Vision des prochaines élections présidentielles

  1. Autant l’expérience que les lectures historiques m’ont appris à ne pas croire dans les sauveurs providentiels ou les guides de la nation. Les guerres ou les révolutions peuvent produire des héros, mais ils naissent des évènements les plus imprévisibles, jamais d’une élection nationale parfaitement normée et encadrée. Le président sauveur est un mythe que l’on ressert aux Français tous les cinq ans et qui ne devrait plus les berner.
  2. Il n’existe pas de président idéal qui arrive comme un chevalier blanc avec son programme ou remède miracle pour sauver le pays. Cela n’existe pas. Un homme ou une femme à l’Elysée ne détient aucun gouvernail ou baguette magique pour tordre ou soumettre la réalité comme il l’annonçait dans sa campagne. Le mythe du président tout-puissant est au cœur d’une manipulation qui consiste à faire rêver les Français tous les cinq ans.
  3. La France est engagée dans un processus de déclin à long terme qui s’exprime sous des aspects multiples: effondrement du niveau scolaire et intellectuel, explosion de la dette publique et des déficits, impuissance de l’Etat face à la violence, l’insécurité, la crise sanitaire, perte de la maîtrise des frontières, désindustrialisation, chômage et pauvreté. L’idée de « sauveur miraculeux » vendue aux Français comme une savonnette tous les cinq ans fait partie des leurres destinés à faire oublier aux Français cette évolution (qui ne touche pas que la France mais l’Europe et sans doute plus largement, le monde occidental).
  4. L’équipe au pouvoir depuis 2017 est la quintessence de cette mystification. Elle procède d’un mélange de culte de personnalité poussé à son paroxysme, de propagande déguisée en communication, de contrôle des médias et d’obsession narcissique au mépris de la vérité et du bien commun. Mettre fin à cette dérive en 2022 est le devoir de tout Français lucide et responsable.
  5. Une éventuelle victoire à la présidentielle de Mme le Pen ou d’Eric Zemmour est strictement inconcevable. Ce n’est pas une simple affaire de sondages mais de bon sens. Aucune approche clivante ou radicale, suscitant l’adhésion passionnée d’une frange de l’opinion mais l’hostilité d’une grande majorité, ne permettra jamais de rassembler 50% des Français. Telle est la règle du suffrage à deux tours. Ces candidatures permettent à certains d’exprimer leur exaspération ou leur colère. Mais elle font partie du piège. Et d’ailleurs le grand espoir des macronistes est de les retrouver au second tour.
  6. Mme Pécresse n’est en aucun cas mon idole (même si je la connais personnellement depuis 30 ans!) Elle n’a rien d’une héroïne ni d’une sauveuse ou d’un prétendu génie visionnaire. Je connais bien ses forces (caractère, charisme, capacité de travail, proximité, pragmatisme, courage) et ses faiblesses. Elle n’est pas prétentieuse ni mégalomane. Elle ne méprisera personne et ne se prendra pas pour Jupiter. Elle ne promettra pas un « nouveau monde » mais elle se mettra au travail avec une équipe pour tenter d’inverser le sens de la pente. Elle nommera un Premier ministre et des ministres dignes de ce nom. Elle travaillera avec une majorité parlementaire digne de ce nom.
  7. Mme Pécresse est aujourd’hui la seule personnalité dont on peut raisonnablement penser aujourd’hui qu’elle est en mesure de mettre un terme à l’une des plus scandaleuses expériences politiques depuis trois-quarts de siècle. Il n’est pas question de rêver mais bien au contraire de dire la vérité. A ce stade, tout dépend du pays profond. Garde-t-il une capacité d’intelligence collective et de caractère pour déjouer un destin qui lui est tout tracé ou bien la résignation finira-t-elle par l’emporter avec la réélection annoncée par les sondages? MT
Author: Redaction