Banalité de l’hypocrisie

«Si j’étais aujourd’hui un candidat comme les autres, je ne pourrais pas prendre des décisions que je dois prendre en compte tenu la situation sanitaire […] Il faut aussi qu’en mon for intérieur, in petto, (cette décision) se consolide (…) avant de donner une réponse sincère et ferme». Tout le monde sait bien que l’occupant de l’Elysée est candidat à sa réélection mais lui le dément contre l’évidence. D’ailleurs, en quoi le fait de dire la vérité à ce sujet ferait obstacle à l’exercice de ses responsabilités? De fait, la position de candidat non candidat est commode puisqu’elle permet de mettre à profit tous les outils présidentiels pour faire campagne sans le dire. Que tous les candidats à une élection soient dans une position équivalente est le B-A BA d’une démocratie. Ne pas être un « candidat comme les autres » (sic) est la reconnaissance d’une inégalité face au suffrage c’est-à-dire d’une aberration au regard des principes de la démocratie. En apparence, les Français finissent par s’habituer à tout dans le climat de servilité générale. Mais en fait ce genre de chose alimente un malaise dans l’inconscient collectif. L’audience à cette émission fut faible pour une allocution présidentielle (3,8 à 4,2 millions de spectateurs contre une vingtaine de millions habituellement lors de ce genre d’intervention). 37% des Français l’ont trouvé convainquant ce qui est un résultat médiocre. Derrière l’apparente banalité d’une hypocrisie considérée comme normale et habituelle dans ce type de circonstance, avec la complicité d’une grande partie des médias obséquieux, le pays finirait-il par se lasser? La parole publique est à tel point décrédibilisée qu’une hypocrisie de plus ou de moins n’y change rien en apparence. Mais dans les profondeur de la France, l’écœurement gagne toujours davantage.

MT

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Author: Redaction