2 ans après que la tempête Xynthia ait frappé la Vendée et la Charente-Maritime dans la nuit du 27 au 28 février 2010, voici l'avancée des différentes actions de l'Etat et de ses services, mises en place après cette catastrophe d'une ampleur sans précédent.
Mise en œuvre du plan submersions rapides
Le plan est aujourd'hui opérationnel, avec des avancées concrètes sur chacun de ses axes. Les préfets ont identifié les communes pour lesquelles un plan de prévention
des risques (PPR) littoral doit être établi en priorité, dans un délai de trois ans. De manière générale dans chaque région concernée par l'après Xynthia, un programme de PPR prioritaires a été établi. Ces plans bénéficieront des données de topographie fine en cours d'acquisition dans le cadre d'une convention passée entre le Ministère du développement durable et l'institut national de l'information géographique et forestière (IGN)
En matière de prévision, de vigilance, et d'alerte, Météo France a mis en place en octobre 2011, la nouvelle vigilance vagues-submersions marines (en partenariat avec le Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM), et en lien avec le Ministère du développement durable et le Ministère de l'Intèrieur)
Cette vigilance a déjà été activée deux fois depuis son lancement (en Méditerranée en novembre 2011 et sur l'Atlantique et la Manche lors de la tempête Joachim en décembre 2011),
Sur l'aspect confortement des ouvrages de protection, les travaux de réparations ont été mis en œuvre très rapidement après la tempête. Deux niveaux d'intervention sur les ouvrages endommagés se sont succédés et concernent près de 190 chantiers réalisés en 2010 (120 chantiers en Charente-Maritime et 70 chantiers en Vendée). En Charente-Maritime, après les travaux de première urgence en mars 2010, 88 opérations de confortement, ont été réalisées se rapportant à tous les types de défense (digues maçonnées, en terre, cordons dunaires) pour un montant de travaux de 18 M€ dont 9,4 M€ financés par l'Etat. En Vendée, 56 chantiers de réparation de digues ou de cordons dunaires d'urgence ont été lancés dans le département, pour un montant de travaux de 13,9 M€ dont 6,1 M€ financés par l'Etat.
Le plus gros chantier de réparation réalisé en 2010 et poursuivi en 2011 en Vendée, a été celui de la remise en état du cordon dunaire de la belle Henriette, sur la commune de la Tranche sur mer. En 2011, de nombreuses études ont été lancées par les collectivités territoriales permettant d'établir les premières estimations, conduisant à des programmes exceptionnels de renforcement sur les 10 prochaines années à venir. |
Enfin, en ce qui concerne la culture et la mémoire du risque, le plan submersion rapides inclut la pose de repères de limite de submersion marine pour conserver la mémoire de cet événement dramatique. Un modèle spécifique « Xynthia » a été défini par le ministère et réalisé en collaboration avec la Monnaie de Paris. Les premiers exemplaires de ce disque de bronze de 80 mm de diamètre (voir photo ci-dessous) ont été fabriqués et vont être mis à la disposition des communes, responsables de leurs poses. L'Etat fournira aux communes, fin février, les 2000 premiers exemplaires aux communes littorales des 4 départements les plus touchés.
L'appel à projet PAPI
Cet appel à projets soutient soit des confortements d'ouvrage de protection, soit des plans d'actions globaux (intégrant urbanisme-PPR, ouvrages de protection, réduction de la vulnérabilité du bâti, alerte et préparation à la gestion de crise, information préventive…)
Les dossiers importants sont labellisés par la Commission mixte inondations, qui a retenu à ce jour 16 projets, représentant un coût total d'environ 265 M€ avec une aide de l'Etat via le Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs (FPRNM) de plus de 91 M€, dans le cadre de l'enveloppe de 500M€ sur 2011-2016 prévue au sein du FPRNM par le Plan Submersions Rapides. Parmi les 16 projets retenus et labellisés, 3 PAPI et 1 PSR (digues) concernent les départements de Charente-Maritime et de Vendée, les plus touchés par la tempête Xynthia.
Ces travaux sont conduits en large partenariat, en mobilisant à la fois :
les préfets et l'ensemble des services déconcentrés de l'Etat,
les établissements publics,
les acteurs locaux, en particulier les collectivités locales, tant dans les instances de
gouvernance, que pour faire émerger aujourd'hui les projets de PAPI que demain les
stratégies locales à déployer en application de la directive inondations,
un large partenariat autour d'un projet d'Observatoire des risques naturels, qui permettra de mieux partager les données sur les risques (aléas, enjeux) pour donner des outils d'aide à la décision. Ce projet associera outre l'Etat en particulier la Caisse centrale de réassurance, les sociétés d'assurances, les collectivités locales.
Mise en œuvre de la directive inondations
Au niveau national, la Commission mixte inondations élabore les grandes lignes du projet de Stratégie nationale de gestion des risques d'inondations, qui inclut naturellement la problématique des risques de submersions marines Ce projet sera porté à concertation en vue d'une adoption mi- 2013. Les critères de sélection des territoires à risques importants d'inondations (TRI), introduits par la directive inondation, sont en cours de défi. Visant à augmenter la sécurité des populations, à diminuer les dommages liés aux inondations et d'une manière générale à accélérer le retour à la normale des territoires inondés, cette stratégie nationale doit permettre de fournir un cadre cohérent et partagé avec les parties prenantes pour la politique de gestion des inondations sur le territoire français.
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