14ème réunion annuelle de FRATEL, Luxembourg 1er et 2 décembre 2016<br />« Comment favoriser un déploiement efficace des réseaux de communications électroniques ? »

Luxembourg, le 2 décembre 2016

À l’invitation de l’Institut luxembourgeois de régulation (ILR),

le réseau francophone de la régulation des télécommunications

(FRATEL) a tenu sa quatorzième réunion annuelle sur " Comment

favoriser un déploiement efficace des réseaux de communications

électroniques ? " à Luxembourg, les 1er et 2 décembre

2016, avec près de 120 participants représentant 24 membres du

réseau francophone de la régulation des télécommunications,

des institutions internationales (OIF, UIT, Commission européenne), des

institutions publiques (AFD, ANSSI, Mission France Très haut débit)

et des acteurs du secteur (opérateurs, bailleurs de fond, cabinets d’avocat

et consultants).

La réunion annuelle a été ouverte par Messieurs Luc TAPELLA,

directeur de l’Institut luxembourgeois de régulation, Brahima SANOU,

directeur du BDT de l’Union internationale des Télécoms et Abdelaziz

TIB, directeur responsable de la Mission Réglementation à l ‘ANRT,

le régulateur du Maroc, présidente 2016 de FRATEL. Ils sont revenus

sur les besoins en connectivité de l’ensemble des citoyens, les technologies

de l’information et de communication (TIC) devenant un bien d’utilité

publique. Ils ont mis en avant l’importance des investissements des opérateurs

privés et des acteurs publics dans les plans d’aménagement numérique

des territoires.

Présidée par M. Diéméléou BILE, directeur

général de l’ARTCI de Côte d’Ivoire, la première

table ronde a porté sur les ressources à mobiliser pour un aménagement

numérique du territoire. M. Sidy DIOP, vice-président de Microeconomix,

est revenu sur les enjeux des télécommunications en Afrique et

a présenté l’état du marché. Il a souligné

l’appétence de la consommation de données mobiles et des actions

des opérateurs privés mais aussi des États et des régulateurs

pour y répondre. M. Ghislain HEUDE, directeur de la Mission Très

Haut Débit, a présenté le plan France très haut

débit en soulignant le rôle des collectivités locales dans

les zones les moins denses au travers des réseaux d’initiative publique

en complément des actions des opérateurs privés sur les

zones jugées rentables. Il a annoncé que l’objectif de 2017 de

50% de couverture du pays en très haut débit aura été

atteint fin 2016, démontrant le succès du plan. Mme Fanta Odette

DIAKITE, conseillère à la coopération internationale et

aux relations extérieures de l’ARPT de la République de Guinée,

a exposé les stratégies de développement des TIC et aménagement

numérique dans son pays. L’objectif général envisagé

en 2020 est que les TIC contribuent à hauteur de 7 % du PIB de la Guinée.

M. Thierry DRAUS, responsable des ventes chez SES, a abordé l’utilisation

des TIC dans les administrations publiques (e-gouvernance). Il a mis en avant

l’intérêt du satellite pour répondre à ces besoins

au travers d’exemples concrets comme l’établissement d’une clinique mobile

et connectée ou encore la transmission par liaison satellitaire des résultats

des élections en Afrique. M. Fabien GICGUELAY, chef de projet à

l’Agence française de développement, a exposé les engagements

financiers de la banque publique dans les projets télécoms et

numériques, essentiellement pour des opérateurs privés.

Il a évoqué la stratégique numérique de l’agence

afin d’aider les États à développer l’aménagement

numérique de leur territoire et surtout favoriser les investissements

dans les réseaux et de collecte dans les zones les moins denses.

La deuxième table ronde présidée par M. Philipp METZGER,

directeur de l’Ofcom de Suisse, abordait les outils à disposition des

régulateurs des communications électroniques en appui aux politiques

d’aménagement numérique des territoires. Après l’exposé

introductif de M. Stéphane PIOT, directeur pour la France chez Analysys-Mason,

qui a décrit des différentes problématiques soulevées

par l’aménagement numérique du territoire et des solutions réglementaires

pouvant être apportées. M. Sébastien SORIANO, président

de l’Arcep-France, est revenu sur les missions du régulateur en tant

que garant et architecte des réseaux. Il a rappelé l’importance

des investissements privés et la prévisibilité du cadre

réglementaire pour y contribuer. Il a présenté les types

de levier à disposition du régulateur : faire baisser les barrières

à l’entrée, organiser les nouveaux déploiements et co-construire

la régulation. M. Abdou Karim SALL, directeur général de

l’ARTP, le régulateur sénégalais, a précisé

que le pays menait une politique d’aménagement du territoire depuis un

demi-siècle. Il a exposé les résultats de la politique

réglementaire nationale en précisant les niveaux de déploiement

fixe et mobile et l’accès aux services à l’ensemble de la population.

Il a également évoqué la question du service universel

mobile. Pour M. Cecil AMEIL, responsable affaires réglementaires chez

SES, l’enjeu est de pouvoir répondre au besoin de connectivité

au travers l’ensemble des technologies y compris satellitaires. Mme Elisabeth

COTTE, avocate partenaire chez Clarity-Conseil, a exposé les incitations

au partage des infrastructures de transmission en fibre optique à travers

des régimes d’accès ouverts afin de lever les barrières

légales. Elle a évoqué les avantages des montages juridiques

de type groupement d’intérêt économique (GIE) par rapport

aux infrastructures purement publiques, modèle d’exploitation qui ne

permet pas facilement d’assurer leur rentabilité. Selon M. Jacob TUROWSKI,

responsable politiques publiques pour la Pologne et Pays baltes chez Facebook,

l’objectif de l’opérateur américain est l’accessibilité

de l’internet au plus grand monde. Il a exposé les différents

projets de la société comme Free Basics, levier à l’utilisation

des services numériques ou Connectivity Labs, permettant la connexion

internet par des solutions innovantes tout en soulignant l’importance d’un cadre

réglementaires permettant l’innovation et s’adaptant aux nouveaux acteurs.

La dernière table ronde présidée par M. Jacques STERN,

membre du collège de l’Arcep (France) était consacrée aux

outils pour la mise en œuvre des plans d’aménagement numérique

du territoire et leur suivi. Après que M. Stéphane LELUX, président

de Tactis, a présenté les différents outils à disposition

des régulateurs et des états pour le diagnostic numérique,

la connaissance des réseaux et la mise en œuvre des plans d’aménagement

numérique des territoires, M. Abdelaziz TIB, directeur responsable de

la Mission Réglementation à l’ANRT, a présenté le

cas du Maroc. Après avoir rappelé les chiffres du secteur, il

a exposé les objectifs du plan national haut débit et le plan

d’action pour sa mise en œuvre. Il a également abordé les

outils d’évaluation de la couverture et de la qualité de service,

les indicateurs des marchés de télécommunications mis à

disposition du public, ainsi que le suivi tarifaire et réglementaire

des opérateurs. M. Jack HAMANDE, président de l’IBPT, a présenté

la vision du régulateur belge afin que la population puisse avoir un

accès internet fixe et mobile de qualité et partout dans le pays.

A cette fin, il a mis en place des outils d’analyse de couverture, y compris

pour définir les zones blanches, de qualité de services, afin

de stimuler la concurrence, et un comparateur de tarifs et de débit théorique.

M. Fabien GEVAERT, responsable de la direction marketing d’Axione, a d’abord

exposé les réalisations de l’entreprise en tant qu’opérateur

d’infrastructure fixe tant en France qu’en Afrique. Il est revenu sur l’importance

d’un cadre réglementaire ouvert, stable au service de l’efficacité

opérationnelle, au travers en autre des échanges réguliers

entre les acteurs du marché et le régulateur et d’une équité

tarifaire entre opérateurs de gros privés et publics. M. Olivier

BRUNOT, président de Directique est revenu sur les outils de collecte

de données fixes et mobiles, y compris de façon collaborative

au travers des applications et l’importance de transformer ces données

pour les rendre compréhensibles pour les utilisateurs finals, à

travers des cartes ou des bases de données en open data.

La réunion annuelle a par ailleurs été l’occasion de nommer

le nouveau comité de coordination, composé pour 2017 de l’ANRT

du Maroc (président), de l’ART&P du Togo et de l’Ofcom suisse (président),

de l’ANRT du Maroc et de l’ARTCI de côte d’Ivoire (vice-présidents),

d’adopter le rapport d’activité 2016 et le plan d’action 2017 du réseau,

qui prévoit la tenue du prochain séminaire au printemps, à

Abidjan, sur " Quelle régulation pour la promotion d’un internet

ouvert ? " et l’organisation de la réunion annuelle au second semestre,

en Belgique, sur " Quels impacts du nouvel écosystème numérique

sur le marché des communications électroniques et sur les autres

secteurs d’activité ? ".


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Author: Redaction