Au fil de mes lectures nocturnes, je suis tombé sur une jolie citation, une pépite qui se dispense de tout commentaire. Elle est du professeur Henri Bergson, cité par André Tardieu, dans La profession parlementaire (Flammarion, 1938). Je ne résiste pas à l’envie de la faire partager, tant elle exprime, sans avoir pris une ride en près d’un siècle, l’enjeu crucial de la politique contemporaine : « Le principe de la vraie démocratie est la communauté d’obéissance librement consentie à une supériorité d’intelligence et de vertu. Comment se recrutera, comment se constituera en classe dirigeante et en conseil de gouvernement cette aristocratie nouvelle, toujours à renouveler, du talent, de la compétence, et surtout du caractère. Tout le problème de la démocratie est là ». Nul n’a encore trouvé la solution, faut-il le préciser; et jamais sans doute nous n’avons été aussi éloignés de cet idéal bergsonien de la démocratie. D’où le marécage dans lequel nous pataugeons…
Maxime TANDONNET