Une différence majeure entre les USA et la France

On se moque souvent du système alambiqué des élections présidentielles américaines. Et oui, c’est vrai, il est pour le moins spécial. Mais il y a une chose qu’on ne peut pas retirer aux États-Unis : à leur manière, certes compliquée, c’est une démocratie.

En France, c’est tout à fait différent. En France, on a le fameux suffrage à deux tours. Et si vous avez l’intuition que ce système est une arnaque faite pour empêcher la vraie droite d’accéder au pouvoir, vous n’êtes pas complotiste : vous avez tout simplement raison. J’en veux pour preuve cette vieille affiche qu’on trouve dans le sous-sol du Sénat à Paris :

Cette image de José Gaboriaud date de 1932. Et elle annonce clairement la couleur. Oui, le suffrage à deux tours a été fait pour que la république puisse violer la démocratie. Car ne l’oublions pas… nous ne sommes pas en démocratie ; nous sommes en république, et ça n’est pas du tout la même chose.

On me rétorquera alors que la raison de tout ça c’est parce qu’il n’y a que deux candidats aux élections présidentielles américaines, et que donc il n’y a pas besoin de deuxième tour. Or, c’est faux : il y a pas mal de candidats à l’élection, mais nous n’en entendons jamais parler sous nos latitudes parce qu’ils sont mineurs. Néanmoins, que se passerait-il si l’un de ces candidats obtenaient des États et que conséquemment personne n’obtenait la majorité absolue des 270 représentants ? Et bien, non, pas de deuxième tour.

Si aucun candidat à la présidence des États-Unis n’obtient la majorité absolue des votes du Collège électoral (actuellement 270 sur 538) en raison d’un troisième candidat remportant des États ou d’une répartition serrée des votes, le 12ᵉ amendement de la Constitution américaine prévoit une procédure spécifique :

Élection par la Chambre des représentants

  • La Chambre des représentants élit le président parmi les trois candidats ayant obtenu le plus de votes électoraux.
  • Chaque État dispose d’une voix unique, peu importe sa population. Par exemple, la Californie (40 millions d’habitants) a autant de poids que le Wyoming (moins de 600 000 habitants).
  • Un candidat doit obtenir la majorité absolue des délégations d’État pour être élu président. Actuellement, cela signifie 26 sur 50 délégations.

Élection du vice-président par le Sénat

  • Simultanément, le Sénat élit le vice-président parmi les deux candidats ayant obtenu le plus de votes électoraux pour ce poste.
  • Chaque sénateur a une voix.
  • Une majorité simple (51 sur 100 sénateurs) est nécessaire pour élire le vice-président.

Scénario possible de blocage

Si la Chambre des représentants est incapable de se mettre d’accord sur un président avant le 20 janvier (date de l’investiture), mais que le Sénat élit un vice-président, ce dernier devient président par intérim jusqu’à ce que la Chambre désigne un président.

Exemple historique

Ce scénario s’est produit en 1824. Aucun candidat (John Quincy Adams, Andrew Jackson, William Crawford, et Henry Clay) n’a obtenu la majorité des votes électoraux. La Chambre des représentants a choisi John Quincy Adams comme président, même si Andrew Jackson avait remporté le plus grand nombre de votes populaires et électoraux.

On le voit, nos systèmes sont vraiment différents. Et la république française est entièrement construite pour favoriser la gauche. Ce qui est assez logique, puisqu’elle en émane.

Et pour en lire plus, penser à vous abonner sur La Lettre Patriote en cliquant sur ce lien.

Author: Redaction

Laisser un commentaire

Une différence majeure entre les USA et la France

On se moque souvent du système alambiqué des élections présidentielles américaines. Et oui, c’est vrai, il est pour le moins spécial. Mais il y a une chose qu’on ne peut pas retirer aux États-Unis : à leur manière, certes compliquée, c’est une démocratie.

En France, c’est tout à fait différent. En France, on a le fameux suffrage à deux tours. Et si vous avez l’intuition que ce système est une arnaque faite pour empêcher la vraie droite d’accéder au pouvoir, vous n’êtes pas complotiste : vous avez tout simplement raison. J’en veux pour preuve cette vieille affiche qu’on trouve dans le sous-sol du Sénat à Paris :

Cette image de José Gaboriaud date de 1932. Et elle annonce clairement la couleur. Oui, le suffrage à deux tours a été fait pour que la république puisse violer la démocratie. Car ne l’oublions pas… nous ne sommes pas en démocratie ; nous sommes en république, et ça n’est pas du tout la même chose.

On me rétorquera alors que la raison de tout ça c’est parce qu’il n’y a que deux candidats aux élections présidentielles américaines, et que donc il n’y a pas besoin de deuxième tour. Or, c’est faux : il y a pas mal de candidats à l’élection, mais nous n’en entendons jamais parler sous nos latitudes parce qu’ils sont mineurs. Néanmoins, que se passerait-il si l’un de ces candidats obtenaient des États et que conséquemment personne n’obtenait la majorité absolue des 270 représentants ? Et bien, non, pas de deuxième tour.

Si aucun candidat à la présidence des États-Unis n’obtient la majorité absolue des votes du Collège électoral (actuellement 270 sur 538) en raison d’un troisième candidat remportant des États ou d’une répartition serrée des votes, le 12ᵉ amendement de la Constitution américaine prévoit une procédure spécifique :

Élection par la Chambre des représentants

  • La Chambre des représentants élit le président parmi les trois candidats ayant obtenu le plus de votes électoraux.
  • Chaque État dispose d’une voix unique, peu importe sa population. Par exemple, la Californie (40 millions d’habitants) a autant de poids que le Wyoming (moins de 600 000 habitants).
  • Un candidat doit obtenir la majorité absolue des délégations d’État pour être élu président. Actuellement, cela signifie 26 sur 50 délégations.

Élection du vice-président par le Sénat

  • Simultanément, le Sénat élit le vice-président parmi les deux candidats ayant obtenu le plus de votes électoraux pour ce poste.
  • Chaque sénateur a une voix.
  • Une majorité simple (51 sur 100 sénateurs) est nécessaire pour élire le vice-président.

Scénario possible de blocage

Si la Chambre des représentants est incapable de se mettre d’accord sur un président avant le 20 janvier (date de l’investiture), mais que le Sénat élit un vice-président, ce dernier devient président par intérim jusqu’à ce que la Chambre désigne un président.

Exemple historique

Ce scénario s’est produit en 1824. Aucun candidat (John Quincy Adams, Andrew Jackson, William Crawford, et Henry Clay) n’a obtenu la majorité des votes électoraux. La Chambre des représentants a choisi John Quincy Adams comme président, même si Andrew Jackson avait remporté le plus grand nombre de votes populaires et électoraux.

On le voit, nos systèmes sont vraiment différents. Et la république française est entièrement construite pour favoriser la gauche. Ce qui est assez logique, puisqu’elle en émane.

Et pour en lire plus, penser à vous abonner sur La Lettre Patriote en cliquant sur ce lien.

Author: Redaction

Laisser un commentaire