Depuis hier, le monde médiatique est sous l’emprise d’une nouvelle tornade: la cote de popularité de MLP, selon la SOFRES atteint 30%, cette personnalité rejoignant à la 5ème place Fillon et Juppé. C’est bien simple, encore ce matin, les télévisions et les radios ne bruissent que de cet "événement". Ce n’est pas une première: un sondage Harris le Parisien du 8 mars 2011 la donnait vainqueur du premier tour de la présidentielle avec 24% des voix. Les médias font mine de s’en offusquer, de s’en indigner et de crier "au loup" sans cesser leur matraquage. Or ils savent très bien que par ce battage infernal, pour peu de chose, ils font le jeu de l’intéressée qu’ils présentent en recours et en victime. D’une part, ils jouent ainsi sur le sensationnel. D’autre part, ils tentent désormais par tous les moyens, de la placer en pôle position comme leader de l’opposition dans l’objectif évident d’en faire l’adversaire numéro un de François Hollande et d’assurer ainsi la réélection de ce dernier en 2017 malgré son extrême impopularité. Personnellement, je suis convaincu que ces sondages ne marquent aucun engouement pour une personnalité, pas plus l’une que l’autre. Les Français sont assez intelligents pour ne pas verser dans ce genre de culte. En revanche, cette poussée exprime, parmi d’autres signes, leur immense rejet des élites politiques et médiatiques qui refusent obstinément de voir leurs souffrances liées à l’explosion du chômage, de l’insécurité et leurs inquiétudes devant l’effondrement du pays sur le plan économique et diplomatique, l’impuissance de l’Etat, la perte de son indépendance, notamment au regard des transferts de souveraineté à Bruxelles, facteurs de paralysie. Quand un peuple se sent méprisé et manipulé par ses dirigeants et par ses élites, devenus incapables de l’entendre, il est prêt à tout pour exprimer sa révolte. Mais franchement, je ne suis pas sûr qu’il y ait aujourd’hui, parmi les dirigeants du pays ou de l’opposition, des personnes assez lucides et éclairées pour comprendre cela… Quand la bêtise et l’hypocrisie s’emmêlent, nous allons toujours à la catastrophe.
Maxime TANDONNET
