaction