Face à la honte

sans-titreAvant hier soir, j’ai reçu un SMS étrange, d’une personnalité politique que je ne connaissais pas et dont j’ignore, une fois de plus, comment elle disposait de mon numéro de téléphone: "Ne désespérez pas de la politique". Oh, je n’en suis plus à désespérer. Simplement, j’ai honte de l’image que la classe politique donne du pays. Car enfin, un président qui n’est même pas à mi-mandat et qui éprouve le besoin d’annoncer "qu’il ne démissionnera pas", qu’on le veuille ou non, ce n’est pas très bon signe… Tous ces sondages sur les présidentielles, 3 ans à l’avance, sont d’ailleurs d’une profonde débilité et ne servent qu’à ridiculiser un peu plus notre pays. Le monstrueux matraquage médiatique en faveur de le Pen pour achever de paralyser le système politique et empêcher une alternance me révulse au plus au point: la stratégie du pire. Le combat de petits coqs annoncé pour les trois années à venir est d’une bêtise, d’une puérilité qui frise la démence. L’histoire de ce député socialiste, devenu ministre, spécialisé dans la lutte contre la fraude fiscale, qui démissionne au bout de 9 jours pour n’avoir pas payé ses impôts, est un cas d’école: la bonne conscience hypocrite des donneurs de leçon, la sociale-tartufferie. Pas un projet, pas une idée, pas le moindre signe d’une prise de conscience. Ivres de leur ego, pas très intelligents, souvent produits d’un système clanique ou familial, prétentieux, ils vivent dans une bulle, et ne se rendent plus compte de rien. Et pourtant, notre chère France continue vaille que vaille, sans classe politique digne de ce nom. Les trains partent à peu près à l’heure. Au marché de ma banlieue, on trouve de tout car il y a des commerçants qui se lèvent à 3 heures du matin pour s’approvisionner à Rungis. Tiens, je vais y aller dans 5 minutes, pour papoter avec eux, mon bol d’air frais du samedi matin. Les policiers patrouillent, les lycées et les collèges tournent vaille que vaille et il reste des préfets, ambassadeurs, magistrats, généraux qui tiennent l’Etat, des entrepreneurs assez audacieux pour recruter et investir, malgré la puanteur de l’environnement politique. Il n’y aura pas de révolution, les Français n’ont plus le goût du sang, heureusement, et surtout, il ont autre chose à faire; mais une révolte silencieuse, pacifique, par le mépris, l’indifférence, et le sourire face au ridicule.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction