Cette nuit, en première partie de nuit, j’ai fait un rêve étrange. Je recevais la visite du général de Gaulle, celui des années 1940 en uniforme militaire, avec ses deux étoiles, le visage vieilli toutefois. Il avait la silhouette du héros de 1940, mais son visage portait bien ses 126 ans. Il était immense.
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- « Vous avez l’air tout chose, Tandonnet, me disait-il. C’est si extraordinaire de rencontrer le général de Gaulle? »
- Ben, mon Général, c’est quand même pas tous les jours qu’on rencontre un géant de l’histoire…
- Non, c’est vrai, par les temps qui courent… Et vous comment ça va?
- Bien, mais je voulais profiter de votre présence pour vous demander ce que vous pensiez de la politique française actuelle?
- Ah, non, s’il vous plaît, ne me parlez pas de ça!
- Il faut voter aux primaires?
Il a levé les bras au ciel, un peu énervé par ma question.
- Faites comme vous voulez, franchement, ce n’est pas mon problème.
- Mais dites, mon Général, voyant le pays dans son état actuel, vous auriez fait tout ce que vous avez fait, l’Appel du 18 juin, le retour en 1958, la fin de la guerre d’Algérie, la décolonisation, la modernisation et l’ouverture de l’économie française à la concurrence internationale, la politique de Grandeur?
- Mais oui, Tandonnet, oui, je l’aurais fait, sans aucun doute, je l’aurais fait quand même!
- Pourquoi?
- Parce qu’il y a quelque chose qui nous dépasse tous: l’Honneur, même dans la pire mélasse, dans les pires calamités, une voix qui nous dit: ne renonce jamais, quoi qu’il arrive car c’est ton Devoir. Allez, bonne chance Tandonnet, et pensez un peu à vous surtout!
Alors, je me suis réveillé trempé de sueur. Le Général était parti. Ma femme dormait tranquillement à mes côtés. Pour me rendormir, j’ai dû un prendre cachet, un truc aux plantes, sans danger pour la santé.
Maxime TANDONNET