Un gouvernement dit « d’union nationale » serait, paraît-il, en préparation. Il pourrait inclure, selon des rumeurs reprises par la presse, des personnalités telles que M. Valls, Mme NKM, M. Sébastien le Foll, etc. Quelques (rares) individualités de droite se sont déclarées prêtes à un ralliement sous conditions. Les limites de l’opération sautent aux yeux:
- Les personnalités mises en avant ont jadis exercé un rôle important. Mais elle ne représentent plus personne aujourd’hui, en tout cas elle n’ont aucune légitimité « nationale ». La logique est celle d’un débauchage individuel, plus que d’une union nationale.
- Dans le système politique actuel, une telle manœuvre, indissociable des futures élections présidentielles de 2022, serait principalement tournée, non vers l’intérêt de la nation, mais vers un intérêt personnel et narcissique aisément identifiable.
- La supposée « unité nationale » ne prendrait évidement pas en compte les extrêmes dits « antisystème », de gauche comme de droite. Or, ceux-ci représentent, à eux d’eux, au moins 30% du corps électoral. En outre, elle ignorerait le premier parti de France, celui des abstentionnistes: 50% de la population. La supposée union nationale représenterait donc au maximum 20% de l’électorat. Elle ne serait ni union, ni nationale.
- L’union nationale suppose une confiance, une adhésion, une identification aux autorités politiques: or celle-ci est tragiquement absente, malgré les sondages qui se contorsionnent pour faire croire à une popularité de crise qui de fait, n’excède jamais les 40 à 50%
- « L’union nationale », telle qu’elle est entendue aujourd’hui, ressemble à un slogan supplémentaire, à l’image de tous les slogans qui font désormais office de politique: le « nouveau monde », la « transformation de la France », la « refondation de l’Europe », le « monde d’après », « l’union nationale »… Tous ces slogans ne sont rien d’autre que des leurres pour pour couvrir l’impuissance, entraîner les regards le plus loin possible de la tragédie quotidienne d’un pays en perdition.
- Dans un contexte peu reluisant sur le plan de la morale collective, dominé par l’esprit de délation, la jalousie, la quête de boucs émissaires, cette fausse union nationale enfonce un peu plus la France politique dans la honte: elle fait appel à l’esprit de trahison, sommet de la perversité: ces gens qui renient leur engagement, frappent dans le dos leur mentor, ou changent de camp par carriérisme. Les traîtres finissent toujours mal. Ceux d’aujourd’hui, y compris ceux qui trahissent en bonne conscience, n’échapperont pas à la règle.
Maxime TANDONNET