Convention sur la réforme des institutions

Après la Convention sur l’immigration en avril, les Républicains doivent consacrer leur deuxième convention à la réforme des institutions. Ce choix marque une prise de conscience nouvelle sur un sujet essentiel pour l’avenir et totalement occulté par la dictature du conformisme.

De fait, la réforme constitutionnelle ne doit pas être comprise comme une solution miracle pour sortir la France de l’ornière, mais comme un levier destiné à engager le pays dans la voie du renouveau. Les institutions intéressent peu le grand public. Le choix de mettre la réforme des institutions au premier plan des priorités est un geste à la fois audacieux et courageux qu’il convient de saluer.

Il faut tout bouleverser aujourd’hui afin de tenter de sortir la France du climat d’hystérie impuissante, de névrose élyséenne stérile, de mystification permanente, et le cortège de bêtise qui l’accompagne. La priorité absolue est de redéfinir le rôle du chef de l’Etat qui doit redevenir le responsable de la politique étrangère et de la défense du pays, un sage, visionnaire, pourvu de l’autorité morale qui sied à la discrétion, à la modestie et à la sobriété, en charge des intérêts à long terme du pays. Pour cela, le retour au septennat, non renouvelable, déconnecté du mandat de l’Assemblée nationale, est un impératif absolu.

Le Gouvernement, le Premier ministre et les Ministres, comme son nom l’indique,  a vocation à gouverner le pays, à prendre et assumer des décisions authentiques, à effectuer des choix, prendre des risques, à appliquer un programme politique avec le soutien d’une majorité, sous le contrôle du Parlement, en assumant la responsabilité de ses actes et de ses paroles.

La question du nombre des députés et sénateurs est un gadget d’intérêt secondaire. Le Parlement, qui incarne la Nation, exprime la souveraineté nationale. Il faut en finir avec la fausse bonne idée d’instaurer la proportionnelle qui donne le pouvoir aux état-majors partisans et brise le lien entre les citoyens et leurs représentants. La composition du conseil constitutionnel, qui devient de plus en plus une troisième chambre législative, doit être changée. Il est absurde et malhonnête d’en faire le fromage d’anciens ministres au rancard. Seul des juristes professionnels, totalement a-politiques, professeurs de droit, hauts magistrats ayant fait la preuve de leur professionnalisme, devraient y siéger.

Enfin, il est urgent de mettre fin à la cassure entre la classe dirigeante et la Nation: les lois les plus importantes doivent se décider par référendum populaire et la liberté communale, c’est-à-dire la démocratie de proximité, qui rapproche chacun de nous de la décision politique, dit s’imposer comme une règle absolue, sans que l’Etat central, par des mesures folles et démagogiques, puisse s’en prendre à cette liberté.

Les débats de iront-ils jusqu’à ce niveau de l’échange de réflexions? Il faut le souhaiter: c’est une chance à saisir pour la France.

Maxime TANDONNET

 

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Author: Redaction