Humeurs politiques

1. Hier échange à distance avec un groupe de 4 ou 5 électeurs présumés de LREM  qui pestaient contre Mme Sibeth N’Diaye, porte-parole du gouvernement et l’accablaient de tous les maux. Elle était, selon eux, responsable de la catastrophe, du défaut d’anticipation de la crise, de l’affaire des masques, des excès du confinement, des fautes de communication, du mépris des gens, de l’infantilisation de la société, de la répression et de la destruction des libertés, des tests de dépistage absents, du désastre économique, etc… Mais non! Mais non! leur ai-je dit, Mme la porte-parole ne fait que porter la parole d’une équipe, refléter le fond politique et idéologique d’une équipe au pouvoir. Elle est dans un rôle. Cessez de l’accabler, elle, pour préserver les autres! Elle leur sert de para-tonnerre et de bouc émissaire en substance. Ne tombez pas dans le panneau: ce n’est pas elle la responsable, mais celui qui l’a nommée, qui la maintient à ce poste et dont elle ne fait que porter le message! Ils m’ont regardé l’air ébahi et pas du tout convaincu…

2. Cérémonie présidentielle relative au général de Gaulle. Les récupérations abusives de ce dernier m’exaspèrent. Le rapprochement entre de Gaulle et la fonction présidentielle telle qu’elle est devenue aujourd’hui relève du pur contre-sens. L’occupant de l’Elysée, en général, croit pouvoir pavoiser en s’imaginant comme son successeur et  se référer à lui. Il en déduit qu’il peut se permettre de jouer l’exercice solitaire du pouvoir et se fonder sur son intuition providentielle pour guider le pays par dessus les corps intermédiaires, à l’image du fondateur de la Ve. Ce raisonnement procède d’une aberration. Le général avait fait ses preuves par un geste historique qui le rattachait à la poignée des héros de l’histoire de France, l’appel du 18 juin 1940 à l’origine de sa légitimité historique. Tel n’est pas le cas de l’occupant de l’Elysée des temps modernes, qui n’est rien d’autre que le premier des politiciens et dont rien ne justifie l’exubérance vaniteuse.

3. A la une de la presse, la plainte en justice pour agression sexuelle d’une journaliste allemande de 32 ans contre VGE, 94 ans, accusé, à la suite d’une interview, pendant la prise d’une photo, il y a deux ans, « de lui avoir mis la main aux fesses ». A 32 ans, elle ne pouvait pas repousser le vieillard, voire le gifler et faire un scandale? Et aujourd’hui l’image humiliante du vieil homme qui a présidé la France pendant sept ans, sur les médias qui s’en délectent: quelle époque méprisable.

4. D’après le Nouvel Observateur, les professeurs sont invités par l’Education nationale, sur la base d’une fiche mise à disposition sur un site officiel, à dénoncer les propos « inacceptables » de leurs élèves sur la crise du COVID, en particulier les critiques envers la puissance publique pour la gestion de cette crise. Hier, ils ont tenté avec covidinfox d’organiser un contrôle étatique de la vérité sur la presse quotidienne. Aujourd’hui, ils organisent à grande échelle un dispositif de contrôle de la pensée et de délation applicables à des enfants. Les germes totalitaires qu’ils sèment un peu partout sont-ils conscients,  fruit d’un cynisme sans nom ou d’une invraisemblable médiocrité intellectuelle? J’ai bien peur que nous subissions de plein fouet plusieurs décennies de crétinisation et de déculturation des élites dirigeantes françaises, désormais incapables de sentir la gravité, au regard de l’histoire, de tels comportements.

Maxime TANDONNET

 

 

 

 

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Author: Redaction