La belle comédie

imagesInvité du Grand Rendez-vous I-télé/Europe 1/Le Monde, le premier ministre a confié « avoir peur que la France se fracasse contre le FN ». Et d’ajouter : « Un FN à 30% c’est d’une extrême gravité. Mon angoisse, c’est un FN à 30% au premier tour, parce que son programme est un désastre pour le pays ». Il a réaffirmé que le FN pouvait gagner l’élection présidentielle dès 2017. « Je revendique la stigmatisation de Marine Le Pen, le FN n’apporte aucune solution », a insisté le premier ministre. « J’en appelle à tous ceux qui sont sortis dans la rue le 11 janvier, je leur dis « allez voter! ». 

Qu’il me soit permis d’émettre un doute sur la sincérite de ces propos, sur la « peur » et sur « l’angoisse » de M. Valls. Il sait que le FN, isolé, insupportable à 70% ou 80% des Français, selon toutes les enquêtes sans exception, n’a strictement aucune chance de gagner la présidentielle en 2017. Il sait aussi qu’en appeler à « stigmatiser » une personnalité, revient à la victimiser et ne peut évidemment que lui profiter. Il sait –  c’est le B-A-BA de toute vie politique et médiatique –   que le matraquage permanent, obsessionnel concernant ce parti, du matin au soir, auquel il contribue, exerce un puissant effet de promotion en sa faveur.

Ces déclarations ont un seul objectif, évident: faire monter encore le FN. Pourquoi? La raison est simple: plus on parle du « danger FN », avec toutes les images que cela véhicule, et moins il est question du désastre de la non-politique actuelle, du chômage à 5,5 millions, de la  fragmentation de la société, du communautarisme, de la violence, du déclin industriel, de cette infernale exclusion d’une grande partie des jeunes, de ce marécage infect dans lequel se débat notre pauvre pays. Et puis toujours cette stratégie qui mobilise le camp socialiste aujourd’hui: achever de faire disparaître l’opposition modérée, obtenir un second tour de la présidentielle Hollande/le Pen avec la certitude de l’emporter quoi qu’il arrive. En lisant de telles déclarations, reflet fidèle de la déliquescence de la société politique française, je me dis que l’alternance devient désormais un enjeu de survie pour la France.

Maxime  TANDONNET


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Author: Redaction