Au nom de la distanciation sociale et du confinement, il est désormais déconseillé de manipuler des espèces. Au Vietnam, les banques lavent littéralement l’argent et si les niveaux d’infection continuent de grimper, il est possible que d’autres nations suivent le mouvement.
L’OMS a suggéré les paiements sans contact comme solution efficace pour éviter l’argent liquide et respecter la distanciation sociale. Et grâce aux portefeuilles mobiles comme Google Pay et Apple Pay, les clients n’ont même pas besoin de sortir leur carte.
Cette pratique courante au sein de la fintech, qui existe même en dehors des périodes de pandémie, soulève néanmoins des questions intéressantes sur ce que la technologie peut apporter aujourd’hui.
Mais l’impact du coronavirus et de la fintech ne se limite pas aux paiements. En effet, le monde de la banque est en train de migrer vers des pratiques en ligne puisque, soucieux de respecter les mesures de distanciation sociale, les clients évitent les agences. Les versements, les achats et les transactions en général restent vitaux pour les particuliers et les entreprises. Et grâce à la transformation numérique en cours, ces transactions peuvent aujourd’hui être réalisées sans problème et de différentes manières.
La pandémie contraint les établissements financiers à enfin prendre la transformation numérique au sérieux. La crise du coronavirus est l’occasion pour les banques de réhabiliter leur image. Pour la première fois, le monde développé éprouve, dans une certaine mesure, ce que cela représente de ne pas être bancarisé. Aborder la question de l’inclusion financière de la bonne façon permettra aux établissements financiers de prouver qu’ils peuvent soutenir leurs clients quand cela s’impose.
Pour autant, de nombreux établissements financiers sont en difficulté. Avec les nouveaux programmes de sauvetage de l’économie dont les partenariats publics-privés (PPP) et autres mesures gouvernementales de soutien aux entreprises (CBILS au Royaume-Uni), les prêteurs accèdent à un montant colossal de fonds publics qu’ils répartissent entre les demandeurs. Toutefois, le climat actuel a également pour conséquence que des milliers de demandes supplémentaires sont faites et qu’elles débordent la capacité des établissements financiers. Ces mêmes établissements doivent s’adapter rapidement et intégrer les clients à toute vitesse, ce qui est tout bonnement impossible sans recourir à des solutions automatisées qui libèrent les responsables de la conformité du travail administratif.
Plus que cela, les établissements financiers ont besoin de solutions technologiques numériques et d’API capables de s’intégrer à leur pile technologique existante et de s’adapter aux nouveaux projets en cours. C’est là que les fintechs peuvent avoir un impact considérable. C’est d’ailleurs en fournissant une couche de services de désintermédiation que les sociétés de la fintech ont prospéré. Mais aujourd’hui, à la lumière du coronavirus, ces dernières disposent d’une opportunité pour mettre en évidence ce que cette couche peut apporter aux établissements financiers et pour s’associer à ces mêmes établissements afin de fournir des services qui soutiendront leurs clients.
Les répercussions du coronavirus sur les fintechs
Pour les fintechs qui tentent de proposer une alternative aux établissements financiers plutôt qu’une solution aux problèmes de ces derniers, le paysage est un peu différent. Aux États-Unis, la banque digitale Chime est au cœur d’un programme de distribution de chèques de relance d’un montant de 1200 dollars. Mais il est à craindre que les fintechs américaines ne disposent pas de la structure de conformité et de la solidité nécessaires afin de pouvoir participer au programme de prêts d’aide du gouvernement.
De même, au Royaume-Uni, les néo-banques n’ont pas pu profiter jusqu’à récemment des possibilités offertes par le programme CBILS, même si deux d’entre elles, OakNorth et Starling Bank, sont devenues des prêteurs agréés et peuvent désormais distribuer les fonds provenant du gouvernement.
Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’elles soient épargnées par la crise. En effet, les stars de la fintech que sont Monzo et Starling Bank ont dû mettre du personnel au chômage technique tandis que le PDG de Monzo, Tom Blomfield, a décidé de ne pas percevoir de salaire pour les 12 prochains mois pour aider l’entreprise. Quant au PDG de Gravity Payments, Dan Price, qui avait fait la une des journaux en baissant son salaire à 70 000 dollars, a fini par renoncer à son salaire pour ne pas licencier de personnel.
Toutes ces situations sont difficiles, mais il s’agit aussi d’un bon test pour voir comment les fintechs affrontent un environnement économique hostile après des années de croissance économique. C’est précisément pour cette raison que des tests de résistance sont effectués. Toutefois, pour les sociétés de la fintech non bancaires, c’est l’occasion de travailler en étroite collaboration avec les établissements financiers, de mettre en évidence les lacunes qui font obstacle à un engagement fluide avec les clients et aussi de prouver leur valeur.
Les autorités de règlementation du monde entier, parmi lesquelles la FCA au Royaume-Uni, le FINTRAC au Canada et le FinCEN aux États-Unis ont déclaré que les obligations réglementaires étaient en train d’évoluer. Ainsi, selon les pays, pendant la durée de la pandémie et dans une certaine mesure, les supervisions sont suspendues, les obligations déclaratives sont allégées et les exigences réglementaires sont assouplies.
Les établissements financiers n’auront jamais une autre occasion comme celle-ci de moderniser leur pile technologique et de faire de la transformation numérique un élément essentiel de leur service aux clients. Les fintechs devraient profiter de ce moment pour approcher les établissements financiers et leur démontrer comment leurs solutions technologiques peuvent contribuer à renforcer la relation entre ces établissements et leurs clients.
À propos de ComplyAdvantage
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