Le basculement total de la politique dans le cinéma, le spectacle, la comédie est l’aboutissement ultime de l’impuissance et de la décomposition. Le gouvernement du pays n’est plus qu’une illusion. Autrefois existaient des Etat nations pourvus d’un gouvernement. Non que ce dernier était tout puissant, mais il pouvait infléchir quelque peu la réalité en un sens ou un autre. Or, nous vivons une ère de désintégration à peu près complète: effondrement du niveau scolaire et intellectuel, fragmentation de la société qui s’exprime dans la violence et le chaos, perte de la maîtrise des frontières, chômage et désœuvrement massif, explosion irrépressible de la dette de la pauvreté et des inégalités sociales. Désormais, nous attendons la grande inflation…L’épidémie planétaire de covid19 et ses cinq ou six vagues successives ont encore accru le sentiment d’impuissance du pouvoir politique. La crise ukrainienne montre un occident démuni face à la violence planétaire. Les pantins gesticulants et bavards sont le syndrome de cet immense désarroi de l’homme moderne qui a perdu le gouvernail de la réalité et jongle jusqu’au ridicule le plus achevé, avec la frime, les illusions et les mirages. Réinventer la politique commence par le discours de la vérité: que pouvons nous faire vraiment – autre que le grand-guignol? Quelles sont les marges d’action qui existent encore vraiment? Comment sortir le politique de l’exubérance narcissique et vaniteuse pour la réconcilier avec le bien commun? Quelles sont les voies pour tenter de reprendre, au moins partiellement, la maîtrise des réalités et d’un destin collectif? Quelle forme de démocratie représentative? Quelle démocratie de proximité dans le cadre le plus proche des personnes, la commune? Et la place de la démocratie directe, référendaire, aussi bien sur le plan national que communal? Le redressement intellectuel du pays, condition de la démocratie, est-il encore possible, même sur plusieurs décennies? Tel est le véritable grand débat; celui qui n’aura pas lieu en 2022!
MT